Voyages

[Récits de mes voyages en trains/bus, pas forcément posté dans l'ordre. J'essaierais tout de même de les posté dans une suite compréhensible.]

Les quais de la gare ; Bordeau (partie 1)

Valise en main, sourire sur les lèvres, j’attends. J’aperçois des voyageurs, comme moi, qui coure d’un bout à l’autre du quai, ils cherchent leurs places. Je n’ais aucun doute de trouvé la mienne, ceux la s’en font trop. Sifflement, une rame s’en va vers Toulouse. Je la regarde s’en aller, l’esprit rêveur. Dans une semaine, ce sera à moi de l’emprunter pour rentrée chez moi. Seulement je n’en suis pas la. Pourquoi pensé repartir alors que je ne suis pas encore arrivé ?
La voix parle. Changement, retard. Soupir. Une femme s’accroche à mon bras, perdu sans aucun doute. Je la regarde sans un mot, plongeant mes yeux dans les siens. Paroles échangées, elle reste près de moi. Nous prenons le même train, le même wagon. Sourire forcé, elle me raconte sa vie sans que je ne l’écoute. Mon regard fui ailleurs, cet ailleurs ou le temps qui file s’arrêterais. Coup d’œil sur la grande pendule, expression dépité. Voilà dix minutes que j’attends en compagnies des voyageurs dont je fais partie. Je me pose sur une rambarde, à demi suspendu dans le vide. La femme qui m’a choisi comme aiguilleur de train me suit, elle attend avec moi. Je ne la regarde toujours pas, quelque chose m’en empêche.
Vision fugitive, j’observe ceux qui font de même de l’autre coté de la gare. L’un d’eux me ressemble, même comportement. Seulement lui, il a réussi à ne pas s’empêtrer d’une femme à ces cotés. Je sourie. Je lâche ma valise, délestant ainsi mon épaule ankylosée d’un lourd poids. J’étant un peu mes bras. Une question traverse mon esprit. Si je saute les bras étendus, est ce que je vais m’envoler ?
Je secoue la tête. Je veux chasser mes idées suicidaires d’un mouvement de cou. D’ici cinq heures, je serais arriver. D’ici cinq heures, je serais hors de danger... s’il n’y a pas de retard. Eclat de rire. La femme à mes cotés m’observe, elle ne comprend pas. Je fais semblant de ranger mon portable, toujours le même sourire présent sur les lèvres. Sifflement, le train arrive. Tous le monde change de voie, apparemment l’organisation dans la gare n’est pas très compétente. Je choisis le premier wagon au hasard et monte dedans. Ce n’est pas le bon, tant pis. Je m’assoie la ou je peux, déposant toutes mes affaires au-dessus de ma tête. J’ai perdu la femme, tant mieux. Ecouteur sur les oreilles, je m’en vais pour cinq heures de musique. Paris, me voilà.
Regard sur le quai, quelques hommes d’affaires accourent d’un pas a la fois calme et rapide. Leurs cravates s’élèvent au-dessus de leurs épaules, dans un tout grotesque qui me fait doucement rigoler. Premier tremblement, le wagon s’en va, lui et tous ces congénères. Un père porte sa fille au niveau de la fenêtre de la supposé mère. Il court de plus en plus vite, jusqu’au bout du quai. Attitude criante d’amour, je détourne les yeux devant tant de faiblesse vis à vis de l’homme. Aujourd’hui, je me dois d’être fort. Aujourd’hui, je n’ais plus le choix.

Toulouse (retour)

Sa y ait, je m’en vais. Les mains dans les poches, le regard pétillant de joie, sourire niais affiché. Je sens encore le goût de ses lèvres sur les miennes, je trouve ça très agréable. J’aimerais que cette sensation, ce goût sucré reste pour toujours graver en moi. Quelque part, je sais pourtant que les plus belles émotions sont celles qui sont éphémère. Je m’assoie, le regard attendri par cet après-midi. Les doigts étroitement liés, j’observe les nuages, j’y revoie ses yeux. Les trains autour de moi se succèdent, j’ai loupé le mien ? Non, je ne pense pas. Une femme me secoue. Je la regarde, l’air toujours aussi niais. Elle m’explique à grand renfort de geste qu’elle est perdue, qu’elle prend le même train que moi. Je la regarde en penchant la tête. Me prendrait-elle pour un abruti ? Oui. Je lui indique la voie juste devant mes yeux, d’un geste désabusé. Cette garce vient de me remettre dans mon état normal.
Je me place dos a un panneau publicitaire, la femme se rend compte qu’elle à briser quelque chose. Pour autant, elle aura l’intelligence de ne pas tenter de me parlé encore. Une chance pour elle. Grincement, j’observe. Un train est arrivé, c’est le mien. Je m’approche, les mains dans les poches. Je passe ma langue une dernière fois sur mes lèvres, puis je pénètre à l’intérieur. Une place rapidement trouvée, je regarde les autres. De grosses valises dans les mains, des portables collés à l’oreille. Soupir, je branche mon mp3. Sa y ait, le train démarre. Les larmes coulent. Ma faiblesse étonne un ami à mes cotés. Il me réconforte, sans comprendre. Il ne savait même pas que j’avais le droit de prendre le train seul... il me prend dans ces bras, tapote mon dos. Les perles d’argents s’accumulent sur son épaule, sans que je ne puisse les retenir. Il me demande ce qui me fait pleurer, obtient la seule réponse qu’il aura du voyage : une fille. Son regard s’attendrie sur celui qu’il considère comme froid et peu bavard. Les tremblements du train me bercent, je regarde par la fenêtre. Il me parle, alors que la contrôleuse arrive. Il pense avec tord que j’ai eu le cœur brisé cette après midi. S’il savait que c’est tout le contraire. Il ne comprendrait pas. Il n’est pas habitué à me voir dans un tel état pour une fille. Il ne comprendrait pas non plus que c’est l’absence de présence de la fille, l’absence due à la distance qui nous sépare qui me fait mal. Une nouvelle fois, trop faible pour l’admettre, je me lève, l’esprit embué par les pensées tournées vers Elle.
Alors, le train se rapproche du quai, il freine dans un crissement assourdissant. Je me lève, délaissant la l’ami qui à tenter en vain de soulager ma souffrance. Je sors, les yeux plus déterminés que jamais. J’irais la revoir d’ici peu, il le faut. Je lâche mon billet, le laissant s’envoler au grès du vent. Puisse-t-il trouver le chemin de mon cœur pour apaiser ses tourments.

Chez moi => Séville (aller)

Musique branchée, la nuit débute. Les secousses sont nombreuses, la route n’est pas terrible. Le bus roule inexorablement, avec une monotonie accablante. Les yeux des passagers se ferment, les regards se troublent. La nuit sera longue...
Les minutes défilent comme les heures, je force pour me maintenir éveillé. Les profs dorment depuis bien des heures déjà, je les envie quelque part. Le faible éclairage que fournie mon mp4 m’encourage à fermer mes yeux pour pouvoir m’évanouir dans le doux monde des songes. Pour moi, le monde des rêves est rarement doux, mais qu’importe, je manque cruellement de sommeil. Voilà dix heures que j’écoute de la musique, record battu ? Non, il me manque encore le double. La musique... voilà mon allier dans cette guerre perdue d’avance. Pourtant, je me bats avec toutes mes forces, je repousse l’inéluctable.
On ralentit. Je me lève, je suis seul. Les profs m’observent lorsque je passe devant eux. Un léger étonnement se lit sur leurs visages marqués profondément par le sommeil. Fraîcheur intense. L’air extérieur est frigorifier, pourtant je me promène en T-shirt. La douce morsure du froid m’éveille un peu plus, un nouvel allier face au songe qui m’appellent. Mouvement réitéré, on m’appelle sans doute.
Retour dans le bus. La chaleur ambiante m’arrache mon allié de l’arrêt. J’augmente le son, je me déshabille. Pudeur ? Pour quoi faire ? Tout le monde dort et puis, je l’ais déjà fait lorsqu’ils étaient réveillés. La musique m’emporte toujours plus loin, mais elle ne parvient pas à me faire fuir le monde qui m’appelle. Envie de succombé à la tentation. Sursaut d’orgueil. Non, je teindrais. Je prends mon portable, je commence à discuter avec des tas de gens. J’arrête rapidement, le crédit de mes homologue n’est pas infini.
J’allume un jeu, un jeu de combat. Mes réflexes sont lents, je me compare à une tortue. Mes enchaînements n’arrivent même pas à défaire un seul homme, comment pourrais-je me défaire du sommeil alors ?
J’éteins tout, enfin tout, tout sauf la musique. Madrid, non nous sommes déjà passé. Je jette un coup d’œil vers les membres de ma classe. Bouche grande ouverte, yeux clos. Sourire. Sa mériterais bien une photo générale. Malheureusement, je n’ais pas l’appareil numérique de mon collègue assis à mes cotés. Tant pis, se sera pour plus tard. Mes yeux se ferment toujours plus, il me faudrait de l’aide, quelqu’un à qui parlé. Les songes se rapprochent, m’attire. Je cède ? Il n’en est pas question.
Regard implorant vers l’heure. 6h et quelques. Je me mords les lèvres, je dois absolument tenir...

[Pas terrible mais bon :s]