??? Uchiwa PnG
Nombre de messages : 2193 Age : 32 Date d'inscription : 13/07/2006
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| Sujet: Welcome Mer 14 Mai - 12:56 | |
| Il est là. Auréolé d’un rouge malsain. Il me fixe, sans ciller, sans jamais se laisser aller sur le paysage. Il est là pour moi. Son aura s’épanche en fines lamelles, qui coulent le long de la colline qui nous séparent. Comme des filaments de souvenirs trempés de sang. Je ne peux pas bouger, fuir ces réminiscences. Je suis trop fier. Ou je culpabilise trop, peut-être ? Toujours était-il que le fait restait indéniable : il était hors de question que je fuis. Son iris ne tremblait pas. Il était immobile, rivé sur moi avec une insistance significative. Et je n’entendais plus que le son de mon cœur battant méthodiquement. Je n’avais pas peur. Je vois son sourcil se froncer légèrement, et une lueur d’amusement passer dans ses pupilles. Et pourtant il reste obnubilé par moi seul. L’Œil du diable. Tel était-il.
Il traversait mes rêves, sans jamais faire croire qu’il pouvait seulement ciller. Sans jamais ne serait-ce qu’avoir l’intention de cligner une paupière. Il ne faiblissait pas. Et moi, faiblirais-je ? M’abandonnerais-je à lui, et lui livrerais-je sur un plateau garnit et savamment décoré l’ensemble de mes remords ? La réponse est négative. Évidemment. Les quelques filets de sang qui coulaient consciencieusement le long de la côte s’agrippent à mes pieds. Ils s’insinuent en moi. Du poison … Je n’entends plus les vagues battements de mon cœur distillé dans mes veines mon sang froid … Je ne sens rien, je ne vois rien que la lumière rougeâtre de l’Œil, et je n’entends plus que sa voix. Aigu. Suffisante. Insistante … Un Œil ne parle pas. Celui-là, si … Je n’aurais pas du savoir, je n’ai plus l’âge de croire à l’irréel, dira-t-on, je devrais avoir les pieds sur terre. Un Œil n’a pas de conscience, ne parle pas et n’épanche pas de lueur rouge. Et pourtant … Suis-je fou ? Délirais-je suite à une consommation excessive d’alcool ou passagère de drogue ? Non. Je ne prendrais jamais de drogues. La dépendance est au-delà des mes principes vitaux. Je ne suis dépendant que de moi-même. Et pourtant, même là je pense paradoxalement à ce que j’écris … Je suis dépendant, que je le veuille ou non. Dépendant de la plus douce des dépendances. Passons. L’Œil est toujours là, après tout.
Sa voix s’élève un peu plus, lorsque les filaments rouges pénètrent mon âme … Le monde vacille, tout ne devient qu’onirique et surréaliste, jusque dans les couleurs qui basculent dans des tons d’un rouge trop sombre, ou trop clair. D’un rouge trop rouge, ou pas assez rouge pour être rouge. Des rouges qui ne sont pas des rouges mais ne peuvent être appelés autrement que par le nom de rouge. Des rouges qui n’existent pas, mais qui pour moi ont des significations. Est-ce que, tout simplement, mes propres significations ne sont que des livres et des livres sur lesquels ma mémoire, passée ou instantanée, a écrit ? Je suis né d’un surréaliste assez surréaliste pour me transporter dans ce monde ? Mais quelle imagination ne serait pas capable de le faire ? Tout le monde le peut. J’ai suffisamment vu de mondes, à travers tant d’ouvrages, que je puis dire que tout le monde peut inventer son propre monde. Chacun est pourtant unique. En quoi le mien l’est-il ? Si en lisant seulement ce que j’ai marqué tu le comprends, tu te plantes. C’est tout ce que je peux dire.
Il m'a conté, des heures durant, toutes les souffrances que j'ai provoquées ou endurées, et je ne disais rien. J'étais recroquevillé à l'intérieur de mon cœur, cherchant avec mes dernières forces, avec ma volonté, à me protéger derrière mon armure de glace. Mon sang était gelé, et mon cœur battait plus lentement maintenant, le dispersant dans mon corps, qui lui aussi se refroidissait … Le zéro absolu n’était pas si loin … Comme si je ne connaissais pas ces douleurs, je laissais échapper un cri étouffé ou un gémissement silencieux à chaque fois que je les voyais, et les revoyais. C’était plus que je n’en pouvais supporter … Non, vous pensez vraiment que je pourrais dire ça ? Je méritais de revoir combien mes propres douleurs étaient liées à celles que j’avais provoquées chez les autres. Seulement je les ai subies auparavant. La logique des autres n’est pas forcément la notre. Silence tout-puissant. Non, ça aussi vous croyez que je peux le dire ? Je ne peux qualifier personne de tout-puissant, mis à part moi-même dans certaines situations. Seulement ce n’est là que quelques paroles afin de me mettre en valeur et de me faire croire que je n’ai plus de faiblesse afin de les gommer. Ce n’est que temporaire, mais cela permet de devenir l’espace d’un instant ce que je rêve de ne pas devenir : invincible, intouchable … Où serait le mérite à triompher si l’on ne pouvait être défait ? Officiellement, je suis mortel. Et c’est là que j’ai du mérite à ne jamais être vaincu. Mortel, mais invincible. Ce n’est pas paradoxal. Juste logique. Notre logique n’est pas forcément celle des autres.
Une nouvelle voix s’élève, une mélopée, elle est douce, attirante, subjuguante même. Et pourtant, elle termine l’œuvre affligeante de l’œil rouge. Douce mais cruellement douloureuse. Attirante, mais terriblement dangereuse. Subjuguante … Subjuguante. Comme une rose. Une fleur si belle, d’une couleur attrayante, changeante. Symboles de tant de remèdes. Amour, amitié … Et d’autres, moins connus. Cette rose là est rouge. Car c’est bien l’œil qui chante. Si elle est rouge, cela veut dire qu’elle m’aime ? … Bien sûr que non, cela n’aurait aucun sens. En ce cas, le symbolique de la rose serait-il à remettre en question ? Oui et non. Elle symbolise l’amour pour ceux qui l’offrent à ceux qu’ils aiment. Elle symbolise la douleur pour moi cette fois ci car c’est cet œil qui m’en fait cadeau. En fait le symbolique est une superstition, cependant sa véritable symbolique n’est qu’une question de relativité. Selon certaines personnes, ou d’autres, elle symbolise autre chose. Selon certains évènements, sentiments … Tout est relatif, question symboles. Si quelqu’un peut me contredire, je l’attends. Et si l’on remet en question un symbole, devrait-on remettre en question tous les autres symboles ? Sans aucun doute, puisqu’au final je ne connais aucun symbole qui ait la même symbolique pour tout le monde. Toutefois, je remettrais-je en cause les symboles nationaux ? Car il est bien précisé qu’ils sont nationaux (je parle de symboles nationaux en guise d’exemple). Et quiconque a le sentiment d’être citoyen l’a comme symbole de telle ou telle chose. Comment ça les exceptions existent ? Oui mais l’exception confirme la règle ? Ah. Nous voici arrivés devant un dilemme. Qu’est-ce qui est à remettre en question ? Qu’une règle ne peut être une règle sans exception, ou qu’une exception fait d’une règle une généralité quasi-totale ? Personnellement, pour moi à partir du moment où il y à une exception on doit restreindre sa règle. Ou bien la supprimer si on ne peut la restreindre. Cependant, dire qu’un hymne national, par exemple, est un symbole de son pays (ou de son régime) relève de la stupidité, car il y en a toujours un dans le pays ou le régime pour le voir de manière différente. S’il n’y en avait pas, j’appellerais bien ça un symbole national. Mais nous ne sommes pas là pour débattre et exprimer nos thèses sur des sujets aussi peu convenant à l’œil. L’Œil qui a présent rugit de rage. En effet, me voir me désintéresser totalement de lui le vexe. Le pauvre diable …
Et là je me revois, ricanant de ses vaines tentatives pour me torturer. Le démon éveille sa passion au summum de ce que son ennemi croit être la gloire de sa victoire prochaine. Et le summum va, decrescendo brutal, s’écrouler en quelques minutes. L’Œil me voit, debout, explosant littéralement d’un rire Méphistophélique. Il se vexe de cette ironie, et se fâche. Déchaînant ses foudres et ses orages, ses tempêtes violentes et ses impitoyables séismes. Qu’importait. Je restais debout, campé sur mes deux jambes. Les bras dans la position machiavélique si aimée des êtres maléfiques venant de réussir un mauvais coup. Et je me marre, j’en pleurerais de rire si j’avais encore des larmes en réserves. La foudre frappe mon torse, découvert pas mes bras écartés. La tempête tente d’emporter mon corps, laissé seul à la merci des éléments. Les séismes créent failles, fissures, dans le sol et tente de me mettre, littéralement, six pieds sous terre. Qu’importe. La seule foudre qui m’a frappé, la seule tempête qui m’a emporté, les seules fissures qui m’ont déstabilisés sont toutes apparues sur mon cœur. L’Œil se glace de terreur en me voyant marcher vers lui. Où est la gloire à vaincre en étant immortel ? Moi, je suis mortel, je ne me protège qu’avec ma volonté. Et pourtant, l’œil succombe, cède du terrain. Il est finit. Il a perdu. La porte …
- Porte de Méphistos … ? - Dit-il d’un air surpris. - Passée depuis longtemps … - Dit-il d’un air méprisant …Belou’ | |
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