Sanseiu Aburame

Je suis le fils de mes parents, mais aussi de Konoha.

Sanseiu est né au bord d’un ruisseau, au début du mois de novembre. Ses parents avaient décidés de pique-niquer, au calme, aux abords du village. Ils avaient volontairement choisit un endroit relativement éloigné des petites bourgades, afin d’être seuls et de pouvoir roucouler en paix. Cependant, Erufu était enceinte et Onchi, qui avait eut l’idée de ce repas en plein air, avait selon toute vraisemblance oublié que les neuf mois approchaient déjà. Epris l’un et l’autre, et l’un de l’autre, de la paix qui régnait autour d’eux, ils n’avaient pas sentit le coup venir. L’accouchement s’était révélé laborieux, mais finalement sans incident. Après ce dernier, Onchi put brandir un fils poisseux et bruyant, et le regarder fièrement en annonçant qu’il tenait à bout de bras un héritier de son clan Aburame, et qu’il comptait bien en faire un des plus grands ninjas du village.
Bien que le cerveau de Sanseiu ne soit alors qu’à sa phase embryonnaire, on constatait déjà quelques tendances à se façonner symétriquement. Sa tendre petite enfance fut l’occasion de bien des caprices dictés par son organe octogonal. Ses parents, à guise d’exemple, ne comprirent jamais pourquoi il ne respectait jamais la structure des puzzles, et les disposait à sa guise de manière complètement illogique. Comment auraient-ils put comprendre que les créateur du jeu était de simples hommes, et par la même qu’ils n’avaient pas eut la présence d’esprit de découper les pièces de sorte qu’elles aient toutes leur correspondante symétrique selon un axe ?

Je ne serai pas ninja, papa.

Bien que sa mission prenne d’avantage d’ampleur au fur et à mesure qu’il la comprenait et l’étudiait, Sanseiu était considéré comme un enfant tout à fait normal. Sauf peut-être par son père, avec qui il passait de longues heures à jouer à divers jeux de stratégie et de logique, qu’ils se plaisaient parfois à improviser avec presque rien. Ce dernier, reconnaissant en son fils des qualités certaines pour devenir un ninja prometteur, était chaque jour d’avantage fier de lui, et ne se privait pas de lui faire savoir.
Seulement, cela ne plaisait pas à Sanseiu. Lui, voulait tout autre chose. Il voulait parcourir le monde, afin de découvrir ses mystères, et également avoir la possibilité de fonder sa secte. Il voulait devenir coryphée, pas ninja. Il se pliait aux leçons de son père uniquement car il savait ce monde dangereux, et qu’il en aurait sans doute besoin pour le parcourir. Toutefois, plus les jours avançaient, et plus le malaise s’instillait en lui : comment le lui dire ? Il ne voulait pas lui briser le cœur. D’autant plus que s’il ne le coupait pas net en deux, son cœur perdrait de son semblant de symétrie.
Il lui dit lors d’un repas, qu’ils passaient tous les deux, Erufu ayant décrété qu’elle passerait la soirée chez ses parents, après une dispute. Sanseiu s’en voulait un peu de lui dire cela dans un moment de faiblesse, mais c’est ce qu’il fit. D’abord, son père ne dit rien, puis son regard triste se posa sur lui.

‘’ Je n’ai pas à choisir ton destin. Le ninja est là pour protéger, et si tu n’en as pas envie, tu ne serviras à rien. ‘’

J’ai changé de vision lorsque j’ai vu la vraie folie.

Sanseiu avait 16 ans, quand il a déclaré pour la première fois qu’il deviendrait un ninja de Konoha. Son père et lui étaient sorti du village afin d’aller s’entraîner. Onchi l’obligeait à maintenir sa forme physique au niveau, car s’il ne voulait pas être un ninja, il était bien pour lui qu’il soit tout de même un athlète. Au retour, trempés de sueur et trottinant avec lourdeur, ils étaient tombés sur un convoi d’hommes qui avaient été attaqués. Ils avaient tous été exterminés, sans la moindre compassion, et avec même une pointe de sadicisme. C’étaient des habitants du pays du feu, des miliciens essentiellement, simplement chargés d’escorter une personnalité politique mineure. Le jeune Aburame n’avait jamais vu de réels morts, et un tel carnage acheva de dérégler son cerveau, le taillant sans douceur afin d’en faire un octogone parfait.
Chacun des corps avait été le cobaye d’une expérience inhumaine, méthodique. On voyait à l’œil nu et sans expérience qu’aucun n’était mort pareil, que tous avaient été mutilés, découpés, ou dépecés de toutes les manières que les assassins avaient put imaginer. Devant son expression effarée, son paternel avait déclaré :

‘’ Le monde est ainsi fait que personne ne soit jamais satisfait, et les guerres perdurent. Même le temps ne les a pas apaisées. Il n’y a qu’une poignée d’idéalistes pour croire qu’ils peuvent les faire cesser. L’espoir est un allié puissant. Protéger, c’est le devoir premier du shinobi. ‘’

La nuit avait été le théâtre d’un orage violent, et Sanseiu n’avait pas trouvé le sommeil. Les ombres, les rideaux, et même le parquet, d’ordinaires si anodins, étaient devenu des ennemis meurtriers qui en voulaient à sa vie et à celle de son village. Il y songea toute la nuit, se tassa dans un coin de son lit en tentant de réprimer sa peur. Ce qui l’effrayait le plus, c’était les coups de tonnerre, qui tonnaient dans son crâne comme le carillon de l’apocalypse aurait chanté le glas de son monde utopique.
Le lendemain, il apparut résolut devant ses parents.

‘’ C’est décidé, je ne peux laisser mon utopie n’être qu’une utopie, à jamais. Je vais devenir ninja, et me battre pour mon monde parfait. ‘’