Antre Musicale : Chez Fredo

MJ Nombre de messages : 212 Age : 36 Date d'inscription : 22/06/2007

Même Fredo lui même se demande souvent ce qui l'a conduit à faire le métier de commerçant. Petit, il n'aimait parler qu'au travers de son instrument, il n'aimait pas la société et préférait s'en écarter et vivre en harmonie avec sa musique dans la foret du village. Aujourd'hui, rien n'a changé, mais il déteste lorsque des clients viennent lui arracher ces instruments.

[Entraînement suggéré par Ujiu]

Spoiler:

=> L'armurerie

La Musique... Elle l'avait toujours attiré. Il entendait, parfois, quelques notes de flutes s'élevant de-ci, de-là, lorsqu'il se promenait dans le village; et, parfois, à l'occasion d'une ballade, il s'arrêtait pour écouter les morceaux joués par des musiciens du dimanche, dans le Parc de Suna. Chaque vibrations de l'air venait caresser son envie d'apprendre à jouer, et, lorsqu'il apprit que le Genjutsu instrumental était un art aussi complexe que meurtrier, son envie s'en vit décupler.

Teruki marchait donc, lentement, dans les rues du Suna. La matinée avait bien avancé, et il avait su en profité. Sa nouvelle armure, sous sa cape, en témoignait, tout comme l'absence de deux Shurikens et d'un Kunaï dans son étui à armes. Et, à présent, il comptait faire de cette matinée un temps bien utilisé. Et c'est pour cela qu'il se rendait chez Fredo, comme lui avait conseillé Ujiu. Il avait du demandé son chemin plusieurs fois, car il ignorait l'existence du magasin. Après tout, le petit bâtiment était caché dans un petit bois, presque invisible de la rue. Visiblement, le propriétaire désirait surtout la tranquilité. Il devait l'avoir.
Doucement, le jeune Uchiwa se dirigea vers la petite bâtisse, à l'allure simple et modeste. Il poussa la porte d'entrée, et son regard ébahi embrassa ce qui l'entourait: des dizaines d'instruments, du plus petit au plus grand, étaient soigneusement posés sur des étagères, dans des vitrines... Flûte, Tambour, Luth.. Il ne connaissait même pas le nom d'un quart de ces instruments. La petite pièce où il se tenait était vide de toute présence, hormis la sienne. Sans un mot, le jeune garçon se pencha vers une vitrine, et observa les instruments qui y étaient posés. Des flûtes, visiblement. Une étrange alchimie le poussait vers ces instruments à vent. S'il l'avait su, Nezu aurait pu deviner qu'il s'agissait de flûte traversière. Mais, en ce moment même, il se contentait simplement d'observer la finesse de ces instruments, en métal ou en bois, sa respiration formant une légère buée sur la vitre.

"Je peux vous aider ?"

Une voix qui se voulait désagréable, mais pourtant douce et juste. La voix d'un chanteur, d'un musicien. La voix d'un homme de taille moyenne, qui avait un physique dans la norme, ni trop grand ni trop gros. La Voix de Fredo, propriétaire du magasin. Ce dernier avait surgit d'une salle adjacente, tombant face à ce jeune homme aux cheveux d'ébènes qui semblait regarder, émerveiller, quelques unes des flûtes qu'il possédait, et dont, malheureusement, il devait parfois se séparer.

"Oui.. J'aimerais apprendre à jouer de la Musique."

"Pourquoi un Ninja apprendrait à jouer de la Musique ? C'est pour un de vos Jutsu, n'est-ce pas ?"

"Oui.."

"Alors sache que un instrument n'est pas une arme. Si tu ne te mets pas ça en tête, tu ne pourras jamais rien apprendre au Solfège."

"Je suis là pour apprendre.

Cette dernière réponse, qui n’en était pas vraiment une, laissa Fredo interdit. Il semblait ne pas vraiment savoir ce que Teruki avait voulu dire. Mais il parut se satisfaire de ce qu’il avait entendu. Sans rien ajouter, il attrapa un petit cahier, qu’il tendit au jeune Genin.

"Apprends ça. Maîtrise le entièrement. "

Au moins, c’était clair, et précis. Le petit livre s’intitulait sobrement ’Solfège’. Nezu s’installa sur un siège, et entreprit de feuilleter le livre. Des images, des partitions, du texte. Quelque chose de simple, à priori. Grand lecteur, il pensait ne pas avoir de difficulté à apprendre ce que contenait le livre, et à réutiliser ses connaissances sur l’instrument. Il ne se trompait qu’à moitié.
Le Solfège était présenté comme un travail basé sur la lecture des notes, la reproduction des hauteurs, la réalisation des rythmes et la compréhension de la théorie régissant l’écriture. Certains termes encore flous étaient expliqués par la suite, et, en quelques pages, Teruki assimila parfaitement la définition de plusieurs termes. Par la suite, deux pages étaient entièrement consacrées aux notes et à leur lecture. DO, RE, MI… Et toutes les autres, accompagnées de leur équivalent sur une partition. Doué d’un esprit analytique efficace, et d’une logique à toute épreuve, le Uchiwa n’eut pas de mal à apprendre à lire une partition. Il s’amusa même à réaliser, de tête, les différents exercices qu’on lui proposait. Il s’agissait de lire des partitions, et d’en dire les notes. Les réponses se situaient en fin de livre, et il ne fit aucune fautes.
Mais cela ne s’arrêtait pas là. Plusieurs autres éléments entraient en compte dans la lecture d’une partition. L’écriture même des notes pouvaient varier. C’est là qu’entrait en jeu le temps. Ainsi, une note noire valait un temps, une blanche deux temps, une croche un demi temps.. Cette notion de temps était en théorie très claire: elle indiquait la longueur de la note jouée. Plus elle avait de temps, plus il fallait la jouer sur la longueur. Mais, en pratique, Teruki n’avait qu’une vague idée de ce que cela donnait. A ses côtés, Fredo nettoyait un Violon avec passion, caressant le bois avec dextérité et douceur, celle d’une mère pour son enfant..

"J‘ai fini."

"On va voir ça."

Nezu avait lu et relu le petit livre pendant une heure. Sa mémoire visuelle avait mémorisé chaque détail, et il maîtrisait son sujet. Fredo l’interrogea pourtant, pendant plusieurs minutes, sur les Gammes, les Hauteurs, le Temps.. Il lui fit lire des partitions, réciter les notes à l’endroit et à l’envers, sans parvenir à trouver la moindre faille. Le calme du jeune Uchiwa, et son intelligence surprenante oeuvraient de pair, tandem bien rôdé depuis plusieurs années. C’est ainsi que Fredo dut se rendre à l’évidence: il avait affaire à un jeune homme intelligent, qui apprenait vite, et bien. S’il apprenait aussi rapidement à jouer d’un instrument, alors il deviendrait vite bon. Voire très bon. A condition qu’il possède cette créativité qui faisait les grands Musiciens. Sinon, il ne resterait qu’un musicien doué, mais pas génial, ce qui l’amènerait à un niveau déjà élevé…

"Quel instrument t‘attire le plus ?"

La question avait été posé de manière anodine. Pourtant, aux yeux de Fredo, elle était d’une importance vitale. Chaque Musicien avait son instrument de prédilection. Et, même s’il se décidait à élargir ses compétences à d’autres, il n’y avait généralement qu’un seul instrument qui lui permettait de réellement utiliser tout son talent. Et il était important d’avoir l’envie de jouer d’un instrument en particulier. On ne pouvait pas s’éparpiller inutilement dans ses envies. Un bon musicien avait son choix à faire. Teruki sans un mot, désigna la flûte qu’il avait repéré en entrant.

"La flûte traversière, hein ? Un bel instrument. Pas des plus aisés à jouer."

Puis, ils entamèrent la pratique. La première difficulté fut d’apprendre à bien tenir l’instrument. La flûte traversière, comme l’expliqua Fredo, devait son nom à la manière dont elle était tenue. Sur la droite, et à l’horizontale. Contrairement aux autres flûte, dont l’embouchure était située à l’extrémité de l’instrument, la flûte traversière se jouait sur le côté. Lorsque la position de Teruki fut jugée correcte par le Musicien, ce dernier expliqua plus en détail le fonctionnement de l’engin. Des clés, actionnées par les doigts, permettaient de produire les notes. Le joueur devait produire un mince filet d’air, qui, en vibrant, produisait les sons. La hauteur de la note dépendait de la combinaison d’ouverture et de fermeture des clés. Cela produisait les notes les plus graves. Pour produire des notes plus aigues, le Flûtiste devait modifier l’angle d’attaque et la pression de l’air sur l’embouchure. Il ne suffisait donc pas de modifier les doigtés, c’est-à-dire l’ouverture et la fermeture des clés, mais également la position même de l’instrument. Cela rendait donc la pratique de cet instrument particulièrement ardue. De plus, le flûtiste devait trouver le bon équilibre dans sa manière de souffler, pour produire des notes les plus justes possibles.
Une fois cette partie encore plus ou moins théorique bien acquise par Nezu, et vérifiée par Fredo lors d’un questionnaire, la partie véritablement pratique débuta. Le Musicien s’occupa de mettre en pratique ce qu’avait appris le Genin. Il lui montra comment reproduire les notes qu’il avait appris. Sol, Si, La… Profitant de l’intelligence du jeune garçon, Fredo entreprit d’apprendre en une seule fois ce qu’il mettait d’ordinaire des heures à enseigner. Il passa de longues minutes, peut-être des heures, à enseigner à Teruki comment reproduire les notes les plus basiques, avec justesse. Il lui fit répéter 10, 20 parfois 30 fois une note, jusqu’à ce qu’il sache les reproduire parfaitement. C’était fatiguant, étrangement.

"Arrêtons-nous là. Tu veux un thé ?"

"Volontiers."

Avec un sourire, Fredo s’en alla dans une pièce annexe; laissant Teruki seul, sa flûte posée à côté de lui. Le Genin était en sueur, le cerveau bouillonnant. Ses doigts étaient encore engourdis par les exercices qu’on leur avait imposé. Il regarda son maître revenir avec un plateau, sur lequel deux tasses de thé fumantes trônaient, réconfort attendus et mérités. Ils burent leur thé en silence, ne parlant pas. Lorsqu’il eut finit sa tasse, en premier, Fredo reprit toutefois la parole, expliquant la suite du programme à son jeune élève.

"Maintenant que tu maîtrises les bases, tu vas apprendre à jouer directement des partitions. Nous commencerons par des airs simples. Une fois cela fait, on pourra dire que tu auras maîtrisé les bases du Solfège. Le reste viendra de lui-même, à force d‘exercice… "

Teruki acquiesça lentement d’un mouvement de tête. Il comprenait ce qu’on lui disait. De par ses capacités, il avait appris rapidement, et s’en félicitait. Mais il ne possédait que les bases, et, comme toutes choses, c’était à force de travail qu’il progresserait. Jeune homme tourné vers l’avenir, il comprenait ce que cela signifiait. Cela voulait dire qu’il devrait s’exercer chez lui, et dès qu’il en aurait l’occasion. C’était une chose à faire sur le longs terme.

La suite de l’apprentissage fut tout aussi longs que le début de la pratique. Non seulement, il devait lire, et comprendre les partitions, mais il devait également faire ce travail laborieux qui consistait à retranscrire ce qu’il lisait en son. Cela lui demandait un travail difficile de coordination entre sa vue, son cerveau et ses doigts. Fredo le fit commencer par des musiques simples, des airs connus, des chansons d’enfants sans difficultés. Il n’y avait que quelques notes, aisées et proches, et le rythme était connu du jeune garçon, tellement ce genre de musiques étaient connues. Il lui fallut du temps pour jouer les airs les plus simples. Mais, à mesure qu’il jouait, et qu’il suivait les consignes de Fredo, il progressa; petit à petit, ses mouvements se firent plus sûr, plus rapides, plus automatiques. Il apprenait à jouer les notes presque sans les lire, son esprit trouvant de lui-même la suite logique de l’air qu’il produisait. Et, enfin, après de longues minutes qui formèrent une ou deux heures, il parvenait à jouer des airs plus complexes sans trop d’erreurs…

"Tu es doué. Je pense que l‘on peut s‘arrêter là."

Fredo n’avait presque jamais eu d’élèves aussi doué. L’esprit de son élève était brillant. Il ne serait pas un grand musicien, car il lui manquait ce grain de folie géniale qui faisait les plus grands, mais il deviendrait bon. Il jouait avec efficacité, sans fausses notes, et sa logique mathématique lui permettait de comprendre aisément ce qu’il lisait sur les partitions. En vérité, le Musicien trouvait dommage que ce talent soit celui d’un être qui se destinait à se battre: il le savait, cet apprentissage serait réutilisé pour des techniques qui tuerait des Hommes.. Mais il y avait du talent. Et de l’envie. Et cela suffisait.

"J‘ai consigne d‘offrir un instrument aux Ninjas qui en ont besoin. Prends donc la flûte. Le village me la remboursera. N’oublie pas de continuer à t’entraîner..."

Teruki remercia Fredo. Il lui avait appris les bases du Solfège. Cela avait été efficace, et, même si son niveau actuel n’était pas très élevé, il serait suffisant pour jouer des airs basiques. En vérité, il allait pouvoir apprendre une technique de Genjutsu instrumental. Voilà qui s’avérait diablement intéressant pour la suite de son entraînement… Le Uchiwa sortit donc du Magasin, une flûte traversière en poche, l’esprit encore empli de notes de musique…

[Teruki : +9 exp]

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