La barque, après avoir longtemps naviguée, se déposa sur la plage. Elle s'enfonça de quelques centimètres dans le sable, puis stoppa non sans y ajouter quelques bruits de friction. La mer était derrière elle, son étendue vaste envahissait l'horizon ; la jeune fille était tout de même enfin arrivée sur quelque chose d'un peu plus solide. Elle aimait l'eau, mais ce voyage avait sapé ses forces, et elle n'avait jamais put se permettre beaucoup de repos. Lorsqu'on voyage seule en mer, c'est que l'on est stupide ou que l'on n’a pas le choix : laisser son embarcation à la merci des flots, c'est s'enfoncer un peu plus dans les abîmes ... Et curieusement, depuis le début, elle avait toujours sut où elle allait, alors hors de question de risquer de s'écarter du chemin. A quoi rimait ce voyage, au juste, finalement ? Pas à grand chose, sinon à rien : elle avait oublié son but, ce à quoi elle songeait en jetant son échantillon de navire sur l'onde. Si : elle avait eut très mal à la tête, et savait que naviguer l'aiderait à se sentir mieux. Les embruns, le chant des mouettes et le clapotis des vagues avaient le don d'apaiser son esprit ; d'éclaircir ses idées.
Visiblement, cela avait plutôt bien fonctionné, puisque ses maux de tête n'étaient désormais que de l'histoire ancienne.
Contente que cela ait fonctionné, elle se dit qu'il fallait désormais qu'elle mange quelque chose de sucré, fruité : trois semaines à se gaver de poissons, ce n'était pas si marrant.
Elle aperçut un cocotier, là où l'herbe commençait à pousser, à deux ou trois centaines de mètres de l'endroit où elle avait échouée. Elle s'apprêtait à courir, mais son pied buta contre une pierre et elle s'étala de tout son long dans le sable chaud ...
Le sable chaud avait en tous cas une curieuse texture ... moelleuse ! Et surtout, il me recouvrait toute entière ... En fait, il me fallut quelques secondes pour réaliser que je m'éveillais après un long rêve. Cette chute était une bénédiction : je n'aimais pas la noix de coco.
J'ouvris progressivement les yeux, pour voir une infirmière ramasser à la hâte des morceaux de verre et des fleurs éparpillés avec une balayette, et jurer entre ses dents.
'' Oh quelle empotée, vraiment ... Alors qu'on me dit qu'elle est très malade et qu'il faut qu'elle se repose dans les meilleures conditions ... ''
Si je ne souriais pas devant l'air accablée de la femme, c'était simplement car j'étais trop interloquée pour le faire. On aurait crut qu'elle venait de déranger le Kazekage en personne durant sa sieste ... Mais que s'était-il passé pour que je me retrouve allongée sur un lit d'hôpital ? Et quel jour était-il ? Je ne parvenais pas à m'en souvenir, étrangement. Je secouais la tête, pour me débarrasser des quelques brumes qui persistaient dans mon esprit, et patientais, laissant le temps à l’infirmière de ramasser les débris répandus sur le sol. Quand elle les eut déposés à la poubelle, elle leva la tête vers moi et resta un moment interloquée.
‘’ Eh bien, vous avez finit par vous réveiller. Vous vous sentez comment ? ‘’
‘’ Plutôt bien, si ce n’est parfaitement bien. Mais dîtes-moi, où suis-je ? Et surtout, que s’est-il passé ? ‘’
‘’ Au cours d’un de vos entraînements, vous avez contracté le premier symptôme de la grippe du désert : une perte de connaissance. Vous êtes resté plusieurs semaines inanimée, avec une fièvre d’éléphant, qui refusait obstinément de descendre au-dessous des quarante. On a bien noté que votre état s’arrangeait, ces derniers temps, mais de là à guérir d’un coup, comme ça … Vous permettez que je vous fasse une auscultation rapide. ‘’
Je posai le revers de ma main sur mon front : il était revenu à sa température normale. Et puis, j’étais un peu pataude à cause du sommeil, mais je ne ressentais rien qui aurait put me laisser entendre que j’étais encore malade.
‘’ Laissez tomber, je vais mieux. Merci de vous être occupée de moi. ‘’
‘’ J’insiste, une auscultation serait de bon … ‘’
‘’ Non. Je n’ai pas pour habitude de me répéter. ‘’
Je lui jetais un regard noir, et aperçu mes vêtements soigneusement déposés sur une chaise. Ils étaient lavés et dans un état impeccable. Par contre, moi … J’étais propre, mais je n’aimais pas tellement mes cheveux. Et puis, j’aurais bien prit une douche pour me réveiller … En plus, ma chambre en était équipée.
‘’ Puis-je vous demander de sortir, maintenant ? Je tiens à être seule pour retrouver mes sensations, et je souhaite prendre une douche. ‘’
L’infirmière obtempéra, et je pus tranquillement me recoiffer et me tirer des liens du sommeil. Enfiler mes vêtements et glisser mes armes dans les pochettes autour de mes cuisses me procura une sensation de plaisir : j’étais de retour dans le monde des shinobis !
Je fis claquer mon fouet, avant de le nouer autour de ma taille. Voilà, maintenant j’étais vraiment de retour.
Je sortis de l’hôpital, avec l’intention de visiter la mairie et de trouver un nouveau senseï. Il y eut bien quelques infirmières pour tenter de m’en empêcher, mais elles durent admettre que j’avais de nouveau mon plein d’énergie.