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 No Tittle [U have a idea?]

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Akira Aburame
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Akira Aburame


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MessageSujet: No Tittle [U have a idea?]   No Tittle [U have a idea?] EmptyMer 1 Juil - 18:24

« A mort ! A mort ! A mort ! A mort ! »

Le mugissement du peuple s’élève vers les cieux. La plaidoirie réclame du sang, de la violence, la mort. L’air est lourd, la peur, pesante. Les gouttes de sueurs perles sur les corps des gladiateurs. Dans leurs yeux, l’angoisse, la crainte, l’effroi. La chaleur est insupportable, l’haleine du Cerbère souffle sur le cou des esclaves. Le fer des glaives est tiré, la porte s’ouvre.
Acclamations, la foule jubile. Le sable du colisée agresse les pieds nus des hommes qui le foulent. Ce sable qui a connu tant de massacre, où le sang a tant coulé, où la mort a frappé si souvent. Le cœur du peuple s’y trouve, il se nourrit des cadavres que l’on exécute ici. Car c’est un véritable abattoir, quoi qu’on en dise. Chaque homme s’épie, tout le monde sait qu’ici, la confiance n’est pas de mise.

« Tapettes ! Vous chiez dans vos frocs hein ? Y’a plus vot’pute qui vous tiens la main, ça vous fais peur hein ? »

Accent barbare, physique typé, le viking maintient un rictus effrayant sur ses lèvres. Sa musculature est monumentale. Il n’a pas été fait avec les mêmes fibres, pas dans la même roche. Un colosse n’est rien à ses cotés.
Un sourire, un seul lui répond. L’homme, un Goth est moins impressionnant, sans pour autant paraître plus faible.

« Garde ton souffle pour la suite, tu risque d’en avoir besoin. »

Trompettes, de nouvelles grilles s’ouvrent. Le combat débute. Du sang, des larmes, du sable. Le tout dans un enchevêtrement barbare ou la violence est reine. Les corps s’effondrent par dizaines, un mélange de liquide noirâtre aux reflets vermeils nourrit l’incommensurable plaisir du peuple. Des clameurs guerrières s’échappent des tribunes. Les spectateurs semblent se battre plus ardemment que les gladiateurs encore.
[bL[/b]es meuglements se calment puis s’arrêtent tout à fait. L’empereur se lève, disparaît de sa loge pour venir bafouer le sable. Seuls, une poignée d’hommes sont encore debout sur le terrain. Quelques suppliques se font entendre, prières d’abréger les souffrances trop longtemps endurées. Le souverain désigne deux hommes, leur demande comment ils s’appellent. Les genoux se ploient devant lui.

« Je suis Antius, votre altesse. »

Nouvelle révérence du Goth.

« J’suis Kæmpra. »

Un grondement sourd s’échappe de la populace.

« La vie ! La vie ! La vie ! La vie ! »

Le poing de l’empereur se tend, le silence assourdissant éclate sur l’arène. Le pouce se tend, par vers le haut. La foule acclame.

[…]

« T’a d’sacré couille. P’être qu’t’y rest’ra mais j’pense qu’t’ira loin. »

Sourire. La peau noircie de la crasse ambiante, Antius observe chacun des êtres présents. Combien de jours de combats, combien de duels remportés sous les acclamations du Colisée ? Pluton se gave d’âmes dans ces jeux du cirque. A chaque combat annoncé où il participe, la foule scande son nom. Les paris sur sa tête s’élèvent à des sommes astronomiques. Poignets brûlés, ses chaînes font la richesse de son maître.
Cracha.

« Foutu piaf d’merde. C’est pas d’la bouffe ces trucs, c’est des rats qui volent. »

« Que penses-tu de mon adversaire d’aujourd’hui ? Sa réputation le dit invincible. Les paris qui courent sur nos têtes sont faramineux, ils annoncent ça comme le combat du siècle. On le compare à Hector. »

« C’est qui ce s’gnard ? D’la catin en jupe qui pisse la peur et chiale sa pute dès qu’y’a du vrais qu’engage dans l’tas. T’es pas d’s’niveau, t’a plus d’burne qu’un taureau. »

Éclats de rires. Le Goth se lève, le sourire encore sur ses lèvres. Il est temps.

« Antius ! Antius ! Antius ! Antius ! »

Le combat commence, premières passes, premières estafilades. Le sang gicle abondamment sur les armures. Un souffle roque s’élève des deux hommes. Le combat est terrible. Le chant des glaives entonne son requiem. Coup de hache, Antius pare. La force de l’homme est colossale. Il semble être le fils de Minos.
La respiration de Goth se fait hachée. Les deux hommes se battent pour leur peau.
Frappe chirurgicale, le Goth s’effondre. Un bruit sourd suit sa chute. Les gladiateurs sont tous deux au sol. Silence. Antius se lève, titube, ramasse son glaive. La foule beugle son nom, l’empereur lui fait signe de l’abattre. Inclinaison.

« Altesse, si vous désirez qu’il meure, faites en ainsi. Pour ma part, je respecte le guerrier tombé avec honneur sur le champ de bataille… »

Acclamations, quelques « Antius le clément » jetés de-ci de-là. Son regard était tourné vers les cieux. Il sait qu’il devra payer le prix fort pour cet acte de clémence.

[…]

Craquement, la porte se ferme. Le Goth avance avec prudence. Il a toujours les mains liées. Il observe ce qui l’entoure. Une cellule, mur de pierres. Un lit spartiate, de la paille sur le sol. Il attend. Cliquetis, la porte s’ouvre à nouveau. Une silhouette entre voilée. Elle jette bas sa robe, dévoilant ainsi sa nudité. D’un pas précipité, elle se jette dans les bras d’Antius et commence à embrasser son corps langoureusement. Le germanique reste de marbre. Il finit par lâcher :

« Il y en a que l’odeur de la mort excite… Je vois que vous en faites parti. »

Elle s’arrête, il se dégage de son étreinte puis s’engage vers la porte. Son regard exprime une révulsion poussée à l’extrême. Il avait oublié que certaines femmes étaient prêtes à payer pour coucher avec des gladiateurs. Il secoue la porte, elle reste close. Rire cristallin.

« Pensais-tu pouvoir t’échapper ? J’ai payé une fortune cette nuit, je ne te laisserais pas me la voler. »

Le Goth la regarde s’approcher à nouveau. Regard polaire. Cela s’apparente à un viol, ni plus ni moins aux yeux d’Antius.
Tard dans la nuit, on distingua clairement les cris orgasmiques de la noble.
Au petit matin, Kæmpra lâcha grassement.

« T’fais chier. T’jours les mêmes qu’ont d’la chance. J’l’aurais bien fait hurler moi aussi s’te pute. Enfin… *Soupir* Tant qu’j’y pense, ça jacasse dans s’trou à rat. Catins et crétins surtout. J’pense pas qu’se soit qu’des ragots d’cellules, comme dans tout potin, y’a un foud’vérité. Paraît qu’le dernier jour d’ses putains d’jeux, tu va t’battre. Rien d’franch’ment à t’casser l’cul jusqu’là mais attend. Parait qu’si tu gagne, t’sra libre. T’y crois ? »

Silence.

« Peut être… Nous verrons. C’est tout ? »

Le Goth savait déjà que non.

« Nan. L’match s’ra truqué s’lon certain blaireau. Ya plein d’rumeurs, y’en a qui dise qu’tu vas d’voir affronter tout’un contingent d’soldats d’l’autre graisseux*. Certain dise qu’tu va t’faire quatre gars d’l’a garde rapprochée d’l’empereur obèse. La plus échevelée dit qu’t’auras droit à tous les gladiateurs contre toi, ou tout’les bestioles… Franch’ment j’suis jaloux presqu’. »

Éclats de rires.

[…]

Le Colisée tremble. La population martèle le sol, un fracas assourdissant s’élève des tribunes. Dernier jour des jeux. La tension est à son comble. Ce combat est le dernier. Glaives tirées au clair. Le sang a rougi le fer. Les armures suintent la mort. Sur celle d’Antius, on peut y voir deux hydres.
Les portes s’ouvrent, Le Goth et le Viking s’avancent. Ils sont seuls dans l’arène. Le sable s’envole sous une légère brise. Au dessous de l’empereur, on pouvait distinguer :

Funus fons ne gloria gratia qui gladiator**

Trompettes. La foule exulte. Des soldats de l’empereur entrent dans l’arène.

« Final’ment l’autre gros tas l’a fait. J’pensais pas qu’y tent’rais d’nous tuer en public. L’poison aurait été moins casse couille. M’enfin à choisir, j’préfère. »

L’empereur se lève. Visage tendu, il lève les bras. La foule se tait, la tension augmente.

« Peuple de Rome ! En ce dernier jour des jeux, je vous offre le plus grand des spectacles ! Je vous offre, la mort de ces hommes… Puisse-t-elle être glorieuse !
Peuple de Rome ! Ces hommes qui vont se battre pour vous sont considérés comme les deux meilleurs gladiateurs, ainsi que mes meilleurs soldats de ma propre garde. Rendez leur hommage. Qu’à chacun de leurs coups, des tonnerres d’acclamations s’élèvent vers les cieux. Que les dieux eux même assistent à ce combat. Mars accueillera lui-même ces morts en son sein. Ils prendront place aux cotés des valeureux héros tel qu’Achille, Hector et les 300 Spartiates.
Peuple de Rome ! Que cette journée reste gravée dans les mémoires ! »

Ovation.
Nouveaux chants des trompettes, le te deum*** ne saurait tarder. Le combat débute, la foule est en transe. Le fracas des glaives se fait entendre. Encore une fois, leurs chants envahissent l’arène. Le sable rougi sous la vie des hommes qu’il emporte. Jugulaire tranché, le Styx coulait au travers du fluide vital. Le tartare n’était plus très loin. Crachats, un liquide pourpre se mêler à la bave et la sueur. Le combat s’attarde, la fatigue se lit sur chaque visage.
Un glaive perce une dernière fois la chair. Nouvelle victime, la dernière. Le Viking lève haut sa hache, un son bestial sort de ses entrailles. La victoire lui appartient. A ses cotés, le Goth s’effondre, un empennage planté dans les cotes. La flèche de l’archer Romain aura eu raison d’Antius. Kæmpra pose un genou à terre, ferme les yeux du gladiateur tombé au combat. Sa tignasse blonde dégoulinante de sang et de sueur caresse le visage de son frère d’armes. Il le prend dans ses bras et le soulève au niveau de sa poitrine. Un homme se précipite sur le viking. Il s’arrête devant la dépouille, tourne le dos à l’empereur et déclare au public :

« Peuple de Rome ! Regardez le fruit de votre plaisir ! Savez-vous qui était cet homme ? Savez-vous au moins pourquoi il se battait ? Savez-vous pourquoi il est mort ?
Peuple de Rome ! Cet homme était un prince parmi les dieux. Cet homme fut le descendant d’Arminius****. C’était son fils ! Vous l’avez trainé comme un vulgaire esclave sous prétexte qu’il servait dans une armée qui n’était pas la votre. Peuple de Rome ! Vouloir défendre son bien est-il une offense ? Est-ce un prétexte à faire d’un prince un esclave ? Vous vous galvanisez de la grandeur de votre empire, écrasant chaque population qui se dresse contre vous. Vous vous pensez fiers, intelligents, vous pensez que vos érudits sont tout simplement les seuls vrais oracles. Vous pensez qu’il n’y a qu’une culture, la votre. Que le reste n’est que barbarie.
Peuple de Rome ! Regardez-vous ! Le spectacle des jeux vous abrutis l’esprit. Vous ne pensez qu’à votre plaisir, aux détriments des peuples que vous oppressez. Observez bien cet homme que vous portiez aux nues hier encore. Vous l’oublierez au crépuscule demain.
Citoyen de Rome ! Cet homme, ce prince… C’était mon frère. J’aimerais… J’aimerais que ceux qui désirent m’aider à porter sa dépouille descendent ici. Que l’on honore sa mémoire, ici, à Rome, pour la dernière fois. »

Silence. La tempe de l’empereur martèle son crane. L’affront est terrible. Il observe son peuple descendre des tribunes, chaque citoyen va aider pour porter le corps.
La nuit tombe, la foule en lisse qui était dans le Colisée est maintenant un cortège se recueillant sur la tombe d’Antius. Le glaive du Goth repose avec lui. Sur ça garde, on peut y lire : « Funus Liber***** ». Tard dans la nuit, une fois le peuple dispersé, Kæmpra déclara au frère d’Antius :

« F’nal’ment, p‘tre qu’y rest’ra pas oublier dans le sable de s’t’arène. »

« Peut être... J’espère. »




*L’empereur Romain
** La mort source de gloire pour les gladiateurs
*** Chant de victoire
**** Héros Germanique
***** Mort libre
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