Cour extérieure [Détente]

Le retour, bien que long, se fit sur un ton bien plus guilleret. Après une longue nuit de sommeil et plusieurs heures de méditation, j'avais jugé bon de rentrer au pays et de regagner mon domicile, bien que le clan en fasse partie. Après tout, mon Shinzu m'avait spécifié que j'avais en main les bases élémentaires du clan nara et qu'il ne m'en apprendrait pas plus pour le moment. Je devais encore faire mes preuves et lui prouver, leur prouver à tous et à toutes que j'étais digne de recevoir un enseignement plus poussé.
De toute façon, j'avais eus ce que je voulais, ce que je recherchais : j'étais passé maître dans le maniement des ombres et seul ça m'importait.

Une fois rentré dans ma modeste habitation, je constatai que mon absence avait laissé des traces. La poussière était omniprésente et nombre d'araignées y avaient élues domicile. De surcroit, le frigo était vide ou presque et ce presque était périmé la plupart du temps.
J'eus beau soupirer, je devais faire des courses. Constatant que j'étais à cours de cigarettes, je ne perdis pas une minute et m'empressai d'arranger tout ça.

Cela me prit le plus clair de ma soirée. L'autre partie du temps, je l'occupai à faire ma toilette, manger et fumer joint sur joint accoudé sur le rebords de ma fenêtre ouverte.

Le lendemain sonna plus tôt que je ne l'aurais penser et la dure réalité me rattrapa : l'examen chunin approchait, je devais m'entraîner pour espérer faire bonne impression.
Je rassemblai mon petit paquetage d'entraînement, pris une clope au bec, sortis mon briquet, et l'allumai tout en courant jusqu'à mon précédent air d'entraînement.

Une fois arrivée, je m'adossai à un arbre, sortis une seconde cigarette et la fumai tranquillement en attendant mon senseï.

Citation :: Hide courait devant moi, visiblement joyeux et emplis d'entrain. Bizarrement, je me surprenais à ressentir une certaine impatience à l'idée de revoir mon élève après cette longue absence. Je me mis même à l'imaginer, draper dans de somptueux vêtement et dégageant une puissance magnifique : une allure superbe en somme. Après tout, son voyage chez les naras n'avaient pu que lui être bénéfique, d'autant plus que je savais les membres de ce clan dangereusement pragmatique et extrêmement agaçant. Ils vous maintiennent à l'écart et bride vos capacité de mouvoir à l'aide de votre propre ombre. Quelle étrange technique, au combien puissante.

*Moi j'ai mon chien, et cela est beaucoup plus avantageux. *

Sur ce, je me stoppai net devant mon élève et je ne pus cacher ma surprise de le voir, tel que je l'avais laissé, nonchalant et fumant comme un pompier. Ses parures n'avaient rien de seigneurial bien qu'il soignait son apparence et je ne décelais pas de force incommensurable en lui. Pourtant, je ne pus m'empêcher de jauger son chakra comme presque deux fois supérieur à notre dernière rencontre. De même que son assurance avait grandis. Non pas qu'il se voulait arrogant mais je décelai un petit quelque chose qui signifiait qu'il avait acquis en expérience.

*Mmmmmm.. Tant mieux, nous allons donc pouvoir attaquer les choses sérieuses. *

Je m'inclinai très légèrement et l'accueillis de mon plus large sourire.

"Bonjour hishigi ! Comment vas-tu depuis le temps ? J'espère que tu as progressé. Cela me chagrinerait qu'après un si long séjour parmi les tiens, tu n'es rien acquis de nouveau..."

Je levai la main pour le faire taire et poursuivis.

"Ton senseï nara ma fait part de ton goût pour le juinjutsu. Je te propose donc de poursuivre dans ce sens. "

Il hocha la tête.

"Bien. Donc pour le juinjutsu, il faut que tu dispose d'un esprit critique pour bien analyser les éléments et pour les reproduire parfaitement. De même, il faut que tu sois inventif et créatif. Je te propose donc de répondre à une question : le bonheur dépend-t-il de nous ?
Puis, c'est également une question de maîtrise. Par conséquent, je veux de toi que sur cinq aiguilles tu en plantes trois dans le petit rond là-bas.
Et enfin, je veux que tu dessines un oiseau. Pourquoi ? Car j'aime bien les oiseaux. Allez, à toi de jouer...."

Je reculai de deux bons pas et m'assis en tailleur pour le regarder faire...

"Le bonheur est la fin la plus ultime, la plus espérée et la plus recherchée. Universelle et absolue, les hommes aspiraient, aspirent et aspireront à toucher du bout des doigts cette notion de plénitude absolue et durable. Plus qu'un moteur, c'est l'essence même de la vie : le bonheur s'accompagne généralement de l'espoir et l'espoir de l'optimisme. Nous entendons par là, la capacité de l'homme à faire face à l'adversité, à se relever quand il trébuche, à se battre quand son intégrité est mise à mal, à aller de l'avant envers et contre tout. Cependant, malgré ce désir irrépressible, tous ne peuvent y accéder pour diverses raisons.
La question est donc de savoir pourquoi ne le sont-ils pas et est-ce que cela suppose qu'il existe des conditions nécessaires au bonheur ?
Le bonheur est certes un concept humain, il n'en reste pas moins soumis aux aléas de la nature. De surcroit, chaque hommes et femmes aspirant à être heureux se devront de respecter certaines conditions intrinsèques et universelles.
Les animaux sont asservis par leurs besoins élémentaires et donc prisonniers de leur instinct, alors que les hommes sont certes sujet aux lois fondamentales de la nature mais ont la capacité de raisonner, de réfléchir par et pour soi. De surcroit, "parce qu'il est esprit" (Hegel) l'homme à conscience de soi. Or, en se pensant, l'homme est capable de se placer à distance de lui-même et de prendre du recul : de réfléchir sur sa condition. Par ailleurs, l'homme se sert de son environnement afin de se constituer pour soi. Il tire un enseignement de ses actions passées et par conséquent a la faculté de comprendre son environnement et de le modifier à des fins personnelles : il a conscience de ce qui l'entoure. Ainsi, dans ce qui est visible, l'homme peut voir ce qu'il est capable de faire.
Par antithèse, l'animal lui est régi par des codes primaires et stricts bien que simples. Il n'agit que par instinct et n'a pas la faculté de réfléchir sur lui et son environnement. Il se contente d'agir pour et par la nature et n'aura de cesse de combler des besoins élémentaires sans ne serait-ce qu'essayer d'y résister. Par exemple, un animal ayant faim s'efforcera de combler ce manque sans essayer d'y résister : c'est naturel. L'homme pour sa part, ayant développé au préalable une certaine conscience de soi, à créé ce concept de bonheur car il se pense et ce faisant, sait ce qui est bien pour lui, à court terme et à long terme. Cependant, l'homme se sachant heureux, sait également lorsqu'il ne l'est pas. Donc cette notion de raison est à double tranchant car il sait quand quelque chose ne va pas et cela le rend d'autant plus triste car parfois il ne peut rien y faire. Ainsi, pour se rassurer et pour donner un sens à sa vie, un but ultime il crée la notion de bonheur et l'idéalise de sorte qu'il soit toujours en quête et que cette quête soit intemporelle. Par analogie, l'homme crée dieu pour se rassurer car il se sait condamné, il sait que son existence glisse inexorablement vers l'abysse de la mort. Or ce faisant, il n'a plus peur, tout du moins ne redoute plus ce que sa raison lui a fait comprendre, découvrir.
Scientifiquement parlant, les chances pour que nous disposions des mêmes caractéristiques physiques qu'un autre individu sont pratiquement nulles et les vrais jumeaux sont des cas extrêmement rares. Cela fait de chaque homme ou femme un être différent, physiquement et anatomiquement. Nous n'avons pas les mêmes cheveux, ni la même couleur de peau etc... Ainsi, puisque nous ne sommes pas tous identiques, nous avons forcément des attirances différentes. Les goûts et les couleurs varient selon la personne, c'est ce qui est à l'origine de toute intégrité, de toute intériorité, de toute subjectivité.
Le fait est que le bonheur ne revêt pas la même causalité chez tout le monde. Nous n'avons pas les mêmes centres d'intérêts, et les goûts et les couleurs varient selon les personnalités. Par conséquent, nous ne puiserons pas notre bonheur dans les mêmes sources qu'autrui. Certains seront plus attirés par le goût du risque alors que d'autres préféreront la tranquillité et la sérénité. Certains aimeront attirer l'attention contrairement à d'autres qui opteront pour l'anonymat. Par conséquent, c'est la façon dont nous interprétons les évènements, notre manière d'appréhender et de percevoir la réalité
qui façonne notre bonheur,

Étymologiquement parlant, le bonheur fait référence à la chance au hasard favorable. Ainsi, le bonheur serait dû à la bonne fortune et nous ne pourrions rien faire pour le provoquer. C'est l'ensemble de circonstances, le contexte actuel et occurrent qui détermine si nous nous sentons heureux. La réalité est que nous ne naissons pas libres. Nous ne décidons pas du contexte dans lequel nous vivons : où, quand, comment. Nous ne pouvons pas influer sur de tels paramètres jugés naturels. Ils sont ce qu'ils sont et si le bonheur réside dans l'accord entre nos désirs et le monde, alors on ne voit pas comment le bonheur pourrait relever de notre volonté : il ne dépend pas de nous de faire en sorte que le monde soit comme nous le souhaitons. Ce n'est pas, en somme, le monde qui doit se plier à nos exigences mais c'est nos exigences qui doivent s'accorder avec le monde.
Prenons l'exemple de la mort. Depuis la nuit des temps, depuis que les hommes ont acquis la faculté de raisonner et d'appréhender la mort comme l'adversaire le plus ultime et le plus intraitable qui soit, ils cherchent à s'en défaire, à repousser au maximum l'inévitable. Les progrès dans le domaine de la médecine en sont une preuve ; nous n'avons de cesse de combattre cette fatalité car nous n'acceptons pas le fait qu'elle puisse former la pierre angulaire au monde que nous avons battis, fruit de toute une vie de labeur et d'efforts. Nous ne supportons pas de devoir vivre au jour le jour dans la perspective inévitable d'une mort prochaine. Cette réalité nous chagrine car nous sommes impuissant et que malgré toutes ces inventions, nous ne parviendront probablement jamais à lutter contre cette entité tout à fait naturelle. Ainsi, selon la philosophie des stoïciens, il est préférable d'accepter la mort comme un phénomène naturelle qui est essentiel à l'équilibre du monde plutôt que d'essayer de la combattre. Ce faisant, nous ne nous préoccuperont plus de cette fatalité car nous l'auront accepté comme une vérité naturelle et inflexible. Ainsi, nous n'en tirerons plus aucune insatisfaction et ce ne sera plus une cause à notre malheur.

Avant toute chose, pour distinguer le bonheur, il faut connaître son contraire. Sans le froid, le chaud perd son sens, sans mal il n'y a plus de bien, sans malheur le bonheur n'est rien. C'est justement parce que l'homme connaît le malheur, qu'il aspire à être heureux. Ainsi, pour comprendre son sens véritable, nous devons appréhender son antagonisme.
Sans bonheur, il ne peut y avoir d'espoir et sans espoir, l'homme baissera les bras à la première occasion, à la minute même ou la vie lui offrira une quelconque résistance. Ainsi, c'est l'espoir de lendemains heureux qui motiva le peuple français lors de la révolution de 1789.
Or, espérer quelque chose c'est admettre sa réalité, c'est envisager que cela puisse arriver. Inversement, si nous perdons tout espoir c'est que nous estimons que c'est inutile de lutter, que les jeux sont faits et que ce en quoi nous espérions ne nous est pas accessible. Par conséquent la maxime "sans bonheur il n'y a pas d'espoir" admet une réciproque : sans espoir il n'y a pas de bonheur puisque si nous n'envisageons pas le fait d'être heureux, nous ne pouvons l'espérer et surtout, nous ne pouvons le vivre.
Cependant, il ne suffit pas de penser pour agir, la puissance de l'idée ne suffit pas à entraîner l'acte. L'espérance conceptualise le bonheur et nous permet d'y croire. Mais au-delà de la croyance, pour y accéder faut-il encore s'en donner les moyens et produire des efforts dans ce sens. Nous pouvons estimer qu'il est préférable d'être heureux, que c'est même recommandable. Mais affirmer n'est pas agir : je peux donner raison à un parti et ne pas pour autant militer ; je peux même décider de m'inscrire à un parti et n'en rien faire. La volonté, elle, suppose autre chose que l'idée, que la raison, qui ne donne pas de buts ; elle suppose des besoins, des désirs. Sans eux pas d'action, possible. "La raison ne sait pas mettre le prix aux choses" (Pascal). Par conséquent, il faut s'extraire de l'attentisme de l'espérance pour monter un vaste projet autour du bonheur et mettre sa volonté à contribution. C'est cette volonté qui nous intimera d'agir et c'est sous son joug que le verbe vouloir se travestira en une nouvelle aptitude : pouvoir, "quand on veut, on peut". Somme toute, l'espoir permet de considérer le bonheur comme viable et la volonté nous impose d'agir dans son sens, pour et par lui. "Il faut donc vouloir et faire son bonheur.". Par ailleurs, être heureux n'est pas un désir mais une reprise d'un désir par la volonté, autrement dit le désir d'être heureux propre à tout être humain, s'il est réduit à lui même, ne suffit pas : être heureux ce n'est jamais une donnée, une passion, mais toujours le fruit d'une conquête, d'une action. On ne cherche pas à être heureux comme on cherche un trésor dans un coffre, être heureux ça se recherche.
Enfin, être heureux signifie être en accords avec soi-même et le monde qui nous entoure. Donc être heureux c'est suivre son propre code moral et celui de la société en général car on ne peut se permettre d'avoir mauvaise conscience, c'est à dire d'être en désaccord moral avec ses actes. Pour accéder au bonheur, il faut se sentir blanchi et innocent dans sa tête mais aussi vis à vis des autres. En somme, pour être heureux, il faut se conformer à sa raison et ce durablement car c'est cette idée de durée qui crée la différence entre bonheur et joie.

L'espoir et la volonté sont deux ingrédients indispensables au bonheur. Cependant, l'espoir reste abstrait et tant que l'espoir subsiste, c'est que nous n'avons pas atteint nos objectifs. Par ailleurs, même avec la meilleur volonté du monde, il y a certaines choses qui dépassent notre entendement et qui influencent directement notre humeur. Somme toute, l'homme a créé l'illusion d'un bonheur parfait pour donner un sens à sa vie, pour pouvoir affronter les aléas de la vie sans s'affaisser et renoncer. À l'image de Dieu, le bonheur rassemble les hommes sous une bannière commune et les incite à croire en lui car c'est lui qui donne un sens à toutes vies humaines. "

Mon laïus fut long, pesant voir lourd mais il n'en restait pas moins que chacun des faits développés étaient de moi et découlaient de mon raisonnement, non celui d'un quelconque livre ou ouvrage.
Je repris mon souffle et cherchai du regard le comportement qui trahirait l'approbation de mon senseï. Peine perdue, il resta de marbre et se contenta de m'observer, les yeux vides et le visage impavide.
Je haussai les épaules et attrapai les aiguilles dans ma main droite. J'en soupesai rapidement le poids et l'équilibre avant d'en garder une seule.
J'inspirai et expirai longuement tout en observant ma cible avec patience.

*Il faut que je sois précis, extrêmement précis... *

Mon bras s'arma et je fronçai très légèrement les sourcils.

*...l'aiguille est le prolongement de ta main, de ton bras. *

Je respirai une dernière fois puis retins mon souffle et d'une sèche mais violente impulsion, projetai mon arme. Cette-dernière se planta à quelques centimètres à peine de son but mais je ne désespérai pas pour autant.

*Il faut que je la lâche avant... *

Ma deuxième tentative se solda par un échec. Cependant, je disposai à présent d'une "fourchette" de précision. Il fallait que mon bras lâche l'aiguille avant ma première tentative et après la seconde.
Les trois aiguilles se plantèrent dans la cible avec succès et, fier de moi, je me retournai vers mon sensei, cherchant encore un signe d'approbation de sa part. Il se contenta de me fixer, morne et taciturne, m'incitant probablement à attaquer la dernière étape de l'entraînement.
Je m'assis par terre, pris une clope au bec l'allumai et tout en inspirant une première bouffée je sortis le matériel à dessin qu'il m'avait confié au début de la séance.

*Un oiseau... Le but du juinjutsu est de raviver les dessins. Par conséquent, il faut que j'aille à l'essentiel tout en étant le plus réaliste possible. Les dimensions doivent être parfaites pour qu'il ne soit pas bancale. *

Je hochai les épaules pour moi-même et m'attelai à la tâche de dessiner un oiseau.
Mon portrait, si je puis appeler ça ainsi, fut terminé en quelques coups de pinceau habile et bien placé. Il en résultat un oiseau bien proportionné et simple, sans détails extravagants ni formes compliquées.
Je tendis mon dessin à mon senseï : se dernier le prit et l'examina un court instant. Il se leva et me fit part de ses constatations...

Hidekazu ouvrit la bouche puis la referma. Il se frotta le menton, cherchant visiblement ses mots et termina ce mimétisme par un large et franc sourire. Il se racla la gorge et sa langue se délia, délivrant un flot d'appréciations.

"Ton discours était long. Presque trop long. Pourtant, cela ne saurait entacher sa profondeur psychologique et philosophique. Tu as su construire un raisonnement logique et rationnel avec brio. Ta pensée était claire et bien structurée bien que j'aurais préféré plus de lyrisme et moins d'affirmations catégoriques. De même qu'un peu plus de subjectivité n'aurait pas fait de mal.
MAIS, je ne vais pas m'appesentir sur tel ou tel critère, dans l'ensemble voir même, dans l'absolu, cette dissertation était plus que satisfaisante. SI j'avais à te noter, je te mettrais 12/20."

Je jugeai la note quelque peu sévère mais n'en pipai mot. Le professeur, c'était lui et comme le veut la coutume, l'élève à tord, le professeur à raison bien qu'en pratique, cela peut parfois différer selon les enseignants et les élèves. Je me contentai d'hocher la tête et de lui adresser un simple "oui monsieur".

"Bien. Je suis tout de même heureux de constater que tu n'as pas plagier de livre. Il est extrêmement important que cette épreuve soit réussite seul, sans l'aide d'X bouquin ou d'Y penseur. C'est toi et toi seul qui doit te forger ta propre opinion des autres et ce de façon critique et rationnelle. C'est la base du juinjutsu. Observer et analyser. Ensuite, il faut se montrer créatif voir imaginatif, sans transgresser les frontières du réel et de ce qu'on appelle en philosophie la vérité vrai. Tout doit être réaliste au possible. L'image que tu produiras ne sera que le reflet de ce que tu auras peint. Ainsi, pour dessiner un oiseau digne de ce nom, il suffit de mettre l'accent sur l'envergure des ailes par exemple, afin qu'il ne soit pas bancale.
Il est donc nécessaire de respecter un code régis par des lois on ne peut plus naturelle. Physique, biologie, méfie toi des apparences et surtout surtout, ne plonge pas dans la démence paranoïaque des artistes. Ce n'est pas aux pro-juinjutsu de distribuer la joie et la bonne humeur autour de lui, de transformer ses toiles en rêves colorés. Tout du moins, pas sous tes habits de ninja. Tu te devras d'être on ne peut plus rigoureux et de faire dans l'économique. Plus la surface de ton dessin sera grande et ou détaillée, plus il t'en coutera de la ranimer. Mais ça, tu sembles l'avoir compris.
Pour finir, je dirais que c'est le point sur lequel tu as le plus calé : l'adresse. En combat, tu n'auras pas beaucoup de temps pour dessiner tes petits monstres. Par conséquent, tu devras être économique et réaliste en quelques coups de pinceau : d'où l'importance cruciale de la maîtrise. Sans une parfaite maîtrise de ton pinceau, sans un poignet amovible et rapide a souhait et sans une dextérité à toue épreuve, tu ne sauras qu'être un piètre pro-juinjutsu."

Il reprit son souffle et laissa planer ses "menaces" au-dessus de ma tête. Je haussai les épaules et lui répondis que tout ça, je l'avais plus ou moins compris. Mon senseï revêtit alors ce sourire juvénile qui lui sied tant, cet air incrédule et on ne peut plus candide avant d'exploser littéralement de joie.

"Je le savais ! Tu es merveilleux !"

Il se reprit immédiatement, se racla la gorge et réintégra un air sérieux et beaucoup plus... anbu'esque.

''Cependant, je suppose qu'il te manque le comment. Tu es rigoureux et méthodique. Tu n'es ni impulsif, ni passionné. Avant toute chose, tu analyse, et c'est une capacité primordiale voir capitale pour tout pro-juinjutsu qui se respecte. Tu vois tout ce qui t'entoure et tu ne te contentes pas de l'apercevoir. Tu sauras donc dessiner non pas comme un artiste mais comme un ninja économe et intelligent. Tes dessins ne sont certes pas très recherchés, ils sont pourtant parfaitement adaptés. Simple mais réaliste, sobre mais efficace.
Par ailleurs, tes dessins auront beau être intéressant, sans technique et surtout sans chakra, tu n'arriveras à rien.''

Je hochai la tête ; tout cela, je le savais !

"Mais je suppose que tu t'en doutes. Par conséquent, je vais t'expliquer du mieux que je peux ce que j'ai lu et vu. Tout d'abords, chacun de tes dessins se fera sur un parchemin différent. Tu utiliseras une encre normale que tu devras renouveler régulièrement et d'un stylet qui pourra, tant qu'il sera en bon état, te servir pour tout tes dessins/techniques."

Il marqua une petite pause, claqua des doigts et un jonin apparut à ses côtés.

"Je te présente Hiro nakamura, jonin, expert dans le juinjutsu. Je me suis dit qu'exceptionnellement je pourrais me décharger de mes fonctions pour cet entraînement spécifique. Nous dirons que ce sera ton senseï de substitution pour ta seconde spécialisation. Dorénavant, tu lui obéiras comme tu m'obéis à moi et Hiro me rendra compte de cet entraînement. Si j'apprends que tu lui offres une quelconque résistance, je peux t'assurer que tu entendras parler de moi."

Je ne savais que faire de sa menace. Je le savais lunatique, aussi bien puérile et candide que calme et réfléchi. Il pouvait très bien se contenter de me sermenter ou user de son statut pour rendre ma vie difficile au possible pendant quelques temps. Il pouvait être naïf et insouciant il n'en restait pas moins que parfois, il revêtait cette personnalité qui sied à tout anbu : calculateur, pragmatique et intelligent.
Pour autant, la question ne se posait pas. L'irrespect n'était pas une marque de fabrique chez les naras, je ne saurais être l'exception qui confirme la règle. Je me contentai de sourire nonchalamment et d'hochai la tête sans piper mot.

"Parfait ! Bonne chance, je te rendrais une petite visite d'ici la fin de la journée, j'eusse espéré que d'ici là, la technique sera maîtrisé."

Il afficha un large sourire et m'adressa un clin d'oeil avant de disparaître dans une gerbe de fumée. Je levai les yeux au ciel et constatai que le soleil n'avait pas terminé sa longue ascension. À l'évidence, du temps je n'en manquerais pas.

"Yosh ! Hishigi c'est ça ? Bon. On ne va pas blablater pendant des heures, j'ai horreurs de ça. Ton passé, tes aspirations et cie ne m'importent pas. Avec moi, tu auras besoin de ton stylet, de parchemins et d'encre. Pigé ?"

Je n'eus pas le temps de répondre qu'il avait déjà dégainé son propre stylet, déployé un parchemin devant lui et décapsulé un pot d'encre. Il trempa son ustensile dans le fluide noire et en quelques coups de pinceau, dessina un oiseau. Il me fit signe de regarder alors très attentivement et exécuta une courte série de mudras. Du parchemin jaillit un petit pigeon aux contours noirs. Ce-dernier déploya ses ailes et s'envola gracieusement. Je regardait ce spectacle, éberlué par cette incroyable capacité.
Hiro sembla remarquer mon air abasourdis car il ajouta, les yeux rivés sur sa "chose" :

"Magnifique n'est-ce pas ?
-Grandiose. Oui, grandiose...
-Tu es seul maître de tes créations. Ordonne et elles obéiront. Malheureusement, le juinjutsu ne permet pas de donner la vie dans le sens ou tu ne conféreras pas de conscience, de raison à tes dessins.
-Je vais me contenter de les gonfler...
-Bel esprit pratique. En effet, à l'aide de ton chakra tu les "gonflera" dans un premier temps et à l'image des clones, tu les doteras d'une profondeur physique : elles sauront voler, marcher, courir, attaquer etc..."

Je me grattai le menton, songeur quant aux possibilités infinies que me conférait cette seconde spécialisation.

"Très intéressant.
-Oh oui, bien plus que tu ne le crois. C'est une spécialisation qui te permettras en combat de décupler tes chances de victoire et de revoir à la hausse tes stratégies. En parlant de stratégie, je te conseille vivement de réfléchir à tout ce que tu peux ravitailler et aux nombreux avantages que cela t'apporte. Un rat n'aura pas la même utilité qu'un lion par exemple."

J'acquiesçai brusquement, excité. Hiro me lança un stylet, trois parchemins et un flacon d'encre.

"Tu as trois chances. Ravitaille moi un rat puis un corbeau. Tu auras droit à un seul conseil de ma part, un seul jocker en somme. De même que si tu échoues au bout de ses trois essais, je te jugerais inapte à pratiquer. "

Je déglutis. Inapte à pratiquer. Soupir.

*Poua ! Ça serait injuste quand même. Il va donc falloir que je sois consciencieux. *

Je m'assis par terre et disposai le parchemin devant moi avec le flacon d'encre ouvert à sa droite et le stylet à sa gauche. Je sortis de ma poche mon paquet de clope et mon briquet. Je coiffai chacun de mes oreilles d'une cigarette et en embouchai une que j'allumai immédiatement.

*C'est partis. Réalisme, économisme et efficacité, trois mots d'ordre pour trois dessins. *

J'empoignai le stylet et le soupesai comme si c'était une arme. Je le trempai dans l'encre et commençai à dessiner. J'entrepris de faire son contour rapidement, en quelques coups de pinceau et je me penchai sur les détails par la suite, notamment les yeux. J'espérai ne pas me tromper mais après quelques minutes je le jugeai plus que correct. Je posai donc le stylet à mes côtés et entrepris de ravitailler l'image.

*Bon. Cela ressemble beaucoup à ce que j'ai fais avec l'étranglement des ombres. Je n'ai qu'à insuffler mon chakra en petite quantité, sans exagérer sur la dose et le tour est joué. *

J'exécutai les signes adéquats et posai délicatement ma main sur le papier. J'y insufflai mon chakra, préalablement emmagasiné dans ma paume et observai mon petit rat gonfler rapidement, proportionnellement à la dose injectée, et prendre corps. J'écarquillai les yeux et jettai frénétiquement des regards à mon senseï et à mon dessin qui était à présent à mes pieds, matérialisé depuis un parchemin à présent vierge. Hiro sembla quelque peu étonné mais tâcha de contenir sa stupeur.

"Voila une réussite bien plus prompte que je ne l'aurais cru possible.
-Pour tout vous dire senseï, je tiens cet prédisposition de mon hérédité.
-Silence idiot ! Ton hérédité est un secret et doit le rester ! Ne divulgues jamais de tels informations à autrui !"

Atterré par ma stupidité, je restai coi et baissai la tête en direction de mon rat. Ce-dernier n'avait pas bougé d'un pouce. Je haussai un sourcil et l'imaginai en train de courir jusqu'à mon senseï pour lui mordre le tibias. C'est alors que le petit rongeur noirâtre bondit dans les pattes d'Hiro et avant même que je ne compris de quoi il en retournai, croqua son tibia droit. Ce-dernier grimaça de douleur et l'envoya valdinguer dans les airs. Je m'attendais à ce qu'il me fasse la morale au lieu de quoi il explosa de rire.

"Tu sembles avoir compris comment le faire bouger. Il te suffit de l'imaginer, de le penser plus exactement et il obéira sans broncher. "

Amusé par cette information, je restai de marbre et tâchai de ne pas me déconcentrer.

*Cours vers moi. Puis, va te cacher derrière cet arbre là. Et enfin, espionne la scène. *

Comme je m'y attendais, mes dessins réagissent comme des clones, c'est à dire qu'ils partagent les informations avec moi. Lorsque ce-dernier explosa dans une gerbe d'encre, je ne pus cacher mon désarrois. Hiro m'expliqua alors que c'était normal qu'au bout d'un certains temps, à l'image d'un ballon de baudruche, il implose. Quelque peu déçu, je haussai les épaules et me rassis. Je disposai de deux parchemins pour exécuter un seul dessin, un oiseau. La difficulté résidait dans les ailes et dans le fait qu'il ne devait pas être bancale. Je dégainai mon stylet, le trempai dans l'encre et entrepris de dessiner avec application un corbeau. Mon dessin fut fidèle et réaliste, bien proportionné visiblement tout en restant simplissime. Mes mains se joignirent et exécutèrent une série de mudras à présent familière. Mon corbeau prit vie et se matérialisa sur un plan 3D. Je lui intimai de s'envoler, ce qu'il s'empressa de faire. Cependant, ses ailes étaient trop petites et ne supportèrent pas sa taille. Il tint quelques instants en suspension avant d'amorcer une chute lente et bancale. Lorsqu'il posa les pattes au sol, je lui ordonnai d'exploser. Je soupirai.

"Tu dois être physique avant tout. En ce qui concerne le rat, il n'y avait aucune difficulté. Là, il te faut réfléchir. C'est tout le problème du juinjutsu et c'est sa principale limite. Tu ne pourras ravitailler toutes sortes d'instruments ou animaux puisque tu ne connais pas bien leur mensurations. Des études ont été faites dans ce sens afin de te faciliter la tâche. Après, libre à toi de tester et d'inaugurer d'autres dessins apte au juinjutsu. Tiens, voila un livre référence... "

Il me tendis un petit livret composé de toutes les informations nécessaires ou utiles à la bonne réalisation de tel ou tel ravitaillement.

"Cela concerne les matériaux également, pour les armes ou autres. Ne te laisse pas avoir par la simplicité apparente de cette spécialité. Elle requiert de toi beaucoup d'expérience et de peau-finage, des années d'entraînements en somme. Plus tu te perfectionneras, plus tu gagneras en perspicacité et en maîtrise plus tes dessins seront efficaces, endurants etc.... C'est un entraînement de longue durée qui t'attend. Sur ce, rééssai avec les nouvelles données. "

Je m'exécutai et peu de temps après, un corbeau de geai fait d'encre et de chakra volai dans le ciel azuré. Un large sourire barrait mon visage. Même si cet entraînement n'aura jamais de fin, il n'en restait pas moins que je savais à présent ravitailler.

Hishigi : 14 xp, techniques acquises.

Le soleil s'écrasait à l'ouest du village, aspirant toute lumière naturelle et délaissant ses habitants au vice de la nuit. Les ombres, guerrières avides à la soif inextinguible galopaient dans les plaines qui jalonnaient les montagnes, recouvrant de leur voile mélancolique tout ce qui jonchait le sol sans distinction aucune. Les quelques rayons qui résistaient tant bien que mal à cette fatalité étaient vaincus un à un et ces échecs ternissaient l'éclat du soleil qui se travestissait en un dôme rouge rutilant de honte.
Une forme indistincte se détacha de ce rose triste et taciturne et se rapprocha à toute vitesse du village. Au fur et à mesure qu'elle progressait dans ce ciel meurtri, ses contours se dessinaient plus nettement jusqu'à être reconnaissable : un dragon. Ce-dernier, noir encre battait furieusement des ailes comme désireux d'en découdre et fondait sur ce qui semblait être sa proie.
Un jeune homme lui faisait face, les traits tirés par la fatigue et le visage empreint de lassitude. Pour autant, il s'était doté d'un kunaï et tout dans son regards indiquait qu'il ne fuirait pas et affronterait son destin avec une hargne fétichiste. L'animal chimérique ouvrit la gueule et déversa un flot de lave incandescente sur son ennemie. Il resta ainsi quelques secondes avant de se poser sur le sol et d'inspecter les dégâts. Les arbres alentours étaient réduit en cendre et la terre s'étaient flétrie sous la zone d'impact...

Je profitai du retrait stratégique de mon senseï pour reprendre mon souffle. Des heures durant nous nous étions affrontés, mêlant juinjutsu et ninjutsu élémentaire à notre combat. Nous avions usés de ruses diverses et variés, nous nous étions battus dans les airs aussi bien que sur terre mais jusqu'à présent, mon senseï avait toujours eu l'ascendant sur moi. En somme, je m'étais défendu tant bien que mal contre les vagues d'assauts qu'ils commanditaient depuis sa cachette. Lion, dragon, rat, serpent, ils avaient faillis m'avoir plus d'une fois en modifiant se stratégie et en passant de plusieurs attaques furtives à de lourdes frappes frontales. Néanmoins, j'avais tenus bon jusqu'alors et je comptais bien continuer ainsi jusqu'à la nuit tombée.

*"Si tu résistes jusqu'à la nuit tombée, j'aviserais ton senseï de ta réussite et tu pourras te considérer comme initié aux arts du juinjutsu. Sinon, alors nous reprendrons l'entraînement demain jusqu'à ce que tu parviennes à me tenir tête par tes propres moyens. "

J'y suis presque. Encore quelques minutes et je pourrais rentrer chez moi me rouler un joint bien mérité... *

Un bruissement d'aile me tira de mes songeries et je fronçai les sourcils lorsque j'aperçus un dragon constitué à part entière d'encre fondre sur moi à toute allure.
C'était repartis...
Je brandis mon kunaï devant mon visage et attendis patiemment qu'il soit à ma hauteur. Se produisit alors un phénomène auquel je n'étais pas préparé : un flot de lave fumante jaillit de sa gueule grande ouverte et se précipita à mon encontre. Jusqu'à présent, toutes ses créatures m'avaient attaquées au corps à corps et aucun de ses dragons n'avaient recourus à de tel procédé. Je serrai les dents : ses pouvoirs n'avaient-ils pas de limite ? Je n'eus hélas guère le temps de m'apesentir sur le sujet que déjà les flammes étaient sur moi. Mes mains s'agitèrent rapidement et j'eus tout juste le temps de marmoner :

"Permutation"

........

"La permutation consiste en l'échange d'un corps contre un autre. Le tout étant d'esquiver une attaque en te substituant avec un objet alentour. Je compte sur toi pour apprendre cette technique au combien important au cours de cet affrontement. "

J'acquiesçai gravement, conscient que réfléchir en combat n'allait pas s'avérer facile. Par ailleurs, mon senseï profita de cet instant d'inattention pour s'éclipser. Je me retrouvai seul, livré à moi-même et la cible d'un expert en juinjutsu. Je soupirai : la tâche s'annonçait délicate.

*Bon. Le temps qu'il trouve une cachette et qu'il mette en place une stratégie potable, j'ai un peu de temps devant moi pour étudier théoriquement la technique en question. Le tout étant de modifier la structure spatiale, échangeant mon coprs par un autre. À priori, je n'y vois aucune difficul... *

Un bruissement me tira brutalement de mes réflexions. Je me retournai vivement, un kunaï dans chaque mains. Le bruissement se rapprocha et un rat jaillit des fourrées avoisinantes. Je souris quant à la crainte qui s'était emparée de moi et reportai mon attention sur la substitution. Tout du moins, l'aurais-je voulu car une révélation me traversa l'esprit : mon adversaire utilisera des animaux fait d'encre !
Je me retournai vivement et eut tout juste le temps d'apercevoir mon petit opposant bondir sur moi. Je dressai mon bras instinctivement devant mon visage et balayai d'un coup de poing furieux la petite bête. J'avais été berné !

*Raaa ! Faux que tu te méfies ! Ce type est un pro-juinjutsu. Il va te mener la vie dure ! Alors concentre toi un peu sur le combat et pas seulement sur ta technique. *

Je repris donc mes tergiversations internes tout en restant alerte et éveillé.

*Je pense pouvoir assimiler la substitution assez rapidement. Son principe de fonctionnement est similaire à celui de la fuite de l'ombre, du moins en appar.... *

Une brandille se fendit sous l'effet d'une compression : quelqu'un ou quelque chose approchait. Cette fois-ci, j'étais prêt à recevoir mon hôte. J'avais troqué mes kunaïs par la nudité de mes mains et je comptais bien permuter l'attaque qui allait très probablement s'en suivre. Un lion bondit par-dessus un buisson en rugissement et s'élança dans ma direction, gueule ouverte et griffes sorties. Je fermai les yeux un court instant et laissai voguer un faible sourire sur mes lèvres desséchées. Je calmai mon rythme cardiaque et tâchai d'inspirer longuement et d'expirer fortement : je préparai mon corps à ce qui allait suivre en somme. Je joignis mes mains et me sentis attiré, projeté pour atterrir devant une rivière, diaphane, cristalline, flegmatique, mais regorgeant d'une puissance qui semblait infinie, tant et si bien que je me sentais incommensurablement affaibli devant cette prépondérance. Je l'observai, coi, s'écouler paisiblement dans mon corps, la sentant traverser chaque parcelle de mon anatomie, faisant vibrer mes os et mes muscles qui appréhendèrent cette force en ronronnant de plaisir. Mais pourtant, elle était là devant moi et cela ne faisait aucun doute sur sa nature qui ne pouvait être irrationnelle. Un sentiment de plénitude m'envahis, presque grisant je ne vivais plus que pour ceci, je n'arrivais pas à détacher mon regard de cette entité qui m'attirait, aussi judas soit-elle.
Pourtant, je m'ébrouai et ma volonté pris le dessus, me libérant de son joug traître.

* Viens à moi ! *

Le courant sembla gagner en intensité sans que cela soit suffisant.

*Debout ! Libère toi de ton propre joug et confère moi mon dû, donne moi ce qui est déjà miens ! *

Le barrage céda et cette mystérieuse source se déversa dans mon corps, irriguant chaque parcelle de mon anatomie. Je la sentis non plus faible et paisible mais forte et apte à me conférer de sa force. Je pouvais désormais y puiser l'énergie nécessaire.

*Il faut que j'échange mon corps avec la branche d'arbre là-bas. *

Lorsque je jaugeai la quantité de chakra emmagasinée amplement suffisante, je coupai les vannes et exécutai quelques signes de main. J'expulsai ce-même chakra par tous les pores de ma peau et je me sentis inexorablement attiré en direction de la branche d'arbre dîtes. Le temps se figea alors et les deux corps jurent inter-changés. Le lion poursuivit sa course mais sa gueule n'attrapa au passage qu'une branche d'arbre morte. Je le cueillis d'un simple kunaï et observai la flaque d'encre, fier de ma performance.

*Visiblement, maintenant qu'il m'a repéré, ses sbires seront prompt à m'attaquer. je dois donc être en continuel mouvement si je veux tenir jusqu'à la nuit tombée... *

La partie de chasse commença alors et l'encre coula des deux côtés, imbibant la terre et le parchemin de son apprêtée noirâtre....

.............

Pourtant, malgré l'amoncellement de cendre, le dragon ne semblait pas satisfait et humait l'air à la recherche de quelques odeurs. Je fronçai les sourcils, pensant que mon petit subterfuge marcherait je ne m'étais pas préparé à ce que le dragon ne soit pas dupe. Je soupirai.

"Il est inutile de me cacher. Il me retrouvera. Il est également inutile de l'attaquer de front : ses dessins sont en surnombre. Que faire alors ? Je ne vois qu'une solution pour gagner un maximum de temps ; le surprendre et l'attaquer lui !"

Je respirai un grand coup, rassemblant les maigres forces qu'il me restait et dégainai mon pinceau.

"C'est l'heure de contre-attaquer ! (https://www.youtube.com/watch?v=xWpg4McdqkI)"

Je déroulai simultanément deux parchemins devant moi et dessinai à toute vitesse un rat et un dragon que je ravitaillai immédiatement. Le premier s'engouffra dans les fourrés avoisinantes et le second se coucha sur le sol. Je me jetai sur son dos et lui ordonnai de s'envoler. D'un battement d'aile il s'éleva dans les airs et gagna de l'altitude jusqu'à dominer la forêt en contre-bas.

*Où te caches-tu ! *

Mon rat finit par le débusquer et me transmis les coordonnées de sa position avant de se replier. Un large sourire embellit mon visage d'entrain et mon dragon fondit sur notre proie. L'air fouettait mon visage mais je n'en avais cure : je devais absolument frappé fort, la nuit était presque là...
Je repliai lentement mes jambes en position accroupis sur le dos de ma monture, me redressant petit à petit jusqu'à être debout et stable. Mes mains se joignirent et j'exécutai une ultime technique avec les dernières parcelles de chakra que j'avais réussit à rassembler.

"Katon : Honenza no jutsu !"

Une boule de feu jaillit de ma bouche et fusa en direction de mon senseï qui ne m'avait jusqu'alors pas remarqué. Il ne le fit qu'au dernier moment, lorsque mon projectile enflammé était à deux doigts de le percuter. Bien que loin de lui, je pus facilement discerner la stupeur se dessinant sur son visage : il ne s'y attendait pas du tout.
Bam ! La boule de feu percuta le sol et une colonne de fumée s'éleva dans les airs. Mon dragon ne dévia pas de trajectoire. Mon atout principal restait la surprise et je devais l'exploiter au maximum. Il fondit donc sur mon ennemie et cracha un long jet de flamme.

*Continue ! *

Lui hurlais-je par la pensée, entraîné par ce regain d'adrénaline. Ma monture poursuivit donc sa course folle et percuta le sol avec une violence inouïe. Le choc me propulsa à plusieurs mètres de l'impact, sonné et considérablement affaiblis.
Au loin, un loup hurla.
Les pellicules de poussières retombèrent et je livrai un dernier effort pour voir ce qu'il en était des dégâts occasionnés : rien, mon senseï était intact et souriait à pleine dent. Il s'approcha de moi, couvert d'encre, et ses lèvres remuèrent. Sa voix sembla provenir de très loin bien qu'il fut à quelque pas de moi.

"Bravo hishigi, la nuit est tombée et je viens de mettre la main sur toi. Tu as gagné ton paris !"

Un tenta de voir le jour mais la douleur m'était insupportable : je m'évanouis.

hs : Le post concernant la permutation peut sembler court (il l'est), c'est une technique de base et j'espère avoir compensé ce manque par le reste. :s /hs

habitation de Hisashi et Myuki Nara

[Hishigi: +15 exp]