Le manoir de Lilith

Aire d'entraînement

Un grand jardin faisait face à la jeune femme. On pouvait y voir des colones doriques dont quelques feuilles de lierres grimpaient en leur longueur. Deux fontaines où chantent quelques oiseaux qui viennent pour se refraîchir faisaient face à la porte d'entrée. Entrée par laquelle il fallait monter grand nombre d'escaliers de pierre blanches et qui faisait face à une grande porte.

Spoiler:

Le manoir était une grande résidence héritée de sa famille, ainsi que son majordome qui n'était là que pour satisfaire les désirs de sa maîtresse. Le salon était frais et se composait de plusieurs pièces taillées dans la roche même. Il était façonné desorte à ce que les entrées soient des dômes, des arcades...

Spoiler:

Le reste était plutôt moderne, et toujours aussi froid. Sa chambre était d'une peinture sombre et son lit couvert d'une couverture rouge couvert de grands voiles noirs qui partaient du plafond pour retomber à ses extrêmités. Ainsi était faite l'architecture que Lilith trouvait à son goût appaisante. Lors du levé du soleil, elle pouvait faire face au dos de sa grande propriété. Elle possédait une serre où elle élevait des plantes de toutes sortes qu'elle revendait aux magasins de médecine de Suna. Ainsi qu'une grande exploitation de vignes. Le vin de la famille Lozaren Inuzuka commençait à se faire connaître dans le pays du vent. Bref, elle avait les moyens d'entretenir sa propriété.

Spoiler:

Un grand nombre d'employés travaillaient à la récolte et à l'entretiens de ses champs, elle les payait très peu, bien souvent pas car elle leur offrait en échange de leur service, des bouteilles, un abri où dormir et de quoi se nourir non loin de sa serre. Ces hommes là était autrefois pour la plus part, des clochards ou des pères de famille ayant tout perdu et se ruant pleurer leur malheur dans les bars.

Elle était donc plutôt satisfaite de sa petite entreprise. Il était tard le soir, et Lilith rentrait de son entraînement, la demeure était vide et le majordome lui fit sa toilette, l'habilla dans une longue robe de chambre en soie noire et l'accompagna se coucher. Une belle nuit de repos était bien méritée...

[SUITE]

Une semaine de calme, une journée de folie, à n’entendre que les battements de son cœur et à s’endormir brusquement. Un état second où on ne se réveille que pour mieux replonger dans des délires. Au bout de tous ces délires, un rêve calme d’une plage où l’eau est si loin qu’elle est invisible. Lilith laisse le soleil lui lécher le visage, allongé sur ce sable fin où les grains s’accrochent à sa peau.
Elle est fatiguée. Il lui semble bien qu’elle pourrait rester là à se reposer pendant une éternité. Sur cette plage calme, dont elle ne sait pas si elle est de Kiri ou d’ailleurs. Elle est si bien. Sans question dans la tête, sans réponse à trouver. Sans volonté et sans force.
Il soupire d’aise, et " Wohoho ! "

Cette chanson est connu de tous. C’est un hymne comme les hymnes nationaux.

La jeune femme redresse un regard. La mer s’est rapprochée, les nuages aussi. Le ciel commence à se couvrir. Au loin, un bateau de pirates. Lilith met les mains devant elle pour mieux voir. * Et une bouteille de rhum. * Pas de doute, c’est bien des pirates qui approchent et ils doivent être si sanguinaires qu’ils risquent de la tuer... Ou pas.
Des pirates. Ils viennent certainement cacher leur trésor sur cette île déserte. Si Lilith est trouvée, elle sera noyé. Il vaut mieux aller se réfugier dans les grottes de la crypte. Les grottes dont les roches sont si friables. L’odeur est mauvaise, rance, comme l’odeur d’un alcoolique qui sortirait du troquet. Les pirates ont peut-être trouvé l’entrée des tunnels.

Lilith ne veut pas se réveiller. Elle n’en a aucune envie. A quoi cela va-t-il servir ? Elle va encore se réveiller avec ce poignard dans le cœur d’être une créature cruelle est haissant le soleil et de ne pas avoir des étoiles plein les yeux. Elle veut rester ici au calme. Sans maladie, sans maladie qui la pousse à se cacher des rayons et souffrir chaque heures de la journée.

Un bruit. La grotte s’écroule brusquement sur elle et …

Lilith grogna légèrement, remontant douloureusement la main sur son ventre. Qu’est-ce qui venait de se passer exactement ? Elle venait de recevoir une saleté de cadavre sur elle. Un cadavre un peu trop chaud pour être totalement mort.

" … "

*Lilith Lozaren Inuzuka Den Azgard... Genin de Suna. Ok, je n'ai pas perdu la tête.*

Se frottant les yeux, la kunoichi jeta un coup d’œil discret la fenêtre qui laissait percevoir un matin naissant. Quel jour on était ? Lilith n’en avait aucune idée. Par contre, elle sentait bien l’odeur d’alcool de son rêve s’imprégner sur lui et une multitude d’insultes lui tomber dessus. Toutes ses sensations qu'elle avait en rêve, était-ce l'inconscient ? Elle aurait aimé comprendre un peu mieux l'oniromancie. Clela lui serait utile à ces moments troublants. Aujourd'hui, elle irait sûrement s'entraîner.

Grognant pour la seconde fois, en moins de quelques minutes, Litith rassembla ses esprits.
Son dernier souvenir était : la jounin qui leur avait conseillé de passer un peu de temps ailleurs qu'au lit. Puis vinrent les entraînements, et finalement... Le visage de chacun de ses collègues. Bande de pantins...

Tout était cohérent. Non, pas vraiment. Lilith ne se souvenait pas avoir partagé le moindre alcool avec Kira ou Teruki, encore moins d'avoir créé une relation amicale avec Ujiu, encore moins d'avoir accepté que celle-ci lui manque de respect à l'entraînement.
Pour qui se prenait-elle ? Un pirate ?

Lilith mit ça sur le compte de l’étourderie, elle était fatiguée : elle avait du mal comprendre ce que disais ce pirate d’Ujiu. Ou alors le moulin l'avait certainement achevée pour qu'elle soit aussi fatiguée aujourd'hui.
Et puis Ujiu ne ressemblait pas à ça, normalement.
Quoiqu’il en soit.

* … descends de là. * Bredouilla Lilith, se redressant sur le lit, s’asseyant contre le mur. Sa main se porta aussitôt à sa tête. Elle avait l’impression d’avoir un marteau piqueur à la place du cerveau, sinon tout allait bien.
Si Ujiu pouvait parler plus doucement, et non pas beugler à chaque consigne, ce serait encore mieux !

La jeune femme plissa les yeux, sa bretelle était tombée pendant la nuit. Sûrement celle-ci était-elle très agitée. Elle se mit sur le bord du lit en esquivant son visage des rayons du soleil. Sa voix était cassée... Ses yeux lui piquaient encore. Elle ne savait pas l'heure qu'il était. Sûrement aux alentours de 9 heures. Elle avait pour habitude de se lever très tôt pour profiter de la matinée.

"Hmmm..."

La jeune fille était seule, elle s'étira entièrement en allongeant ses bras et se laissa tomber pieds nu sur le sol, enfila son kimono et alla non sans disgrâce jusqu'à la salle de bain. Elle alluma le robinet, se fit couler un bain et se coiffa en se regardant dans le miroir. Elle haïssait son teint pâle. Elle repensait toujours à ces femmes si belles et bronzées. Celles qui se permettent de se dorer toute la journée sous le soleil de Suna.

Elle arrêta le robinet d'un geste bref et souple.

Puis entra dans son bain chaud, se détendit quelques minutes avant de se savonner et d'en sortir. Elle se prépara ensuite et enfila une tenue noire et sobre qu'elle utilisait pour ses entraînements au katana, car elle s'était décidée enfin de ce qu'elle allait faire :

Spoiler:

Un claquement de porte.
Elle entreprit de se préparer un pique nique et de se rendre à l'académie pour s'entraîner seule. Non pas à de nouvelles techniques, mais seulement pour ne pas se "rouiller".

La voilà donc partie, non sans sa bête de compagnie.

[Lilith : +7 exp]

La bibliothèque

Lilith se tenait droite devant son miroir. Elle ne disait rien, pas un mot, comme si sa respiration s'était coupée l'espace de dix minutes, elle ne semblait plus respirer. Sa peau était pâle et terne, deux grosses cernes noires marquaient ses yeux de fatigue. Aucune femme n'avait rien à lui envier. Elle gardait le silence, elle qui s'appréciait tant en temps normal, restait passive face à la situation. Elle n'arriverait certainement jamais à avoir sa revanche...

Sa respiration s'accélérait, elle était saccadée, et un bruit asthmatique se dégageait de ses bronches. Ses yeux gonflèrent soudainement, des veines rouges venaient remplacer le blanc laiteux habituel de sa conjonctive. Des marques, des bleus, du sang coagulé ou dégoulinant recouvrait désormais son corps. Son ancienne cicatrice au cou s'était rouverte.

Ses doigts tremblaient encore, elle ne les sentait pas vraiment. Ce qu'elle ressentait en particulier, étaient les croutes et les hématomes sur ses ongles et le bout de ses doigts. Elle prit lentement un coton qu'elle avait du mal à tenir fermement entre ses doigts qu'elle mouilla dans le lavabo, avant de se l'appliquer sur les égratignures de son visage. Elle eut un spasme au contact de ce dernier. C'était piquant... Et la douleur était particulièrement longue à partir. Rejetant avec nervosité sa compresse dans l'évier, elle poussa un simple cri étouffé, la main contre la blessure avant de se retourner vers le majordome qui observait la scène depuis le début. Elle lui avait formellement interdit d'intervenir.

" Je ne puis vous laisser vous affliger de telles douleurs. Allez, je vous fais couler un bain. "

Lilith ne dit rien. Et observait le vieil homme faire couler l'eau à la température idéale. Elle fit une moue et baissa la tête, avant de se déshabiller avec précaution de ne pas frotter les tissus contre les plaies.

" Tu sais que demain, c'est mon anniversaire... "

Le serviteur ne dit pas un mot. Il ne tournait pas le visage, ni les yeux vers elle. Il fit un signe de la tête, en se redressant et se tournant face à la porte.

" Oui... Je le sais. Vos dix huit ans. Je n'ai pas pu l'oublier. Non, certainement pas... "

Il marmonna lentement "certainement pas" avant de quitter la pièce pour préparer la chambre à coucher. Lilith à cet instant, se demandait ce qui lui avait traversé l'esprit, avant d'avancer vers le bain. Elle ne voulait pas vraiment se regarder face à la glace, entièrement nue. Certainement pas avec toutes ces marques qui la parcourraient de haut en bas. Elle mit un premier pied dans l'eau, puis l'autre. Le bain était ni trop chaud, ni trop froid. Les blessures ne brûleraient sûrement pas autant qu'avec les compresses.

Lentement, elle se laissa couler dans l'eau, se plongeant entièrement et se coupant du reste du monde. C'était piquant à certains endroits, mais elle tenait le coup, relevant les paupières et observant le plafond bleuté. Puis elle ressortit le visage de l'eau et fermit les yeux, laissant le sang des plaies se détacher...

***

" Tu crois qu'elle va partir ? "

Lilith habillée dans sa tenue du soir s'approchait de son lit, redressant lentement le cou pour montrer la cicatrice au majordome. Il ne réagit pas avec déraison, et baissa les yeux.

" Je pense qu'elle partira. "

" J'ai l'impression d'être une momie, avec tous ces bandages. "

" Je le sais bien, mais il vaut mieux ne pas vous en débarrasser pour le moment. Encore heureux que vous n'ayez pas reçu de choc interne. "

" Je ne peux pas me satisfaire de la sorte. Je ne sais pas ce que je dois faire. Demain, ils viendront peut être me chercher... Si elle me dénonce, je serais certainement bannis de l'académie ninja. Ou même pire, de la ville de Suna ! "

" Cessez de vous lamenter. Vous avez un avenir certain ici. "

Il n'avait aucun argument à soutenir pour me rassurer, et fit une moue de la bouche. Tout ce qu'il disait... N'avait aucun intérêt pour Lilith. Elle ne pensait qu'à elle. L'égoïste Inuzuka signala au jeune homme qu'il pouvait à présent disposer, avant de se coucher dans ses draps délicatement, en prenant soin de ne pas se blesser un peu plus avec des gestes trop brusques. Elle s'endormit sans difficulté...

Une énorme vague, un bateau qui chavire, un homme semble ramper sur le sable. La bouche en lambeau. Comme si le sel de mer l'avait entièrement rongé. Ses yeux pleins de fatigue ne réclamaient qu'un peu d'aide : de l'eau ! Il avait besoin d'eau... Le jeune homme se laissa tomber sur le côté, laissant ses jambes se faire lécher par les vagues, et le soleil cuire son visage. Une mouche vint à se poser sur sa joue, quand il ouvrit les yeux, il décida de s'approcher lentement de la mer, et tendant la bouche vers les flots, pour boire encore un peu de cette eau salée.

Lilith sentit une pression sur son estomac. Elle ouvrit les yeux et sursauta nerveusement. Ce n'était qu'un rêve... Encore un rêve sur la mer. Décidément, ils avaient définitivement choisis de la hanter. La bouche de la demoiselle était pâteuse. Elle se leva lentement en retournant à la réalité, et restant assise sur le bord du matelas, les yeux grands ouverts. Elle se remémorait son rêve. Elle repensait aux pirates de la nuit dernière. C'était amusant... Elle souffla, baissant ses yeux vers son ventre momifié. Leva un sourcil, et se leva toute entière finalement. Elle n'était pas tout à fait réveillé, et sentait encore ses pas lourds sur le plancher. Finalement, elle avança en longeant le mur de la main vers la salle de bain, et cracha un caillot de sang amer. Un gout de fer sur son palet la fit frissonner de dégout. Elle laissa couler l'eau, puis s'aspergea le visage, observant les marques sur sa peau. Désormais, il était cas d'une cicatrice au cou, et quelques bleus près d'un œil. Quand au reste du corps, elle ne préférait pas savoir pour le moment. L'Inuzuka se vêtit de la façon la plus sobre possible : un débardeur blanc de la couleur de ses bandes, et un pantalon en tissus flexible.

Il ne s'était rien passé pendant la nuit. Ce qui la soulagea premièrement. S'attachant vulgairement les cheveux, l'Inuzuka avait l'intention de tout couper un jour. Elle avait pour seconde ambition de se venger de la jounin. Cet évènement l'avait cependant bouleversé. Lorsqu'elle se regardait dans le miroir, elle ne voyait plus l'enfant précieuse d'autrefois. Mais une guerrière. Une combattante prête à en découdre avec n'importe quel adversaire. Et elle s'était décider à apprendre quand même. Prête à franchir le seuil de la salle de bain, Lilith fut arrêtée par son valet. Celui-ci tenait dans sa main une lettre, le visage grave :

" De la part de l'académie Ninja... "

Le cœur de l'Inuzuka semblait devenir plus lourd. Elle avala sa salive, puis froissa les yeux, attrapant l'enveloppe et l'ouvrant avec vivacité. Sous ces gestes si brutes, le vieil homme ne put que sourire.

Citation :: Adressé à l'élève Lilith Inuzuka,

A la suite de la dissolution de votre équipe et sous demande de mademoiselle Ujiu Kauya, nous vous signalons que vos cours serons remplacés par un nouveau professeur. Il vous attendra à votre aire d'entraînement dès ce matin à 6H30.

Coordialement, l'académie Ninja de Suna

La jeune fille parcourut les lignes et sentit la pression redescendre petit à petit. Elle en eut même le sourire aux lèvres : un nouveau professeur. Un nouveau tuteur ! Et quelqu'un de moins sauvage, elle l'espérait. Après tout, elle aimait que l'on sache s'adresser de façon respectueuse à autrui. Elle rendit alors la lettre au valet, le regard apaisé et se rendit sans plus tarder dan le salon, où elle finit de se vêtir de lunettes afin de cacher cet énorme coquard. Puis referma délicatement la porte de la bâtisse, avant de se rendre à l'aire d'entraînement, alors que le soleil n'était pas encore levé.

Aire d'entraînement

Lilith : 7 xp

Mairie de Suna

Assise dans son divan, Lilith fermait les yeux, la tête appuyée contre le dossier afin que la lumière du soir, les derniers rayons de soleil, viennent caresser sa peau. Elle attendait ici, sans nulle autre pensée et profitait de cet instant comme jamais. Le vide emplissait son esprit. L'Inuzuka se plongeait dans les méandres des ténèbres, oubliant le reste du monde. Ses anciens amis, son professeur, son Kazekage, Hikari et tout ce qu'elle avait pu connaître à Suna en ces dix huit années d'enseignement... L'enseignement ninja. C'était tellement parfait et tellement bon de vivre dans une bulle, protégée par la société. Elle qui avait promis de protéger son village jusqu'à la mort, n'en fera rien. Après tout, Lilith ne savait pas tenir se promesses, et n'avait aucun remord. Elle attrapa une petite tasse disposée avec soin sur sa table basse, sans avoir à fournir trop d'effort. C'était un thé aux arômes étonnantes, le pays du vent démontrait décidément bien des ressources. Un arrière goût de vanille avec quelques onces de cannelle. C'était un parfum incroyablement doux. Sirotant sa tasse, l'Inuzuka se retira du divan, afin de s'installer confortablement sur une chaise du balcon à l'extérieur face à un paysage incroyablement magnifique, réservée à la maîtresse des lieux. Elle était encore jeune pour posséder un tel domaine, et bientôt, tous ses biens seront légués à l'Etat de Suna. Face au coucher de soleil donnant sur les dunes de sable, et au village déjà festif sur la colline, elle inspirait lentement la fumée de sa tasse, le sourire aux lèvres. Tout allait à merveille elle et passait là quelques années paradisiaques, mais voilà... Lorsque la tasse arriva une nouvelle fois à ses lèvres, ce n'était plus le délicieux parfum tropical qu'elle put déguster, mais un thé à l'arôme horriblement amer. L'Inuzuka envoya valser le liquide et la porcelaine en peu de temps en poussant un petit gloussement d'énervement. Le soleil avait presque disparu maintenant. La lueur rouge seule apparaissait encore contre le flanc des pics rocailleux du Nord. Et cette couleur devenait de plus en plus désagréable. Tout devenait hideux. Ce sable, partout, ce ciel noirâtre, ces maisons en terre cuite dégoulinantes et ces souvenirs de charognes peut être encore cachés dans les sous-sols... Il y avait tout à maudire ici. Rien de bien esthétique en somme. De plus, Lilith avait récemment reçu l'autorisation de se joindre à son clan. Avait-elle l'intention de revenir de ce petit voyage ? C'était comme, voir une colombe prendre son premier envol, et l'enfermer de nouveau. Elle n'avait pas besoin de cage, elle voulait voyager. Quitter le confort de sa demeure de luxe, quitter la protection du pays du vent quitte à mourir, autant mourir libre. Et c'est ce qu'elle se dit en se levant, les jambes encore tremblantes par cette idée convoitée certainement par de nombreux shinobis.

La jeune femme fit volte-face, se retrouvant face à la silhouette de son valet. Celui-ci était responsable de sa sécurité jusqu'à sa maturité. Aujourd'hui, Lilith considérait qu'il n'avait plus grand rôle à jouer. Il n'était vraiment là que pour profiter du luxe qu'offrait la demeure des parents de l'Inuzuka, tous deux disparu lors d'un naufrage. Et cela, la jeune fille le savait pertinemment. Tellement bien qu'elle l'avait toujours considéré comme un poids. Une lame vint chatouiller le cou de la demoiselle, tandis qu'un papier fut tendu sous ses yeux : le testament. La genin plissa les yeux, sans s'occuper de l'arme afin de mieux survoler le document. Et il y était clairement indiqué que tous les biens du manoirs seraient premièrement légués à Lilith, puis au valet en cas de disparition de cette dernière, seul et unique ami de la famille.

« Tu fais une énorme erreur Anko. Retire cette arme. »

Le jeune homme afficha un visage hésitant, mais maintenait de plus en plus fermement le couteau de cuisine sous le cou blanc de l'Inuzuka, laissant échapper quelques mots, presque des murmures :

« J'ai sacrifié dix huit années de mon existence à t'élever, à te voir grandir et m'occuper de toi. Et tout ce que j'ai pu avoir en remerciement... C'est ce testament. Ma seule récompense. Tout ce que tu as fait, c'est me pourrir la vie. Tout se passerait pour le mieux si tu disparaissais Lilith. »

Sa voix était calme, et le sourire sur les lèvres de l'Inuzuka était tendre et mielleux. Elle sentit une pression sur son sa peau. Le couteau venait de déraper dangereusement, égratinant la demoiselle qui s'était écarté vivement de lui. Elle appuya sa main contre la blessure ouverte sur son cou, avant de s'avancer de nouveau vers le valet, qui maintenait le couteau de main ferme. La main droite de Lilith s'enflammait au fur et à mesure de son approche, avant de décoller vers le jeune homme une baffe, laissant derrière elle quelques trainées d'étincelles et de cendre. Elle s'abaissa ensuite vers le valet sur le sol, retirant délicatement le couteau de sa main, son visage tout près du sien. Elle pouvait sentir la peur s'emparer de lui. Et il avait raison de s'affoler. La demoiselle, sans perdre plus de temps, lui murmura ces quelques : « tu me déçois » avant d'enfoncer le couteau dans la paume du jeune homme, contre le sol. Un cri étouffé par la main de Lilith, plaquée contre sa bouche s'échappa par la fenêtre. Personne ne pouvait entendre crier le petit groom. C'est avec les yeux grands ouverts et la main contre le sol qu'il rendit son dernier soupir : lorsque la lame du sabre de l'Inuzuka vint lentement transpercer le cœur du valet. Cela fait, la demoiselle se redressa, observant le délicieux spectacle, léchant un partie de sa lèvre où le sang avait giclé avant d'entreprendre la prudente idée de se débarrasser du cadavre. Hikari intervint alors pour transporter le corps du jeune prétentieux.

Il n’y a pas d’étage dans cette maison, mais la plus grande surprise se situe… Au sous-sol. À première vue, il n’en existe aucun, mais lorsqu’on recherche bien, un mur se dérobe, cachant une chambre secrète, petite, sombre. Dans cette chambre, on peut observer un marteau et un pilon, un alambic, des erlenmeyers, des plantes qui sèchent et… de la drogue, beaucoup de drogues, de toutes sortes. Mais il ne faut pas s’arrêter à cette première apparence, lorsqu’on déplace le petit lit, un tatami, on peut remarquer la présence d’une trappe. Trappe qui mène directement… A la cave. Une grande pièce, aux murs cachés par des bibliothèques remplies de livres plus ou moins illicites… Recueils alchimiques, encyclopédies de plantes hallucinogènes, encyclopédies du corps humain, livres consignant diverses hormones, notes des parents de Lilith et dossiers renfermant ses découvertes personnelles, parchemins de techniques interdites et de fuuins trouvés dans des marchés aux puces et incompris des passants ou sauvés des bibliothèques des ruines. Au fond de la salle, des cages remplies de rats destinés aux expériences, des corps humains disposés sur trois tables aux visages cachés sous un petit tissu blanc, deux hommes et une femme, conservés grâce à une manipulation de chakra et de glace. Des bureaux sont couverts de papiers griffonnés, froissés, roulés en boule… Des symboles dessinés, des calculs… Rien de tout cela n'était causé par la demoiselle. Elle connaissait ce lieu aussi bien qu'elle se connaissait elle même, et savait que ses parents s'adonnaient à des recherches plus ou moins douteuses, et profitaient d'un trafic illicite pour se permettre de payer leur luxe. Mais l'Inuzuka avait décidé de tout laisser en ordre. Personne ne le saura jamais. C'était un secret bien à elle. Bien sur, elle avait pu profiter des lectures de certains documents, mais n'en avait jamais vraiment compris l'utilité. Elle se contenta de disposer le corps de son valet nu dans la cage aux rats, le couvrant de graines de tournesol pour attiser leur appétit glouton.

La jeune femme tira une sorte de boîte recouverte d’un drap, la déposa sur un bureau, s’assit devant et tira le tissu qui cachait en réalité un vivarium et deux éphémères. Oui, ces petits insectes qui ne vivent que quelques heures. Lilith était fascinée par ces petites vies, elle se demandait comment le temps passait pour eux, qui mouraient après l’accouplement, pour le mâle, et après la ponte pour la femelle… Au lieu de profiter de leur courte vie, ils s’accouplaient dès qu’ils le pouvaient et mouraient encore plus prématurément… Comment expliquer ce phénomène ? L’instinct de survie ? Non, c’était bien au-delà… Perpétuer la race… Quelle expression fugace et vide de sens pour l’être humain qui n’a de cesse qu’en détruisant sa propre race, et les autres… Guerres, assassinats, violences… Est-ce le temps qui corrompt les âmes ? Non, certains animaux vivent bien plus longtemps et n’agissent pas de cette façon. Cette question n’aurait sûrement jamais de réponse. Mais ces éphémères, protégés dans leur prison de verre, vivaient depuis maintenant un mois… Il s’agissait d’un mâle et d’une femelle, tous deux immortels… Enfin, jusque là ils avaient bien tenu. Ils s’étaient accouplés plusieurs fois, et Lilith avait recueillit les œufs dans d’autres petits vivariums remplis d’eau, étant donné que les naïades, larves d’éphémères, vivaient dans un milieu aquatique. Après tout ce temps, la jeune femme put faire un constat sûr, l’immortalité n’était pas héréditaire. Les éphémères issus des larves ne survivaient bien que quelques heures. Mais elle n’en fut pas réellement étonnée. La première opération lui semblait pour le moment un succès, même si elle était plus facile à faire sur des insectes, elle était sûre. L’injection de super-cellules souches, immortelles. Ainsi que d’une hormone particulière. En effet, pour les fœtus, embryons, bébés… Leurs cellules souches peuvent naturellement se diviser à l’infini, c’est obligatoire pour la croissance et le développement de l’état de cellule à celui de bébé. Une hormone est produite, et celle-ci empêche l’autodestruction naturelle des cellules. Afin qu’elles ne deviennent pas des cellules cancéreuses, les défenses auto-immunes sont aussi développées, et des phagocytes sont développés et détournés à cette seule tâche : la destruction du surplus de cellules, et empêchant le développement de cellules cancéreuses. Les manipulations et modifications sont faites principalement par le biais du chakra, d’abord en dehors du corps pour pouvoir être injectées lorsque le résultat est satisfaisant. Ensuite elles se développent et remplacent naturellement les autres cellules. Le nombre plus important de cellules souches renforce les capacités de régénération du corps et inverse le processus de vieillissement afin de revenir à un état où le corps est le plus vigoureux. Lilith avait utilisé ce procédé sur les éphémères, et sur des rats, mais le résultat est beaucoup moins visible sur les rats qui vivent environs trois ans. D’ailleurs, sur un des rats, elle avait injecté par erreur beaucoup trop de cellules souches… En quelques jours l’animal était mort d’un cancer, dont la tumeur était à peu près aussi grosse que sa tête… C'était pour le moment, les seules expériences auxquelles elle s'adonnait, ne voulait procéder sur les êtres humains. L'Inuzuka n'avait reçu ce goût pour la science que par la bibliothèque située au sous-sol, et contenant de précieux renseignements et notes sur la mortalité et l'immortalité. Son objectif pour le moment n'était pas sur. Elle se contentait d'observer, de retranscrire ce qu'elle voyait sur un calepin fermé dans son coffre fort, avant de voir, s'il est vraiment possible de rendre un être humain immortel.

Lilith sourit en voyant les rats décomposer le corps de l'individu, car désormais, plus personne ne pourra se mettre en travers de ses projets. Elle se contenta de leur souhaiter un bon appétit, avant de sortir de son laboratoire, remontant la trappe et partant atteler son animal près des écuries. A son retour, elle saura si les rats auront survécus. Pour le moment, il était simplement temps de se rendre au clan, comme si de rien n'était, et d'en apprendre plus sur les techniques Inuzuka. L'occasion pour elle de voyager...

OKARINA [Village Touristique]

Lilith : 6 xp (c'est croustillant, la petite description du laboratoire Very Happy

)

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