Kusha Muttsuri Genin de Konoha
Nombre de messages : 71 Age : 30 Village caché : Konoha Specialisation : Médecine Sensei : Namuri... Malheureusement ... Date d'inscription : 23/01/2010
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| Sujet: Demeure des Muttsuri Ven 23 Avr - 0:34 | |
| Marcher. Marcher. Marcher, encore marcher. Sans un mot; sans un geste autre que leurs pas. Voilà ce que faisaient depuis près d'un tour de cadran deux personnages. Dans les rues du village de la feuille, à travers les portes du village, sur les sentiers de la forêt... Un pas après l'autre. L'homme en blanc menait la route, inexpressif. La blancheur spectrale et immaculée de son vêtement tranchait nettement au milieu des ombres boisées. S'il ressentait de la joie, s'il était en colère, s'il avait du ressentiment, de la haine, du dégout, qu'importe son émotion, ce n'était pas sur son visage, en partie dévoré par un bandeau pâle, qu'il le montrerait. Il était de marbre. Pourtant, il aurait été dans son droit s'il avait éprouvé une immense colère contre l'autre personnage. Peut être contenait il à la perfection, tel un vase recueillant de l'eau de pluie pour faire vivre un bouquet de fleurs, l'aversion qu'il ressentait pour celui qui le suivait sans un mot. Sans un mot, car il ne souhaitait pas briser le silence. Cela fait une heure que Kusha suivait son frère Setsuo, et il avait décidé de montrer, sans qu'il y ait le moindre doute possible, qu'il y allait à contre-cœur. Le visage renfrogné, le regard terne, trainant des jambes, le pas lourd sur la poussière du sentier. A l'intérieur de sa tête, pourtant, il y avait un véritable bouillonnement. Ses pensées s'étaient divisées en deux camps. L'un était profondément énervé, une véritable vague de colère s'abattant sur son cerveau; de quel droit Setsuo se permettait-il de venir interrompre le cours bien tranquille de sa vie, surgir ainsi, de nulle part, et tout bousculer? Il y avait bien longtemps que Kusha éprouvait une aversion dégoutée envers les autres Muttsuri, famille folle à l'écart du monde et de la normalité. Mais concernant Setsuo, c'était encore plus violent. Une véritable haine; la haine fort courante d'un cadet admirant, vénerant son ainé, et qui se voit trahi. Celle de celui qui voit un être s'élever contre les règles d'une famille détestable, le rejoint avec admiration, mais le voit ensuite plonger sans crainte, sans remords, presque avec délectation, dans les engrenages du système qu'il abhorrait peu avant. Ce genre de haine. Setsuo était au courant de cette haine; mais il ne semblait guère en avoir cure. L'autre camp de son esprit, était profondèment curieux, et étonné. Quel était le message? Que lui voulait sa mère? Pourquoi avait elle envoyé son propre fils plutôt qu'un autre, ou un simple serviteur? D'autres questions s'ammassaient encore. Depuis quand Setsuo était-il un des membres des Borgnes? Qu'est ce que cela signifiait? Qu'avait il Vu? Cela avait il un rapport avec sa convocation? Une véritable danse de points d'interrogation. Verrait il d'autres Muttsuri? Comment se portait sa mère? Qu'était il advenu de la politique interne à ce clan? Malgré le tsunami de colère mêlé à la tornade des questions, il resta muet comme une tombe, et actif comme un pantin. Malheureusement, il semblait que c'était son frère qui tirait les ficelles. Tout à coup, Setsuo fit une pause, et brisa le silence tendu entre eux deux."Si ta mémoire n'est pas défaillante, tu devrais être capable de reconnaitre cet endroit."Kusha se retint de parler immédiatement, et jeta mollement un regard aux alentours. Bien entendu, il avait reconnu les lieux. Il avait tout de même passé une grande partie de sa vie dans ces bois, et bien qu'il ne veuille pas l'admettre, il s'en souvenait parfaitement. Les deux arbres renversés, à sa droite, il les connaissait par coeur; de même que cette vieille souche, un peu plus loin; et comment ne reconnaitrait-il pas le bouleau bientôt étouffé par le lierre, qu'il voyait à quelques mètres, et qui marquait la limite entre la forêt et une clairière? Il ne voyait pas encore, mais sa mémoire lui permettait de deviner la présence de six batisses, larges et basses, d'aspect sobre, communiquant entre elles par des chemins matérialisés par des grosses pierres."On est bientôt arrivé." , dit il d'une voix qu'il fit monocorde."Bien, au moins je n'ai pas besoin de te le faire remarquer. Je te demanderait de faire preuve de discrétion; si tu ne veux pas te faire abattre à vue, j'entends. Allons, en avant." Setsuo jeta un oeil - un seul, bien entendu - aux alentours, s'assurant que personne ne se trouvait dans les environs, avant de se diriger rapidement vers le batiment central, celui autour duquel les cinq autres formaient un cercle. Kusha fit de même, prenant un peu plus de temps et d'attention que son frère; il savait que la menace qu'avait annoncé son frère n'était pas une plaisanterie. Une fois assuré qu'il n'y avait personne, il se dirigea à son tour vers la demeure; il fut surpris en voyant l'homme en blanc se diriger vers l'arrière, et non l'avant, de la batisse. Il savait que cette demeure appartenait, par convention, à l'actuel dirigeant de la famille, et que l'entrée principale était la pièce dans laquelle celui ci accueillait ses visiteurs et invités, si rares soient ils; toutefois, l'arrière était consacré aux appartements de ce chef, dans laquelle personne n'était autorisé. Kusha ne savait pas qui était le chef actuel des Muttsuri, mais il doutait que celui puisse se réjouir qu'un membre deshérité vienne le saluer; surtout si l'ordre de l'abattre à vue avait été donné. Il n'eut cependant d'autre choix que de passer la porte à la suite de son frère. Cette histoire commençait à puer le traquenard, et Kusha sentait les premiers effets de la panique s'insinuer en lui. Mais cette panique se dilua en un instant, après qu'il eut fait deux pas dans la demeure."Bonjour, mon fils." Kusha ouvrit des yeux béants, et se tourna vers la provenance de ces mots. Dans un fauteuil, se trouvait une femme. Son visage lui donnait la quarantaine; ses yeux, bien que blancs, lui donnaient quelques siècles de plus. De longs cheveux d'un noir profond coulaient sur ses épaules, comme une flaque d'huile sans couleur; la noirceur de ses cheveux formait un contraste impressionnant avec la pâleur de sa peau; pâleur qui, de même que les couvertures dont elle était recouverte, soulignait l'avancement de la maladie. Malgré quelques changements, Kusha reconnu sans aucune difficulté la personne face à lui."Bonjour, mère." La panique l'avait quitté, et avait emporté avec elle la colère. En réalité, la réflexion prenait désormais toute la concentration de Kusha. Il enchainait les faits et les questions. Comment devait il se comporter face à sa mère? Elle se trouvait dans les appartements du chef; elle était donc devenue la dirigeante des Muttsuri, et donc une personne détestable, mais il lui devait tout de même le respect s'il voulait rester en vie, d'autant que Setsuo était toujours là. Malgré cela, elle restait sa mère, et la seule membre de sa famille qu'il ne voulait pas voir mort au bout d'une corde, le foie percé; en fait, il aimait toujours sa mère comme... une mère. De plus, Setsuo avait raison; au vu de l'avancée de la maladie, elle n'en avait pas pour longtemps à vivre. La vie de la famille Muttsuri est une grande affaire de politique: un comportement diffèrent des règles pouvait risquer gros, très gros. Ne sachant que dire, ne sachant comment le dire, il choisit d'attendre.
"Connais-tu l'origine de notre pupille blanche?" La question prit le genin de court, mais il ne le montra pas. Il fouilla quelques instants sa mémoire, à la recherche d'une réponse..."Notre famille descend des Hyuuga... Notre œil est un Byakugan dégénéré... Pourquoi cette question?"Sa mère poussa un soupir, puis répondit."Ce n'est pas ma question. Pourquoi a-t-il dégénéré? Quels sont ses pouvoirs?" "Je dois avouer que je n'en sais rien... Si ce n'est cette prétendue capacité à Voir..." Il avait presque fait un moue dégouttée en prononçant ce dernier verbe. øIls disent tous qu'ils peuvent Voir ce qui doit rester caché à l'homme.... Pourtant ils ne Voient qu'une fois: ensuite ils se crèvent l'oeil... Tradition de débiles: ce ne sont pas nos yeux qui ont dégénérés, c'est vos cerveaux...ø
"Personne ne sait. Jusqu'à il y a peu, quelqu'un savait. Mais il n'eut pas le droit de partager son savoir; et s'il l'avait eut, il l'aurait repoussé. As tu déjà entendu parler de ton oncle?" "Et bien... Vaguement. On a plusieurs fois dit que je tenait plus de lui que de Père... J'en ai déduit qu'il était loin d'être un farouche partisan de notre famille...""C'est globalement ça." Elle dut s'interrompre pour tousser violemment. "En fait, il n'a jamais respecté les règles des Muttsuri. De même que toi, il a été exilé, en réalité. La nouvelle de sa mort nous est parvenue récemment. Il était surtout connu pour ses recherches sur notre famille, et sur notre oeil." Elle marqua une pause, comme si elle attendait que Kusha réponde. Il ne pipa mot; elle reprit donc.
"Je veux que tu poursuive ses recherches." Le coeur de Kusha manqua un battement; mais ce ne fut que pour repartir de plus belle. "Comment ça? Vous voulez que je vous aide? Que j'étudie ce clan de tarés et ses lois complètement dingues, pour votre bon plaisir?"Il s'était emporté, et entendit un bruissement dans son dos. Setsuo avait sorti deux armes de forme étrange, presque semblables à des kunais mais qui rappelaient des coquillages. Si leur mère n'avait pas fait un signe d'apaisement en direction de l'ainé, les deux frères auraient déja été l'un sur l'autre dans un combat meurtrier. Setsuo grommela tout de même. "Tiens ta langue, fils prodigue. Je ne te laisserais pas insulter encore notre famille; même si ce n'est plus la tienne.""Silence, Fils." Setsuo rangea ses armes, mais pas sa rancœur. "Bien. Kusha, sache que la proposition que je te fait est presque désespérée. C'est complètement contraire à nos règles; et malgré mon rang -je pense que tu as compris que je suis la nouvelle dirigeante depuis... la mort de ton père...- cela pourrait me conduire à l'échafaud. Tu le sais bien." Kusha prit quelques instants pour réfléchir. "Et je suis sensé y gagner quoi?""Le savoir. Le savoir pour nous tous. Et peut-être..." "Peut être?""Peut être la fin de la famille. La fin de ces règles abstraites et stupides, comme tu le dit." Kusha était surpris. Techniquement, le dirigeant d'un peuple demandait à un ennemi d'abattre ce peuple... Une forme très particulière de suicide, en quelque sorte. De plus, il se demandait quel genre de savoir pouvait conduire à la fin d'un clan... Il réfléchit longuement. La curiosité et la vengeance d'un coté, la prudence de l'autre. Certes, il avait de nombreuses fois le souhait de voir l'ensemble de cette famille abattue, morte, détruite, éviscérée même; mais ce n'était que des souhaits éphémères, et il se savait parfaitement de détruire même son frère, qu'il détestait profondément. Mais avant qu'il put arriver à une décision complète, sa mère tendit un bras vers une table proche de son fauteuil; proche, certes, mais apparemment juste hors de sa portée. Kusha voulut s'approcher pour l'aider mais Setsuo avait déja accouru à son secours, presque paniqué. Elle lui fit signe d'attraper un coffret de bois, qu'il lui donna avec autant de douceur et de concentration que s'il portait le Saint Graal. øTiens tiens, ce pauvre chou est toujours un petit chiot envers elle, ça n'a pas changé...øLeur mère ouvrit le coffret, Setsuo restant à proximité. A l'intérieur se trouvait quatre boites plus réduites. L'une semblait être d'un bois brun rougeâtre laqué et entourée d'une bande de cuir; deux autres étaient plus simples, faites de bambou; la dernière, par contre, était dans un état tellement déplorable qu'on ne pouvait deviner son matériau."Dans chacune de ces boites se trouvent un parchemin. Le peu que nous avons regardé tend à prouver que les quatre textes sont identiques, ou en tout cas très similaires... Ce sont les travaux de ton oncle; prends-les." "Une petite minute. Je n'ai pas donné mon accord pour ce travail, il me semble." Kusha avait tenté de feindre l'indifférence, mais les boites attisaient sa curiosité; notamment la plus délabrée: elle semblait avoir été attaqué par des bêtes sauvages, becquetée, griffée, mordue, forcée, poignardée même. Sa mère se permit un sourire. "Je te connait, mon fils. Tu ne pourras pas t'empêcher de les prendre. Tu ne pourras pas t'empêcher de les ouvrir. Tu ne pourras pas t'empêcher de les lire. Tu ne pourras pas t'empêcher, enfin, de chercher à les compléter... Prends-les et va-t'en, avant que je ne demande à ton frère de t'obliger à les prendre." Kusha préféra ne pas répondre. Elle le connaissait, effectivement. Aussi il ne dit rien lorsque Setsuo reprit les quatre mystérieux coffrets pour les glisser dans une sacoche, qu'il lui jeta. Kusha l'attrapa au vol, se rendant compte avec étonnement du poids finalement minime de l'ensemble. Sa mère lui fit alors un signe las; elle avait l'air épuisée. Il enfila la sacoche autour de son épaule, la salua, commença à partir vers la porte, puis se retourna pour faire un signe de tête à son frère, le visage fermé. Puis il sortit. Il avait déja perdu beaucoup de temps sur la route, et devait se dépecher. Les autres étaient sans doute déja retourné à l'Académie; cela lui ferait gagner un peu de temps, surtout s'il courait. Il s'intéresserait aux rouleaux ce soir, chez lui. øOh, et puis zut.øIl s'accorda quelques instants, pour ouvrir un des rouleaux basiques et en lire les premiers mots. Il regretta immédiatement; et c'est avec un grand froid dans le dos qu'il reprit la route.
--------- Chaque parchemin débutait par la même phrase. ~ N'est Pas Mort Ce Qui A Jamais Dort, Et Au Long Des Eres, Peut Mourir Même La Mort ~
- Spoiler:
Ici Salle n°7
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