Aire d'entraînement 3

Grâce à mes nouvelles compétences en ninjutsus aqueux, je me sentais plus forte et j’étais de très bonne humeur. D’assez bonne humeur pour oublier complètement que mon équipier avait saccagé ma création dans le sable et pour faire équipe avec lui, comme le suggérait notre senseï. Celle-ci avait d’ailleurs complètement ignoré ma question. Sans doute parce qu’elle n’en avait pas la réponse, ou que cela ne me regardait pas, je n’avais pas tellement à m’en soucier. Ou bien avait-elle été captivée par l’entrainement et l’avait-elle tout bonnement oublié ?
J’écoutais attentivement ses quelques vagues explications, puis m’approchais de mon côté de l’oranger. Il me fallait réfléchir un peu au problème de l’adhésion, car il ne sautait qu’à demi aux yeux.

Tsuyu : ‘’ Alors, je ne sais pas vraiment si c’est une bonne conclusion, mais en ce qui concerne la zone spécifique du pied où s’exerce l’action du chakra … Je dirais logiquement que c’est la plante. Ca coule de source : pour adhérer à une surface verticale, il faut des ventouses. Or, les ventouses c’est en contact direct avec, à la fois, la surface à gravir, et le corps de l’utilisateur. Voilà le rôle que doit donc remplir mon chakra : être en contact avec l’arbre et moi-même dans le même instant. Essayons déjà de simplement le concentrer, même si je doute que cela soit aussi simple. ‘’

Je fis glisser mon chakra jusqu’à l’un de mes pieds et l’étalais sur la plante de celui-ci. Ceci fait, je le posais sur le tronc de l’arbre. Il glissa aussitôt.

Tsuyu : ‘’ En le laissant sous sa forme naturelle, je n’obtiendrais rien de potable. Par contre, j’ai remarqué que je glissais d’avantage que si j’avais posé le pied sur l’arbre sans chakra : il y a donc bien eu une interaction entre mon corps et l’arbre. C’est ce que je souhaitais vérifier. Peut-être qu’en modelant le chakra en forme de petits pics, ou de ventouses, ça marchera mieux ? Ca me parait assez simpliste et hâtif comme finitions, mais pourquoi serait-ce impossible ? ‘’

Les ventouses me paraissait néanmoins assez difficile : facile de donner forme au chakra, mais quand il allait s'agir de lui donner ses propriétés adhésives ... Non, ce serait difficilement réalisable, surtout que je débutais encore en ninjutsus.
Je formais donc de petits accrocs de chakra sous mes plantes de pied et tentait une première montée. Après trois pas, ceux-ci étaient trop abimés, et le résultat n'était plus à la hauteur de mes espérances. Pourtant, cela avait plutôt bien démarré ...
On avait trop peu d'informations, en fait.
Bon, restait une solution : j'avais collectée des données, il allait falloir les partager avec mon équipier. Je me tournais donc vers lui, après qu'il eut fait ses propres tentatives, et lui exposais d'une voix claire et engageante, tâchant d'être gentille pour le moment.

'' Alors : j'ai concentré du chakra sur la plante de mes pieds et constatée qu'il y avait bien réaction entre celui-ci et le bois lorsqu'il était situé sur la plante de mes pieds. Ensuite, j'ai essayé de lui donner la forme de petits pics, afin qu'ils accrochent l'écorce et me permettent de me 'hisser' en ayant des appuis. Seulement, au bout de quelques pas ils se sont abimés et ont cédés. Tu as tenté quoi, de ton côté ? ''

Je lui fis un sourire hésitant, puis revenait à mon expression habituelle presque neutre, plutôt ronchonne.

Yukora : '' Tu deviens sociable, petite peste. Ta bonne humeur est due à ces quelques petits jutsus aqueux que tu maitrises ?

Tsuyu : '' Tais-toi, j'ai pas besoin de tes sarcasmes. ''

Yukora : '' Parce que, tu sais, tes techniques Suitons et tes équipiers ne t'apporteront rien pour te dresser face à moi. Et même face aux étapes intermédiaires qui se dresseront sur ton chemin. Tu es encore terriblement faible. Si tu affrontais un véritable adversaire, il expédierait l'affaire en quelques coups de poings car tu es une gamine au corps ridiculeusement faible, maigre, et qu'en plus, on l'a vu avec ta maladie, tu ... ''

Tsuyu : '' Tais-toi, je te dis ! ''

L'autre continuait, néanmoins, et je fus forcée de lui fermer complètement mon esprit.
Il ne s'était écoulé que quelques minutes, mais j'avais l'impression d'attendre la réponse de Wakida depuis des plombes. Deux minutes auparavant, je lui souriais peut-être, mais maintenant j'étais sur les nerfs.

'' Bon, alors, tu te grouilles ? ''

J’écoutais le résumé de Wakida tout en essayant de me calmer et d’ignorer Yukora qui tambourinait à la porte de mon esprit. Après tout, mon équipier semblait s’appliquer et n’était pour rien dans ma mauvaise humeur. Il avait déjà plus l’air d’un shinobi que toute à l’heure, en tous cas, et c’était bien de ma part d’en prendre compte … Par contre, le troisième, qui avait eut pour mission d’aller braver des rats … Bah, sûrement un simple empêchement ou une envie de faire une sieste : quand je l’avais vu, il ne m’avait pas parût incompétent, quoique mal réveillé.
Alors … Wakida avait soulevé le problème majeur que nous avions rencontrés et proposé une ébauche de solution. Utiliser de la ‘colle’.

‘’ Je pense qu’il vaut mieux appliquer le chakra sur les deux en même temps, c’est ce que j’ai expérimenté pendant mes essais : il faut créer une surface d’interaction entre le pied et l’arbre. Les relier, en fait. Relier … C’est à cause de ce verbe que je pense que tu as une bonne idée, avec ta corde, et une encore meilleure avec la colle. Il faudrait juste se mettre d’accord sur quel ‘type’ de colle il faut utiliser … ‘’

Je réfléchis, tout en retranscrivant le cours de ma pensée à voix haute. Tout ce qui était colles synthétiques entièrement fabriquées par l’homme me paraissait déjà inaccessible : il y avait du trop puissant et du pas assez ; et puis je n’avais aucune compétence en ce qui concernait leur composition. Ca devenait donc compliqué, voire impossible, d’évaluer la manière dont je pourrais les créer. Et je doutais qu’il en fût autrement pour Wakida.
Il y avait les colles d’origines animales, mais c’était la même : difficile à examiner sur le moment et assez peu connus … Encore moins que les colles synthétiques …
En revanche, il existait une autre possibilité … De plus, ça collait bien avec le fait de grimper sur un arbre. Même si ce n’était qu’une action possible parmi d’autres, c’était bien le fait de monter à un arbre qui m’en donna l’idée.

‘’ Et que penses-tu de la résine ? Si on transforme notre chakra en résine et qu’on le modifie ensuite pour augmenter sa ‘concentration’, on devrait pouvoir obtenir une résine assez collante pour rester fixer à l’arbre. Après tout, dans les temps les plus anciens, il y avait des peuples qui fixaient leurs armes grâce à de la résine. Et si on a besoin de mieux la visualiser pour réussir à la produire, on peut regarder partout autour de nous, il y a des arbres qui en ont … ‘’

Yukora : ‘’ Ah oui, les peuples anciens et leurs lances … Ils étaient fiers de leurs jouets et restaient ébahis quand les fers de ceux-ci se brisaient sur ma peau. ‘’

Zut, j’avais relâché mon attention quelques secondes et il s’était faufilé en douce dans mon esprit. Qu’il était lourd ce démon … Me retenant de soupirer au beau milieu de ma suggestion, je pris plutôt le temps de demander à Wakida :

‘’ Tu penses que ça marcherait ? En alimentant régulièrement la plante des pieds en résine adhésive ? Tu t’y connais peut-être plus que moi là-dedans … Tu as une idée particulière de résine ? Au pire des cas on peut passer rapidement à la bibliothèque … ‘’

Wakida écouta à son tour Tsuyu parler. Elle avait trouvé l'idée de la colle pas mauvaise, mais voulait à présent détailler: quel genre de colle? Après une petite comparaison entre divers type de matières collantes, elle sembla conclure que la meilleure solution était la résine. Cocasse, comme solution, pour grimper à un arbre.
Elle avait l'air plutôt emballée par cette idée, bien qu'une ombre irritée passa un instant sur son visage sans raison visible. Mais Wakida trouva soudain une faille dans leur plan:

"Le problème de la résine, c'est que ça colle pas tout de suite... On risquerait de glisser dessus au début, ou même par la suite de se retrouver avec des grosses coulures de chakra là où on a posé nos pieds... Je ne sais pas si le gaspillage serait assez conséquent pour être gênant, mais si en plus on glisse ça me parait risqué. J'ai eu ma dose de chutes pour aujourd'hui, je crois," ajouta-t-il en pouffant.

Il s'approcha d'un arbre alentour pour tenter de trouver de la résine, et trouva son bonheur dans une coupure suintante sur le tronc. L'entaille semblait avoir été faite par un kunai, preuve supplémentaire que le désert était un des lieux d'entrainements favoris des Sunéens. Il prit sur le bout d'un doigt une petite quantité de sève séchée, et se rapprocha à nouveau de Tsuyu, tout en fixant son doigt.

"En plus, je sais pas pour toi, mais j'ai absolument aucune idée de commencer imiter ça avec mon chakra. Sans oublier deux choses importantes: c'est dégoutant et ça pue."Il éclata de rire en disant cela, réfléchit un instant en se remettant en mémoire tout ce qu'ils avaient tenté, et continua. "Sinon, une autre possibilité: tu connais le Velcro? Le truc des chaussures pour enfants... Le concept, c'est que d'un côté on a une surface pleine de boucles, et de l'autre des petits crochets souples qui se prennent dans les boucles. On pourrait reprendre ça! Ce serait un peu comme tes semelles cloutées, mais plutôt que de créer des pointes solides avec notre chakra, il faudrait faire des picots mous qui se déformeraient pour se glisser dans les aspérités ! Qu'est ce que tu en pense? Ça me parait une idée pas idiote, personnellement."
Il finit sa phrase le sourire aux lèvres; pour une fois dans sa vie, il avait l'impression d'être intelligent. Ne pouvant attendre la réponse de sa partenaire pour tester, il se rapprocha de l'oranger. Il malaxa son chakra, et lui fit prendre la forme de multiples crampons malléables sous la semelle de ses chaussures, puis il posa son pied contre le tronc. Le pied n'était pas réellement fixé, mais s'il appuyait fort il pouvait sentir les crampons rentrer dans les minuscules aspérités du tronc de l'arbre. Il tira un peu: le pied était bien ancré.

"Ca a l'air de fonctionner! Je ne sais pas ce que ça vaudra par la suite, mais c'est un bon début! Tu veux essayer?"

Même s'il avait parut, un moment, d'accord, Wakida venait de trouver une faille assez évidente dans mon plan : la résine ne collait pas très rapidement, même si certaines pouvaient se révéler vraiment efficaces avec un minimum de temps pour l'adhésion. Enfin, en l'occurrence nous devions trouver quelque chose qui ne collait pas trop mais pouvait supporter notre poids et l'effort de poussée qui le propulsait vers le haut. Pas vraiment simple, donc ... l'idéal restait une sorte de successions de leviers, plantés dans l'arbre, en fait. Mais comment trouver quelque chose qui en imite l'effet ? Un instrument, mais également une méthode, étaient nécessaires afin que nous dénichions la clé de l'énigme. Et à vrai dire, pour le moment j’avais réussi à ne pas faire de vraie chute et cela me convenait parfaitement, je n’aimais pas vraiment l’idée de ne pas me réceptionner sur mes pieds ; ça me paraissait inconvenant, déjà, de poser un genou à terre, alors de me retrouver sur les fesses ou les quatre fers en l’air, imaginez que cela ne me plaisait pas du tout.

Je peinais à imaginer une méthode efficace, m’embrouillant entre plusieurs idées originales mais pas vraiment efficaces, et allais me résigner à demander son avis à Yukora, moyennant quelques moqueries, quand Wakida fit une suggestion intéressante. Des picots, adhérant à l’arbre en se glissant dans les aspérités grâce à une constitution un peu molle, sans être flasque. C’était plutôt bien pensé, surprenant même de la part de mon équipier, qui ne payait pourtant pas de mine.

Tsuyu : ‘’ Alors que je m’entêtais à chercher quelque chose dans l’idée de la colle, quelque chose à action forte, il a été pécher une solution plus fine. Plutôt que quelque chose de percutant, dur, assimilons ça aux lacets ; difficiles à utiliser pour les plus jeunes, et pas forcément plus efficaces que les scratchs, ou Velcro. Nous n’étions pas capables de faire compliqué, alors il a choisit de faire plus simple, à notre portée. Je pense que c’est un enseignement que je me dois de retenir tout autant que la technique en elle-même. Vraiment, s’il n’avait pas ce rire stupide et cette hyène fantôme qui le suit partout (elle pourrait se faire discrète, comme Yukora, au moins …), j’en arriverais à être pleinement heureuse d’avoir un coéquipier de sa qualité ! ‘’

Comme venait de le suggérer Wakida, après avoir lui-même testé sa méthode, j’allais devoir essayé les picots mous de chakra. Concentrant du chakra sur la plante de mes pieds, je leur donnais alors une forme appréciable. Des crampons ; l’image était bonne. De là, je pus m’élever un peu, et, prise au jeu, je m’élevais même un peu plus, et encore un peu, partant dans un rire aigu :

‘’ Hiiii ! Bien vu ! Ca m’a tout l’air de fonctionner ! Bien joué Wakid-aaaaaaa ! ‘’

Vous l’aurez éventuellement compris, je n’avais pas put finir ma phrase : le pied avait lâché. Grâce à un réflexe chanceux, je pus ralentir ma chute en frottant mes semelles contre le tronc, mais ça ne m’empêcha pas de me retrouver les deux fesses enfoncées dans la terre, et le coccyx douloureux.
Passé la surprise, j’examinais le chakra concentré sur mes semelles en posant mon pied contre l’arbre, la réponse me sauta alors aux yeux.

‘’ Mais oui ! Le fait que les picots de chakra soient mous fait que si on grimpe trop longtemps avec, ils s’abîment, s’usent. Si tu n’es pas tombé, c’est parce que tu t’es arrêté quand tu as vu que ta prise était ferme. Mais si tu étais monté aussi haut que moi, tu serais toi aussi au bas de l’arbre, là. Enfin, il suffit d’alimenter régulièrement en chakra tout en montant j’imagine … ‘’

Un petit sourire éclaira mon visage et j’ajoutais, un ton plus haut, avec une voix provocatrice :

‘’ Hé ! Descends de ton perchoir, qu’on teste ça ! Ca te dirait une petite course ? Si tu n’as pas peur de perdre contre une fille, bien sûr ! ‘’

Fort heureusement pour lui, Wakida n’avait pas fait l’erreur de se moquer de moi après ma chute. Ce n’était cependant pas le cas de la hyène fantomatique qui le suivait et j’eus de violentes pulsions que je peinais à retenir. Celles-ci tendaient à me faire délier mon fouet et à lui en administrer quelques coups sonores sur le museau. Cependant, elle était sans doute inconsistante et cela n’aurait fait qu’accentuer ses ricanements. Si elle n’était pas habituée, avec Yukora, à ce genre de rires, en tous les cas, elle aurait déjà craquée. D’ailleurs, c’était une bénédiction qu’il n’ait pas décidé de s’en mêler, celui-là.

‘’ Non, je n’ai rien de cassé. Je ne suis pas en sucre. ‘’

Je me relevais, et lui proposais donc une petite course. Wakida réfléchit quelques secondes, puis détala le premier vers la cime, s’offrant un peu d’avance. Je souris : il semblait motivé à ne pas perdre la face devant une fille. Quel mec prévisible. Moi-même, je me moquais de ces histoires de sexe, mais savais que c’était une arme redoutable à utiliser sans parcimonie. Que ce soit avec les filles ou avec les garçons.
Enfin, je n’allais pas non plus laisser gagner Wakida. Hors de question ! Surtout que sa charmante amie était toujours au summum de l’hilarité et m’agaçais d’avantage à chaque seconde qui s’écoulait.
Je pris les quelques précieuses secondes laissées à profit pour constater son début d’ascension pour former soigneusement des picots convenables, puis prenait de l’élan. Je courus, prenais une première impulsion, puis commençais à sprinter pour rattraper le tricheur. Enfin tricheur, non, même pas : tous les moyens sont bons pour l’emporter, c’est bien connu.

Tsuyu : ‘’ Bien, maintenant il faut que je n’oublie pas ce que j’ai appris avec ma chute. Il faut entretenir les picots avec du chakra afin qu’ils ne se fragilisent pas et qu’ils ne cèdent pas sous mon poids. ‘’

J’envoyais donc du chakra sous mes semelles quand je sentais que l’une d’elles se dégarnissait un peu et que ses picots adhéraient moins aux aspérités du tronc. Et grimper ne fut alors plus un problème. Avec mon élan initial, petit avantage sur Wakida qui avait plutôt choisit de partir plus tôt, je finis par le rattraper tout près du sommet de l’arbre, et je le dépassais de justesse. Tous deux en haut, je le bousculais un peu et annonçais :

‘’ J’ai gagné ! Tu vois, ça ne t’as pas servit de tricher, tu aurais plutôt dû m’attendre. Cela dit, c’était cool. Je n’imaginais pas m’amuser autant au cours d’un entraînement. Bon … Je pense qu’on maitrise la technique, non ? On devrait descendre demander à Mariya-senseï. ‘’

Tout en descendant, je luis fis remarquer :

‘’ Tu devrais mieux dresser la hyène qui t’accompagne, là, Warai. Son rire goguenard qui explose à n’importe quel moment … Il est vraiment lourd. ‘’

Arrivés en bas, je me dirigeais vers Mariya et pris un sourire fier pour lui déclarer :

‘’ Et voilà ! L’adhésion n’a plus aucun secret pour nous ! Vous savez, ce concept d’entraînement en équipe me parais vraiment efficace ; deux cerveaux valent mieux qu’un et c’est plus stimulant d’avoir un ‘rival’. Tous les ninjas devraient opérer ainsi, vous ne trouvez pas ? ‘’

Il aurait pu courir bien plus vite; mais puisqu'il ne cherchait pas la victoire, dont il se moquait en réalité éperdument et lui préférait la défaite, il courait très en dessous de sa vitesse de croisière habituelle. Pourtant, son opposante mit énormément de temps à le rattraper, et il dut même ralentir pour qu'elle puisse prendre la tête à la dernière seconde. Mais comme prévu, elle crut qu'il avait fait tout ce qui était possible pour l'écraser, et éprouvait donc une grande fierté; Wakida avait atteint son objectif. Pour parfaire l'impression qu'il avait été battu contre son gré, il fit une mine boudeuse lorsque Tsuyu lui annonça qu'elle avait gagné, en lui faisant la leçon et en disant qu'elle s'était bien amusée. Mais il ne tint pas plus de dix minuscules secondes, avant d'exploser de rire, comme à son habitude. Il avait lui aussi passé un bon moment.

"Hmpf! La prochaine fois je t'aurais! Hahaha, en tout cas, tu as raison, c'était drôle, j'aurais jamais cru qu'une bête technique pouvait être si amusante à apprendre! Merci!"

Elle lui fît alors remarquer que Warai lui tapait sur le système, ce qui ne l'étonna pas.

"Hahaha, Warai n'est pas le genre de bestiole qui s'apprivoise, tu sais! Tu t'y habitueras, va! Et puis, tu préférerait le voir fondre en larme?"

Comprenant qu'on parlait de lui, Warai se rapprocha d'eux, un rictus goguenard et curieux sur ses lèvres. Wakida reconnaissait ce sourire bizarre: la bestiole avait une idée derrière la tête.
En effet, Warai disparut, et réapparut sournoisement sous les pieds de Wakida, séparant le genin du tronc, et le forçant à faire une belle chute, la tête la première.

"HAAAAAAaaah non! Je suis assez tombé comme ça aujourd'hui!"

Wakida se contorsionna pour se remettre la tête en haut, et frotta ses pieds et ses mains contre le tronc; il les recouvra généreusement de chakra, tentant précipitamment de former des pointes pour ralentir sa chute; ses mains le brulaient atrocement, mais il parvint à ralentir sa chute, au point qu'il ne se cassa rien malgré la hauteur de l'arbre.
Il se mit à courir en rond en secouant ses mains endolories, en criant de douleur. Le temps que Tsuyu ait touché terre, il avait fini sa danse de souffrance, et put lui dire:

"Tu vois ce que je veux dire? Quand je dit qu'il n'est pas apprivoisable?"

L'intéressé, pendant ce temps, se gondolait et se roulait sur le sable en hurlant de rire. Wakida lui jeta une pierre avec un air méchant, puis ils se regardèrent un instant, et ils explosèrent tout les deux de rire, conjointement.
Il rejoint ensuite, avec Tsuyu, leur sensei Mariya pour la prévenir qu'ils avaient fini par maitriser la technique de l'adhésion avec brio. Tsuyu en profita pour dire combien elle trouvait l'entrainement à plusieurs intéressant.

"Voilà, Mariya-sensei! Il me semble qu'on arrive à se servir d'une adhésion correctement, maintenant!" Puis il ajouta, à l'intention de Tsuyu: "En même temps, on a toujours un rival, à plus ou moins grande échelle. Regarde, en ce moment même, peut-être que des genins de Konoha sont en train de se creuser la tête pour trouver comment grimper à un arbre!"

Je regardais le manège de Warai et Wakida en m’efforçant de ressentir de la compassion. Après tout, leur relation n’était pas facile et devait avoir quelques points communs avec celle que j’entretenais avec Yukora. Etait-elle forcée ? Ou était-ce une histoire de puissance ? Non, en fait non, à les voir rire ensembles, il n’y avait pas de points communs. Ou si peu. Il allait simplement falloir que je m’y fasse, à cette hyène. Quand mon équipier redevint sérieux et me fit part de sa réflexion sur les rivaux, je le regardais avec une expression neutre sans lui répondre. Je trouvais cette réparti inutile, et cette suggestion un peu condescendante. J’appelais rivaux ce que j’avais envie d’appeler rivaux, même s’il tentait de rejeter l’expression sur de vulgaires Genins de Konoha. Ce n’étaient pas des rivaux, mais des ennemis, et cela n’avait rien à voir. Oh, qu’est-ce que je pouvais haïr ce village … J’avais promit qu’un jour je leur ferais ravaler leur fierté. Et si guerre il y avait, je serais la première sur les rangs pour les anéantir.

Ce que déclara Mariya me surprit d’avantage. Pas le fait qu’elle aussi appréciait les entraînements en équipe et que nous étions un duo prometteur ; non. Plutôt le fait que ma mère désire ma présence au plus vite. Quelque chose d’important … ? J’imaginais assez mal, à vrai dire.

Tsuyu : ‘’ Ca fait un moment qu’elle me dit que je dois être initié aux arts obscurs de la famille. Je suppose que c’est de ça dont il est question à travers le mot important. Hum … J’aimais cet entraînement en équipe, mais si vraiment on doit aller en mission cela pourrait se révéler utile. Et puis, je n’ai aucun intérêt à contrarier ma mère pour le moment : elle me remettrait en place comme une gamine et pourrait m’interdire de fréquenter mon équipe … Elle a d’avantage d’emprise sur moi que le Kazekage lui-même, pour le moment … ‘’

Je répondis donc par un hochement de tête souriant et saluais mon professeur et mon équipier de la main.

‘’ A demain, du coup. Entraînes-toi bien, Wakida, je ne veux pas d’un boulet à mes côtés si la mission se trouve être plutôt difficile. ‘’

Résidence des Kurage

Tsuyu était finalement partie, fait peu pratique à l'aube d'une mission en équipe. Enfin, Mariya pouvait faire de son mieux et, déjà, préparer Wakida qui n'était pas encore vraiment paré pour une opération avec un minimum de périls.
Ce dernier venait de froisser la feuille. Sa petite plaisanterie fit sourire la Chuunin. Sa bonne humeur était exagérée, mais plutôt contagieuse.

'' Tu es donc d'élément Raiton. Bien, c'est un élément à vocation avant tout offensive, tu l'aurais deviné. Ce n'est cependant pas des offensives brutales qu'il permet, mais plutôt des attaques handicapantes, voire paralysantes. Je dirais que c'est l'élément le plus sournois. Avec l'eau, peut-être, même si je le qualifierais d'avantage de lunatique. Je ne crois pas trop aux histoires de personnalités en revanche : on est tous un peu de chaque et l'élément est simplement tiré à la loterie. Ou alors on est un peu plus correspondant à lui, mais il y a tellement de manière ! Regardes, tu me trouves brutale ? Pourtant je suis d'affinité Katon. ''

Elle lui sourit, puis enchaîna, plus sérieuse.

'' Enfin, la foudre doit être maniée avec précaution si tu ne veux pas qu'elle te fasse du mal à toi aussi. Que sais-tu de la foudre ? De l'éléctricité en général ? Hum, et je voudrais également que tu réfléchisses, sans appliquer pour le moment, aux moyens de produire de l'éléctricité, statique ou non, avec ton chakra. Ce serait pour un courant de faible voltage, mais tout de même assez puissant pour qu'on le sente nous traverser. Si tu as besoin d'informations, tu peux toujours passer à la bibliothèque. ''

[Et si tu passes à la bibliothèque, mets tout dans le même post ]

[Et je vous rejoins enfin =D Et oui, j'essaye de nouvelles couleurs pour mes posts ^^" Et un nouveau caractère pour Shiro, accrochez-vous !]

Quel aire d'entraînement banal, sans rien, du sable, un arbre. Shiro étant habitué à sa bonne vieille vallée de roche en fut tout déçu, de ce petit désert avec une oasis. Certes, il pourrait se désaltérer si l'envi lui prend, se mettre à l'ombre imposante des arbres si le soleil se faisait trop claquant, mais rien ne pourrait lui enlever cette nostalgie qui lui pesait sur le coeur, le martelait de malheur. La petite lettre qu'il avait reçu dès son retour, écrit en s'excusant des plus plates paroles, l'invitant après mille et un détours, sans vraiment préciser que sa présence serait forte appréciée, à sa nouvelle équipe. Du moins, il aurait retrouvé le drôle de garçon, celui qu'il avait vu avant de partir pour l'examen, ainsi que l'autre qu'il aurait dû affronter mais qui s'était défilé. Il l'aurait affronté au taijutsu, l'art qu'il ne pouvait plus pratiquer...

Mais lisant jusqu'au bas de la lettre, plus par politesse que par intérêt, il finit par découvrir une nouvelle à la fois contrariante et surprenante. Sa première coéquipière, celle qu'il n'avait put côtoyer bien longtemps, la démone grincheuse, Tsuyu, serait des leurs, revenue d'un séjour à l'hôpital. Tout comme lui. Ils avaient cela en commun. Mais un nouveau, non deux nouveaux énergumènes se joignaient à eux. Peyu absent pour une raison quelconque, ça n'emplissait l'esprit du genin d'une brume plus épaisse, il ne voulait pas s'ouvrir à ces deux là. D'abord, il aurait affaire à une chuunin comme senseï, ce qui lui donnait déjà un goût amer en bouche, le laissant las, n'entretenant pas un feu de découverte. Pourquoi ? car il n'avait pas vraiment digéré sa défaite contre Hishigi et Uchiki, s'était-il rendu compte lors de son voyage de retour. À la place d'être promu comme ses deux adversaires, il avait fait régressé dans leurs estimes lui et son ami, Choji. C'était impardonnable ! Alors, savoir que c'était "une de leur rang" qui l'apprendrait, et bien, il n'y était vraiment pas ouvert.

Puis l'autre, un genin tout frais. À peine sortis de l'académie, qui ne connaissait rien, avec qui il devrait maintenant partager l'effort et le "plaisir d'apprendre", car lui même devait refaire, réapprendre ses techniques. Certes sa maturité avait fait un bond depuis sa semi-mort, mais son arrogance s'était développé, allant chercher derrière une frontière. En plus, toujours armé de béquilles, étant maintenant habitué à la douleur sous ses aisselles, ne prenant pas confiance en une bénédiction supposée du ciel, il se gardait sur quatre pieds. La seule chose qui le dérangerait, se serait sûrement son allure de clown... Il avait anormalement perdu du poids, dû à sa régression de muscles énormes, dû à son atrophie étrange. Donc, sa bonne forme l'avait quittée, et depuis qu'il en avait fait l'expérience dans sa chambre d'hospitalisation, à chaque mouvement trop brute, il cracherait du sang. Le docteur lui avait dit que ce n'était que normal, que son corps ne faisait que rejeter le surplus d'hémoglobine, ce que son cas spéciale provoquait.

Bref, il n'était aucunement enthousiasme cet après-midi, quittant sa maison, ayant fait un détour la veille par la bibliothèque, se prenant deux bonnes lectures au cas où il s'ennuierait : l'une traitant sur les bases du taijutsu, pour laisser en douceur son ancien art, et l'autre, sur les bases du genjutsu, pour l'initier. Bien sûr, la seconde lecture, il l'avait déjà parcouru à la va-vite hier soir, sur son lit, avec un bon thé, criant parfois à sa mère d'arrêter de pleurer, qui ne faisait que la faire redoubler d'ardeur : elle ne comprenait pas le nouveau comportement de son fils. Et même l'oncle n'osait intervenir, ne sachant pas comment son neveu réagirait à voir une seconde figure paternel aider celle maternel. Et il la relirait, lorsque l'ennuie le frappera, pour ne pas stagner et vite apprendre pour passer avec brio le prochain examen ! C'était difficile d'accepter la défaite, un sentiment que jamais Shiro n'avait eu.

Donc, arrivant sur les lieux, ne voyant qu'à la ronde, une seule personne, de sexe féminin, semblant être chuunin même si son accoutrement ne le transmettait pas. Elle devait patienter, dû au fait que personne n'était à ses côtés. La pauvre... gamine... Shiro, même pas foutu de poser une béquille devant l'autre, s'enfonçant, les perdant presque à chaque pas, la tutoierait et la regardait déjà de haut. Et si seulement elle avait été Peyu, elle aurait posée un baume sur le coeur durci du genin. Avançant en clopinant, comme il s'était habitué, il finit par atterrir sur les fesses, les pieds même pas déchaussés de ses sandales ninjas à l'eau, la tête à l'ombre, le bouquin de l'art de l'illusion sur les cuisses, ouvert, ne prenant pas le temps d'adresser un regard à son nouveau professeur.

« Que les choses soient bien clair entre nous... Je ne tiendrai pas rigueur à ton comportement si tu m'en veux, le fait étant que je ne risque pas d'être très aimable pour les jours qui suivront... »

Disait-il nonchalamment, en feuilletant pour reprendre là où il avait laissé le matin même. Au moins, il l'avait averti...

« Je ne veux pas qu'on s'étale sur moi... Non plus qu'on prenne du temps pour mon cas. Mais je vais tout de même te faire un topo sur ma situation... Que tu le désires ou pas... Je me nomme Shiro Yamanaka, quoi que mes traits ne semblent l'indiquer, au cas où tu te posais la question. Ensuite, je reviens de l'examen chuunin, où je n'aies malheureusement pas eu ce que je désirais, non plus récupéré la forme que j'avais en y allant. Je souffre d'une anomalie étrange, une atrophie particulière... Mais passons. Je ne compte pas en savoir sur toi, ni sur ce certain Wakida, la seule qui pourrait vraiment m'intéresser est Tsuyu, la connaissant depuis longtemps mais n'ayant jamais put vraiment lui parler. La seule chose que j'attends de toi est bel et bien que tu exécutes son devoir : reprendre mon entraînement là où Peyu Hukon, ton sempaï je le crois bien, l'a laissé... Ou plutôt le commencer, car vois-tu, je me lance maintenant dans le genjutsu... »

Et durant tout son long monologue, il n'avait sourciller, tourner, adresser une mimique à sa "collègue". Bien arrogant, mais cette défaite l'avait achevé, écrasé toute sa joie de vivre. Ça lui rappelait son enfance... Cette marque qu'il avait au visage. Son père l'avait giflé pour sa défaite, le feu avait prit la nuit même, le tuant. Shiro crissa des dents, lui qui ne voulait démontrer de sentiments inférieurs à sa nouvelle senseï, il venait de faillir. Espérant qu'elle ne remarque, il s'empressa d'ajouter, en feintant de lire à la fois un paragraphe de son livre du genjutsu.

« Ha... Au fait, désolé. »

Aucunement sincère... Puis, parcourant des yeux une de ses pages, il tomba sur un truc intéressant ! Il se leva avec difficulté, puis finit par enfin tourner un regard vers Mariya.

« Apprends moi le Kasumi Juusha, s'te-plaît. Puis, si le temps peut nous laisser un répit, se sera le Shikumi... Merci d'avance. »

Non, elle ne serait jamais sa senseï. Le seul qui pouvait se définir ainsi était Peyu... Elle, elle n'était que sa remplaçante provisoire. Car il reviendrait, Shiro en était sûr et certain. Sûrement pas dans l'immédiat, cherchant peut-être à trouver une nouvelle façon d'enseigner, ou bien alors laisser voir à son élève un autre moyen d'apprendre. Ou encore, il était juste en mission importante et le village avait prit sur ses épaules la charge de l'équipe Peyu-Shiro, et maintenant les autres équipiers, en la supervisant de cette chuunin. Mais ce ne devait être que passager, et comme s'entêtait Shiro, il reviendrait, ne le laissant pas avec cette femme qui ne comprenait en rien la dure passe de vie que menait présentement Shiro. Les plus grands docteurs auraient qualifier le cas comme fort simple : une crise existentielle, l'adolescence ravageant la psychologie du genin, mais ces docteurs se trompaient sur un point : ils ne connaissaient pas la vie du ninja. En un résumé, plusieurs la qualifie de difficile à vivre, sûrement dû aux grandes déceptions qui la caractérisent.

Zéro, ce nombre indéfini, marquant à la fois le début de l'infini, sa fin, et son centre. C'est l'eau qui lave le sang, surtout quand on demande de recommencer à la façon de cette négation positive. Mais pour le Yamanaka, en rien il userait d'un vocabulaire plus adéquat envers Mariya, ni même il se présenterait à nouveau. Il avait apprit à ne jamais renier son histoire, le passé, et c'était ainsi qu'il tiendrait ses positions, son fort, tiendrait tête à la chuunin. Il ferma même les yeux lorsqu'elle parla, pour se barricader de son sens propre de la justice. Si il voyait la vie comme il le faisait, c'était bien grâce à son fort caractère, celui qui ne semble jamais s'intimider. C'était avec sa tête forte qu'il avait rencontré les genins de Konoha, avec elle-même qu'il affronta Hishigi et Uchiki, et toujours avec la même qu'il leur pardonna. C'était aussi celle-là qui l'avait menée durant seize belles années, et jamais elle ne perdrait de sa force devant cette femme se passant supérieure à lui. Oui, son rang lui vouait un certain respect, mais il ne permettait pas tout. Comme : Shiro n'était pas obligé de lui obéir, dans certains cas. Ni de l'aimer. Ni de la vous-voyer. En fait, comme il avait tant voulu l'exprimer à l'examen chuunin, être un "homme", c'était en fait être capable de tenir sur ses pieds et ne jamais abandonner. Donc, elle ne respectait pas cette entente, puisqu'elle abandonnait l'idée de vivre avec son sale caractère. Mais Shiro allait lui faire une joie de l'obliger !

Se levant aussi promptement qu'il s'était assis, il s'illumina d'un sourire, bougeant pour une fois sans ses béquilles vers le dénommé Wakida. Présentement une main chancelante, il ne tenait presque pas sur ses pieds. Son expression avait changé d'une façon si radicale, on pouvait rester sceptique. Et Shiro insista encore un peu, branlant son bras, avec un soupire d'exaspération. Mais alors que l'autre énergumène sembla vouloir lui rendre son geste, le genin sauta vers l'arrière, d'une adresse et vitesse méprisante. Wakida n'avait rien connu, il n'avait rien ressentit. Il n'avait pas souffert ! Il était finit ! Exécutant les trois mudras qu'il avait appris en compagnie de Peyu, ceux qu'il qualifiait des noms du cheval, du coq, du bélier, il laissa échapper doucement et cruellement, un air de sadique lui rôdant près des yeux :

« La Tornade Foudroyante ! »

Mais lorsqu'il s'élança, sa jambe ne tint pas, et il s'affala sur le sol, mangeant une bonne part de sable. En même temps, une giclée de sang vint jaillir de ses narines et sa bouches, tandis que ses jambes lui firent affreusement malles... Il serra le poing et frappa le sable, jurant contre lui-même. Il n'avait pas voulu faire de mal à Wakida. Il avait voulu se prouver que tout était bien finit. Au fond de lui, il ne croyait personne, il pensait toujours pouvoir réaliser son rêve : prouver qu'il était capable de quoi. Et pour y parvenir, il avait néanmoins choisi la voie du Taijutsu, la croyant la plus fiable et la plus juste ! Hélas, tout était finit, il ne sauterait plus jamais avec son imprudence, n'userait plus jamais de son corps pour combattre... En fait, il avait même perdu son seul atout... Sa vitesse. Il en avait donc plus, il ne pourrait plus jamais s'en vanter, de sa carte maîtresse ? Car elle glissa de sa manche lors de cet examen...

Un temps passa, un temps où Shiro ne fit plus de pitreries. Il ne chercha pas à se justifier, ni à se montrer comme hautain. Non, tout bonnement, il laissait quelques gouttes d'eau couler le long de ses joues.

« J'accepte ton aide, Mariya. Je suis désolé... En échange de ma bonne foi... J'aimerais que tu m'aides à retrouver une certaine fierté... En fait, j'aimerais dévelloper une nouvelle force, mental. Mais tu comprendras que ne risque pas de me lancer sur la voie du genjutsu avec plaisir... »

[Donc, voilà, il faudrait trouver des exercices pour stimuler mon intelligence. Merci d'avance... Au pire, tu m'apprends à la fois le Kasumi ^^" Et je n'aies pas trop tenu dans le nouveau Shiro version hautain XD]

Il ne prit même pas le temps de penser. Déjà, il s'était préparé inconsciemment. Tous savent que c'est en lisant qu'on apprend, et en vivant. Et Shiro avait beaucoup lu hier soir, et maintenant, il vivait. Certes, le genjutsu demandait une concentration beaucoup plus grande, une sagesse plus pointue : la maturité était de mise. Le Yamanaka ne pourra plus se contenter d'exercer son savoir faire par le corps, ni de répondre en se basant sur les caractéristiques de son organisme. Non, il devait maintenant théoriser, cibler des faits et les appliquer. En terme de difficulté pour s'approprier l'art, c'est ce que disait son livre, le genjutsu était le plus élevé. Ne faire qu'un avec l'esprit, être franc, être éveillé, voilà ce que demandait l'art de l'illusion. Sans cela, on pouvait dire adieu à la perfection que jettera l'image du subconscient. Shiro sourit, en coin, de malice. Le soutien... Oui, la transition serait au départ très difficile, il le savait, mais le Yamanaka trouvera le moyen de le faire. Assis sur le sable chaud, ses doigts fuyaient à travers les grains. Monoki... C'était le seul utilisateur du genjutsu qu'il avait rencontré... Ce garçon semblait très renfermé. Penser comme lui, voilà à quoi il devait se résoudre !

« Le genjutsu... Oui, je comprends ton point de vue. Donc, si je me fis à la signification première des deux adjectifs, je peux facilement cerner et en conclure ces deux choses : l'altération est fait pour tromper et l'offensive pour mordre. Mais il faut que je garde mon regard sur l'art du genjutsu en soi. Commençons donc par l'altération. »

Il prit une petite pause, faisant tourner ses mots en tête pour être bien sûr qu'il disait des choses cohérentes.

« Une illusion, c'est quoi ? Et bien, cela doit bien être l'image que nous projette l'esprit. Se faire des illusions, c'est bien s'imaginer des choses, imaginer, nous plonger dans un autre monde. C'est donc l'imaginaire qui féconde la réalité, laissant germer une graine, parfois, de folie... Mais je m'égare. Donc, une illusion d'altération, comme le nom l'indique, c'est pour altérer, et altérer quoi ? La réalité ! Comme mon bouquin m'a un peu appris, cette branche du genjutsu est des plus simples, tant que nôtre imaginaire, nos rêves, s'imposent réellement. On dit même que le genjutsu d'altération en rende plus d'un fou. On l'écrit ! On le cri ! Mais je m'égare encore. Dans une équipe, contre l'ennemi, c'est simple, le rôle de cette branche est de prendre l'adversaire dans nôtre monde, pour permettre de s'enfuir, d'attaquer. Un pro-genjutsu avec un pro-taijutsu peuvent faire des ravages, j'en suis certain ! Bref, l'altération est faîtes pour déconcerter l'adversaire et faciliter l'offensive à nos alliés. »

Veut, veut pas, il ne disait pas des choses dénués de sens. Oui, il se perdait un peu, mais le goût de mieux connaître lui donnait des palpitations. En plus, à déblatérer ces choses, il en avait la bouche pâteuse. Enfin, on s'en fiche.

« Ensuite, l'offense. L'attaque donc. Mais l'attaque de l'esprit. Je ne suis pas si sûr, mais j'estime qu'on incite à s'endommager lui-même, lorsqu'on lance un jutsu de cette branche. Car on ne peut régresser le corps humain via la pensée, sauf dans certain cas. C'est vrai que la dépression peut affecter nôtre organisme, mais pas au point de le blesser mortellement. En fait, je vois plus l'illusion offensive comme un malaise incitant l'ennemi à se mutiler, ou bien encore, le chamboulant tellement qu'il ne pourra plus bouger. Une paralysie venant droit du cerveau, l'organe qui contrôle le corps. Toujours en terme de soutien, c'est sûrement cette seconde version qui doit être la plus avantageuse. On paralyse pour ensuite tuer. Et en cas de mutilation, c'est également pour mettre le moral à zéro, je dois en convenir. »

Et il enchaîna avec la dernière question.

« Le Kasumi Juusha est, si utilisé avec brio, capable de tromper l'adversaire en lui mettant en tête l'image d'assister à la duplication instantanée de mon image. Ainsi, je peux me cacher, attaquer par surprise. C'est bien pour amorcer un combat, obligeant ainsi l'adversaire à réfléchir et perdre son temps. C'est une protection sûrement fort appréciée par ses utilisateurs. Bref, elle se situe dans la branche d'altération, et comme je l'ai dit, c'est également pour plonger l'autre dans nôtre monde ! Déconcerter ! Le fatiguer physiquement et par la suite, nous même prendre le dessus ! »

Fier de cette dernière réponse, il attendit le verdict. Il ciblait plutôt bien cet art. Sûrement dû à ses gênes, Yamanaka, tous des pros, ou plutôt très souvent, du genjutsu. Il n'allait maintenant plus renier cela.

Shiro devait donc tisser un lien en premier, le faire savoir à Mariya, proposer de quoi pour envahir son esprit, et finir par réussir son exercice. Mais il devait le faire en subtilité, et comme ne manqua pas la chuunin de lui faire remarquer, le Yamanaka avait été bâti mentalement pour n'avoir aucunement peur de l'offensive, et donc, défoncer et agir avec brutalité, si ce n'est pas dire sans penser. Peyu lui avait un jour fait remarqué, et ensuite, il l'avait légèrement pratiqué. Mais le genin n'avait pas assez enclenché son cerveau lors de sa vie, et même si il avait répondu d'un sublime à la question de celle qui se prétendait senseï, rien ne garantissait qu'il ferait de même pour son exercice. Au moins, il savait légèrement mieux résonner, et puisqu'il ne pourrait plus taper comme il le voudrait, il valait mieux qu'il s'adapte à ce genre de pratique, pour ne pas tomber dans une mélancolie extrême. Une autre chose qu'il avait remarqué fut que son manque d'énergie avait faibli et que maintenant sa paresse n'apparaissait qu'avant qu'il ne ferme les yeux. Certes, il n'avait remarqué cela que pour une fois, à son simple retour, une seule chance de le voir, mais il se connaissait si bien qu'il savait que cette paresse le quitterait à tout jamais. Peut-être reviendrait-elle parfois, mais jamais à long terme...

Il devait manipuler son chakra en fil souple et invisible, mais comment ? Il avait des possibilités qui s'offraient à lui, mais rien de très précis. Il n'avait jamais étudié ce domaine... Il y avait donc vraiment un début à tout. Et rapidement, Shiro se mit à penser, en croisant les bras et fermant son visage, indiquant qu'il ne voulait pas être dérangé. Plissé ainsi, son visage enlaidissait sa cicatrice, mais il s'en fichait. L'important était le résultat qui aboutirait en fin de ligne, et rien d'autre. Alors au diable si il devait se mettre nu pour réussir, tant qu'il progressait à un rythme raisonnable. Un fil de chakra, un lien, un simple lien. Si il se fiait à sa propre description de l'art des illusions, tout ce passait avec l'esprit. Une bonne base, et il garda cette information avant d'aller creuser sa cervelle. Ensuite vient la forme qu'il devrait faire prendre à son chakra. Mais comment faire prendre cette forme ? Et d'abord, comme manipule-t-on le chakra. Comme la Rage ? Certes, Shiro avait usé d'un moyen de manipulation pour cette technique, dû au fait qu'il devait projeté en plus de son énergie dans ses bras, et un peu tout son organisme une certaine dose de cette "énergie bleue". Ce fluide sans forme tant qu'on ne lui a pas donné celle qu'on voulait. Shiro se ferma d'avantage, plonger dans un autre monde pour réussir !

Tout devint noir, puis une marque blanche éclaira ce sombre décor. Elle avait forme humaine, et n'était nul autre que l'ombre de genin assis sur un sol uni au reste de l'environnement. Ses mains se joignaient puis se détachaient pour à nouveau se joindre : le Yamanaka enchaînait des mudras sans savoir leur utilité et bien sûr sans faire appel à ses fluides - mais dans la réalité, son corps reproduisait ses mouvements à la vue de tous, au milieu du désert, alors que son esprit était dans cet endroit clos. Ça le détendait tout simplement. Les mudras, comme avait essayer de lui enseigner Peyu, était une arme pour tout ninja qui se respecte. Sauf peut-être un combattant pur. Ces mudras, selon les dernières consignes qu'avait reçu Shiro, et ce qu'il avait un peu survoler dans son bouquin hier nuit, permettait de libérer l'esprit et ainsi de permettre au corps d'influencer son chakra pour qu'il prenne tel ou tel type de forme, créant donc ce qu'on appel jutsu. Mais oui ! Shiro n'avait qu'à utiliser un de ces signes correspondant au genjutsu pour façonner son chakra en lien fin. Mais lequel. Toujours dans son monde, il ouvrit les yeux, se leva lentement et posa les mains sur les hanches. Dans ce monde, il pouvait tout faire !

D'un coup, il cria à plein poumon. Il cria le mot Hukon, puis y rajouta un copain, Peyu : Peyu Hukon. C'était de la folie à première vue, mais il se sentait confiant - la seule chose qu'il ignorait toujours, c'est que son corps reproduisait chacun de ses mouvements, faisant donc résonner sa voix aux creux des oreilles de Mariya. Mais avant de laisser son imagination encore une fois divaguer, il pensa à Monoki. Si il ne se trompait pas, ce garçon était pro-genjutsu. Et lui, avait-il son monde comme Shiro, un monde qui le résonnait à se calmer ? Ah ! si il pouvait le revoir à nouveau, il ne manquerait pas de lui demander des trucs sur comment manipuler son esprit, inciter ses illusions à prendre forme. Et au fur et à mesure qu'il pensait à Monoki, dans le décor noir, une nouvelle forme blanche apparaissait. S'ajustant, elle finit par venir prendre les traits du konohien, le simple Yuko. Shiro en fut surprit, et dès qu'il laissa la peur le submerger, Monoki se dissipa en vaguelettes, comme sur l'eau lorsqu'on lance un caillou. Les ondulations frappa même tout le décor... Et même le corps du genin. Shiro en fut tout bouleversé, ses bouts de doigts avait étrangement ondulé.

D'un coup, le corps animé du Yamanaka se réveilla, se raidit puis se détendit, et son regard s'alluma, car il était vide lors de toute sa prestation de fou. Le soleil lui tapa directement dans la rétine, Shiro en perdit pied. Tombant sur les fesses, puis s'étalant de tout son long dans le sable chaud, il finit par rire. L'astre le berça quelque instant, et Shiro crut y voir un visage se dessiner et l'accompagner dans son euphorie. Puis le Yamanaka tourna les yeux vers sa nouvelle senseï. Elle serait une bonne équipière tout compte fait, lorsque Peyu reviendrait.

« Tu ne devineras jamais ce qui m'est arrivé. Je suis comme plongé dans un autre monde, où il faisait tout noir, et j'ai réussi comme à faire apparaître l'image d'un ami. Comme une illusion en fait ! Enfin, je crois ! Bref, voilà, avant de finalement commencer par cette technique première du genjutsu, je voudrais apprendre autre chose... Deux autres choses... D'abord, voudrais-tu me donner tout le signes ninjas, les mudras ? J'ai oublié... Ensuite, j'aimerais bien que tu m'apprenne une technique me permettant de me pratiquer à manipuler mon chakra, que ce soit n'importe quoi, je m'en fiche... Exemple... Tu as sûrement donnée une technique à deux autres, une technique non élémentaire non ? Et bien, si oui, je veux également l'appendre. Tu dois comprendre que je passe d'un art opposé à celui que je me voues maintenant. Haha ! »

Puis il se leva d'un bond, mais retomba sur le champ, perdant pied dans son propre pied. Sa forme était décidément vraiment médiocre.

Elle lui avait remontré les mudras comme il le voulait en en plus, elle allait lui apprendre à permuter, cette technique représenté dans un livre de ninjutsu comme un nuage de fumée et une bûche. Elle lui permettra de ne pas se retrouver dans la merde contre un adversaire comme Hishigi. Mais Shiro estimait que cette technique devait prendre bien du chakra pour être effectué, et elle ne devait pas être utilisé à tout moment contre de simple attaque. Même qu'elle pouvait être utile pour berner. De plus, son principe était simple, échanger avec un objet sur place. Hélas, dans le désert, il n'y avait pas grand chose. Cherchant d'abord des yeux, promenant son regard un peu partout dans l'aire d'entraînement, il finit par tomber sur une motte de sable. Hélas, elle ne semblait pas assez compacte pour qu'il use de cette-dernière pour transposer sa place avec. Dans un environnement comme celui-ci, il serait bien difficile de permuter, tant qu'il n'est pas quelque chose de semi-solide ou bien de solide. Alors l'idée vint au genin de faire une pâle copie de lui-même et tester sur son clone inconsistant. Il enchaîna donc le signe correspondant pour effectuer son clonage, laissant son chakra déverser de son être et prendre à demi-consistance à ses côtés. Se représentant mentalement, le jutsu finit par prendre forme, dans une rapidité impressionnante. En fait, ce n'était rien de très fantasque, seulement, c'était sous un autre angle de vue que Shiro avait essayé de le voir. Avant, il tapait et activait sans penser... Il devrait faire preuve d'intelligence... Et de sagesse, ne plus foncer comme à son habitude.

Il regarda son clone, qui comprenait où venait en venir son invocateur. Le vrai Shiro joignit les mains et se concentra, imaginant un lien entre lui et son image. Son monde noir revint, le gobant lui et son sosie. Ils se faisaient face maintenant, se regardant droit dans les yeux, prêts. Le véritable Yamanaka ferma les paupières, joignit les mains et se concentra. Un lien, un simple lien, fait de chakra, ce qui l'aiderait pas la suite pour apprendre le genjutsu. Il devait prendre appuis sur un lien qu'il connaissait, qu'il avait vue. Un lien tangible et non sentimental. La première idée était celle d'une corde toute simple, reliant un kunai à un doigt. Pensant de toute ses forces pour matérialiser dans son esprit la forme de son chakra, il relâcha inconsciemment le sien, en perdant une petite partie. Dans son monde, son clone ne bougeant pas, comprenant ce que son créateur voulait faire, patienta. Shiro avait vite comprit. La noirceur était son refuge, pour se calmer, et il en prenait maintenant conscience. L'esprit était donc si épatant ? Comme il l'avait fait pour Monoki, plus tôt, il imagina une boule bleue tanguer devant lui. Puis elle explosa au ralenti, projetant de longs bras et illuminant l'endroit de sa couleur. C'était son fluide, son chakra qu'il venait de matérialiser. Il prenait habitude, pouvait-on dire. Puis cette explosion vint prendre la forme d'un oiseau, un grand hibou : le sage de la forêt. La guépard avait été l'animal représentant son énergie, le hibou était celui de son chakra. Il était drôle Shiro avec ces images. L'animal vint se poser sur l'épaule de Shiro, et ce-dernier, s'attendant à ce qu'il pèse un tonne, se crispa. Mais les serres de l'oiseau se posèrent délicatement et aucun effort surhumain que dû employer le genin.

Tendant une main, Shiro agrippa une des plumes du volatile. Aussitôt, le hibou disparut, dans un nuage de plumes bleutés, qui tombèrent tous aux pieds du Yamanaka. Sa plume en main, Shiro se fit à la l'émietter au creux de sa paume, puis roule ses petits bouts pour en faire un fil fin. C'était comme normal, comme si Shiro l'avait toujours fait. Du bout des doigts, lissa les deux bouts, puis mordant l'un d'eux, tira de sa force brachiale sur l'autre. Le fil s'allongea. C'était son lien. Un lien drôlement construit mentalement pour attraper sa pâle copie. Bien vite, le genin mêla encore un peu de chakra à ce fil, puis le lança vers sa proie. Sa "plume" fusa vers l'épaule de l'autre Shiro, le harponnant brutalement. Ce choc fit onduler le monde intérieur de Shiro. Mais le Yamanaka en fit rien, trop presser qu'il était. Mais dès qu'il joignit les mains pour interpréter le mudra du boeuf, son lien se cassa en mille et un morceaux, saupoudrant le sol noir de l'endroit mental. Une petite neige bleutée. Et Shiro en devina la cause bien assez vite. Il n'avait pas fait ce que lui avait dit sa senseï. Il avait sauté une étape : malaxer son chakra, le former grâce aux deux premiers signes. Shiro sourit bêtement. Son insouciance l'avait rattrapé. Mais elle n'arriverait pas à le distancer. Il allait reprendre les devants. Bien vite, il s'engagea à recommencer ! Mais alors que une plume s'élevait à ses côtés, une image vint perturber son monde. Une flash éclaira ses ténèbres. Un homme apparut. Hishigi...

D'abord blanc, tout comme Monoki pour la première fois, ses traits se distinguèrent. De plus, les ténèbres fuyaient sa silhouette, découvrant un espace que Shiro connaissait derrière lui. Un ciel clair. Un terre terreux. Une rivière juste derrière lui. Bien sûr ! C'était juste au moment où Hishigi étirait son ombre, lors de l'examen chuunin. Ses souvenirs revenaient en escadrons biens serrés. Et comme de juste, le corps de Shiro se remémora l'affreuse sensation de ne plus pouvoir bouger. Et il revit l'ombre le prendre dans son filet. La rage montait en lui. La douleur persista à nouveau dans son dos. Non, son dos lui brûlait. Et puisque son monde était influencé par sa pensée, bien vite, Shiro vit ce beau décor flambé, comme si ce n'était que du papier. Il avait perdu le contrôle de son esprit. C'était terrible. Le genjutsu était terrible.

Ouvrant les yeux avec fracas, il retira bien vite sa veste de genin, se jetant les pieds joints dans le petit lac. La chaleur intense dans son dos s'estompa, mais celle à son oeil s'alluma. Alors il se submergea. Il avait cru à une illusion causée par son esprit. Il venait de comprendre l'art des illusions. Mais surtout, il venait d'avoir l'idée du siècle pour lui permettre de progressé. Il était fin prêt. Il allait tout détruire à sa venue, il allait chambouler sa vie dans quelques minutes. Il devait juste finir l'exercice de Mariya, soit la permutation. Sortant le torse à nu du petit lac, des chaînes pendant à son cou, à ses poignets, scintillantes au soleil, Shiro planta son regard dans celui de la chuunin. Il lui fit son sourire des plus arrogants, prouvant qu'il avait toujours sa tête forte. Son clone avait disparut lors de son "éveil", son délire, alors Shiro fit S2 à nouveau. Bien vite, il se boucla par un lien de chakra. Interprétant les deux premiers signes, il finit pas faire le dernier. Le boeuf, comme promis, le projeta d'une vitesse exceptionnel, dans un nuage de fumée, vers son clone, tandis que lui venait également. Il inter-changèrent de place au même moment, mais son clone explosa en une gerbe fumée, l'atterrissage trop éprouvant pour lui ; quant à Shiro, il tomba sur les genoux, ses jambes ne l'ayant supporté. Il ne sentait pas qu'il avait raté, c'était juste son corps qui n'était pas habitué. Un peu de pratiques le matin, et il arriverait. Alors, un sourire planté sur les lèvres, Shiro fut bien content. Il se tourna vers Mariya.

« Je crois que j'ai réussi. Donc, passons au Kasumi Juusha. Tu voulais donc un lien invisible pour mettre en mon filet ton esprit, te rendre donc vulnérable, mais sans forcer et sans te le faire savoir. Donc, insensible. Je crois bien que j'ai trouvé comme pénétrer ton esprit, enfin, je crois. Il sera simple... Je vais me fier à mon vécu, sur le combat perdu contre Hishigi Nara. Il a utilisé la fameuse manipulation des ombres sur moi-même, me rendant ainsi vulnérable. Je vais réutiliser son concept. Grâce à mon chakra, je vais faire un voile autour de ton esprit, ou cerveau, un fin voile. Ainsi, tu pourras voir au travers lorsque je te le permettrai, mais lorsque je voudrai agir, je n'aurai qu'à l'épaissir, structurant l'image que je voudrai te faire voir. Je crois que c'est ainsi que fonctionne le genjutsu... Ah ! c'est quoi le lien avec l'ombre de Hishigi... Et bien, l'ombre est comme un voile... Voilà ! »

Et en même temps qu'il déblatérait, il exécuta un seul mudra qu'il avait jugé le bon pour établir le lien. Le rat. Représentant la subtilité, la malveillance, la sournoiserie, les illusions étaient tout comme. Il fit son voile de chakra invisible, qu'il envoya par les airs rapidement, tombant et entourant l'esprit de sa senseï. Il espérait être assez discret, aidé par le Rat. Si elle n'avait pas sentit la venue de sa toile d'Ombre, il pourrait passer à la suite. Juste pour s'assurer qu'elle continuerait au cas où effectivement, elle n'avait rien sentie, il lâcha ses mains et dit tout clairement :

« Voilà. »

L’aire d’entraînement n’avait pas changé, pendant mon absence. Mis à part qu’il commençait à faire nuit, bien entendu. Wakida était toujours là, et semblait se démener avec des boules d’argile. A quoi pouvait-il bien s’exercer ? La deuxième personne présente me surprit un peu plus : Shiro ! Un des membres de la première version de mon équipe. Alors c’était lui, celui qui devait revenir de l’examen … Je m’approchais du petit groupe, le sourire aux lèvres, et leur adressais un salut enjoué. Après leur avoir dit bonjour, je fis posément remarquer :

‘’ Je vois que nous sommes quatre, dans l’équipe, finalement. Je suis contente de te voir Shiro ! L’examen c’est bien passé ? ‘’

Je considérais son bandeau, et m’aperçut que c’était en fait celui d’un Genin. Il n’avait pas été promut ! Plus étonnant encore, il semblait marcher difficilement. Enfin, ce n’était pas aussi fluide et énergique qu’à son habitude, à son souvenir. Finalement, la question qu’elle avait posée n’était pas vraiment appropriée à la situation …

‘’ Oh … Je suis désolée, Shiro. Je vois que n’as pas été promut, j’aurais dû observer plutôt que de poser une question stupide. Enfin, y’a du bien là-dedans : on pourra passer le prochain examen tous ensembles ! Après tout, lorsque l’on échoue, on doit tirer des leçons de son échec, pas vrai ? La prochaine fois j’irais aussi, il n’y aura aucune maladie pour m’en empêcher, et on sera tous les deux promus. ‘’

Je lui fis un petit clin d’œil et me tournais vers Mariya :

‘’ Mariya-senseï ! Je suis navrée que mes devoirs familiaux m’aient fait quitter aussi tôt l’entraînement, et que je me présente de nouveau sans façons devant vous. Seulement, ce n’était pas sans objectif ni intérêt, puisque cette absence m’a permit d’être initiée aux arts de ma famille. Je m’excuse donc et vous demande humblement de bien vouloir me permettre de reprendre l’entraînement ! ‘’