Une salle un peu à l'écart

Aire n°17

Sur le chemin, elle souriait comme quelqu'un qui s'apprêtait à faire une pire bêtise le ferait. Elle n'aimait pas ce village de toute façon, et elle ne comptait pas y faire régner la paix. Elle finit par arriver à la bibliothèque. Elle ne savait pas si Teruki la suivait et si il avait émit des objections. Elle était partie rapidement, extrêmement rapidement, comme absorbée par son idée folle. Elle avait en fait toujours eu envie de faire tourner cette bibliothèque en bourrique. Si elle avait été de ninjutsu d'affinité suiton, elle aurait certainement déjà provoqué une inondation, juste pour voir... Mais, aujourd'hui, son rêve allait peut être enfin s'accomplir. Elle entra dans la bibliothèque avec un grand sourire. C'était un lieu extrêmement grand, silencieux et bien organisé. Elle détestait cela. Une femme vient l'a voir. Ujiu l'a repoussa sadiquement. Elle savait d'avance où elle allait.

Elle accéléra et se faufila sur la gauche, elle passa une porte, longea un couloir, se retrouva dans une salle de travail ou des personnes étaient attablées à une table, avec une pile impressionnante de livres à leur côté. Ils ne la regardèrent même pas. Ce n'était pas grave, elle se vengerait. Elle eut un sourire, et prit la porte au fond sur la droite. C'était une salle insonorisée, mise là pour ceux qui voulait à la fois s'entraîner et s'instruire. C'était parfait. Elle regarda autour d'elle. La salle sentait le renfermé, mais heureusement, il y avait une fenêtre. Elle alla l'ouvrir. La vue donnait sur un petit parc, spécial intello. Elle détestait vraiment cette ambiance. Elle se retourna, la salle était vraiment grande et spacieuse, il y avait notamment un grand placard, un tatami et toutes sortes de statuettes pour s'entraîner au corps à corps. C'était parfait. Elle serait dorénavant la hantise de cette bibliothèque. Elle se retourna et attendit Teruki. Il s'était peut être égaré dans le rayon genjutsu ...

Pourquoi diable devait-il s'entraîner dans la bibliothèque ? Teruki avait suivi Ujiu sans parler, en réfléchissant. La réponse lui vint rapidement. La Kaguya devait haïr ce genre de lieu. Nul doute que lire un livre devait-être un exercice difficile pour elle. Ce devait être trop.. théorique, pour elle. Dans un sens, il la comprenait. Ce n'était pas en lisant qu'un Ninja gagnait en puissance. Mais c'était ainsi qu'il forgeait son esprit, et l'affutait telle une arme.

Durant ses années à l'Académie, Teruki avait passé de nombreuses heures à lire, dans ce lieu. Il aimait le calme qu'il y trouvait, et avait dévoré nombres d'ouvrages sur le Genjutsu, et les arts Ninjas. Pendant ce temps, ses camarades s'entraînaient au lancer de shuriken, et au corps-à-corps. Il avait toujours été plus faible physiquement, mais son esprit avait toujours été supérieur à celui de ses compères.

Et là, Ujiu lui avait demandé de le suivre, d'emprunter un livre au passage. Teruki n'eut pas à chercher longtemps. Il avait déjà lu nombre de livres, et savait ce qu'il n'avait pas encore dévoré. Il choisit donc un de ces pavés, nommé "l'art de l'illusion", et retrouva finalement Ujiu dans une salle, insonorisée et suffisament grande pour permettre de s'y entraîner. Pourquoi donc avait-il l'impression que ses Genjutsus allaient devoir prendre pour cible l'un des résidents de la Bibliothèque ?

Sans un mot, Teruki déposa le livre qu'il avait choisit une table, et regarda la Kaguya. Une douleur vive le traversa de nouveau. Il allait devoir se soigner. La plaie ne saignait plus, mais la douleur était encore présente. Serrant les dents, tâchant de ne laisser filtrer aucunes émotions, le Uchiwa décida d'attendre les instructions de Ujiu, qui n'allait pas tarder, sachant son tempérament...

Teruki était maintenant entré, il avait toujours cette blessure qu'il traînait avec lui. Peut être avait-il réussit à faire détourner deux-trois regards, lui. Ujiu repensa à ces imbéciles heureux qui travaillaient sans voir le jour, dans la pièce d'à côté. Elle se demandait si Teruki pensait autant de mal d'eux qu'elle en éprouvait. Ce serait une bonne chose qu'il ait autant de ressentiment qu'elle. Cela lui permettrait d'être plus efficace et de créer des problèmes bien plus importants. Elle regarda le livre qu'il avait rapporté, c'était ce qui l'intéressait. Elle l'ouvrit et le feuilleta. Enfin, elle fit semblant de le feuilleter, car en réalité, elle comptait sur la chance pour aboutir sur une page presque cohérente. Ces doigts arrêtèrent soudain de bouger et elle se mit à lire pour elle même.

Citation :: L'amour est de loin le sentiment le plus dur à faire ressentir à quelqu'un. Un pro-genjutsu reste encore aujourd'hui incapable d'une telle chose …

Blablablabla … Elle passa de nombreuses lignes.

Citation :: La peur est le sentiment le plus facile à faire ressentir. En effet, même un enfant est capable de faire ressentir de la peur, ou au minimum de l'inquiétude à quelqu'un …

Cette mascarade continuait encore et encore, mais elle avait obtenu quelques idées. Elle lança en montrant le paragraphe du doigt :

« Voilà, comme ils le décrivent dans ce texte, tu vas essayer de faire ressentir de la peur à quelqu'un. Les descriptions techniques doivent suivre, je n'ai pas fait attention à ce détail. Tu peux cibler n'importe qui dans cette bibliothèque, hormis moi. Comme je t'en ai parlé avant de nous mettre en route, il va falloir que tu fasses ressentir quelque chose par ta musique, à l'aide du chakra et d'une mélodie particulière.»

Vous savez lire ? C'est ce que Teruki manqua de dire. L'air cynique, il observait Ujiu, qui se dépatouillait avec le livre qu'il avait choisit. Soit. Elle ne comprendrait rien à l'art du Genjutsu. Jamais. Et personne ne prendrait jamais le temps de lui expliquer, de toutes façons. C'était inutile. Autant essayer d'apprendre à compter à un singe.
Mais elle faisait de son mieux. Elle tâchait de rendre le Genjutsu intéressant à ses yeux. Et ce n'était pas une mince affaire. Elle lui demanda donc de tisser son Genjutsu autour d'une personne, choisie au hasard. Décidément.. Elle devait craindre les pouvoirs de l'esprit, pour ne pas vouloir qu'il essaye ses attaques sur elle. Elle se sentait impuissante face à cela, et elle devait détester cela.

Le Uchiwa, sans parler, écouta les instructions de la Kaguya. Ses yeux ébènes se perdaient dans le ciel, son visage était tourné vers la fenêtre, un léger souffle de vent venant caresser son visage, et jouer avec ses mèches. C'était tellement calme.. Tellement reposant. Suna était un lieu agréable, par bien des côtés. il regretterait peut-être un peu ces moments de tranquilité, lorsqu'il quittera le village. Mais pour le moment, il apprenait à en profiter.
Il devait donc créer la peur. Bien. Il savait comment faire. Les Insectes maudits créaient déjà l'horreur dans l'esprit adverse. Ce ne serait pas dur de recréer cela. Mais la difficulté principale... C'était de tisser son Genjutsu grâce à la musique. Non par le visuel, comme d'habitude, mais par le son.

Nezu jeta un coups d'oeil par la fenêtre. Le parc de la bibliothèque. Plusieurs personnes, assises sur des bancs, lisaient, tranquillement. L'un d'entre eux, plus particulièrement, devait être un jeune étudiant de l'académie. Pas très grand, pas très costaud, il lisait un gros livre, que Teruki connaissait bien: "Le contrôle des éléments", un ouvrage traitant du Ninjutsu. Et, à côté de lui.. Trois autres jeunes garçons, certainement étudiant, eux aussi. Mais ils n'étaient pas là pour étudier..

"Alors, Baka, qu'est-ce qu'il y a ? T'as peur de te battre ? C'est ça, hein ?"

Des petites frappes. Des brutes stupides, incapable de comprendre des phrases longues de plus de trois mots. Les deux ou trois guignols, en somme, incapables de maîtriser leur chakra, mais qui, grâce à leur physique, allaient passer genin, et allaient ensuite devenir des ninjas inutiles et faibles. Mais en attendant, c'était eux, qui faisait la loi, à l'académie. Ce genre de situation était commune. Teruki avait déjà été embêté par ce genre de crétins. Il leur avait fait regretter.

En soupirant, Teruki reporta son attention sur la salle. Visiblement, Ujiu attendait qu'il commence. Le genin passa une main dans ses cheveux, attrapa sa flûte et la porta à sa bouche. Il devait faire circuler du chakra dans l'instrument, et s'en servir pour tisser son Genjutsu. Alors c'est ce qu'il fit.
Avec précision, il commença à distiller du chakra dans son souffle, et et par ses doigts. Ainsi, chaque note créée correspondait à une concentration de chakra particulière. Il lui fallut un peu de temps pour parvenir à trouver un bon équilibre. Cet exercice demandait une intense concentration, pour le moment. Il devait garder une pression de l'air régulière, et y distiller son Chakra. Extrêmement concentré, Nezu joua quelques notes. Il ne chercha pas à utiliser son Genjutsu, pour le moment, mais simplement à ressentir les notes, leur intonation, et le chakra qu'elles contenaient. Il parvenait ainsi à ressentir ce qui l'entourait d'une manière différente. Les yeux fermés; c'était par la musique qu'il localisait Ujiu. Qu'il localisait les personnes dehors, sur les bancs. Qu'il localisait le gamin, la victime, et les petites frappes. Qu'il sentit sans le voir le chef des petits crétins attraper le livre de l'étudiant, et le tenir au dessus de sa tête.

"Réponds quand on t'parle !"

Teruki réouvrit les yeux, et, avec un sourire, il désigna le crétin d'un doigt. Ujiu, ainsi, saurait qui était sa cible. Parce qu'il n'était pas possible de cibler plusieurs personnes. La musique était audible par tous, mais le chakra qu'il utilisait était insuffisant pour qu'il puisse tisser son Genjutsu sur tous.
Reprenant sa flûte traversière, les yeux fermés, Nezu adopta la position qu'il avait tant travaillé chez Fredo. Il attendit quelques secondes, jouant quelques notes, chargées de Chakra, et se décida, enfin, à lancer son Genjutsu. Il visait le chef des petites frappes, celui qui tenait le livre. En utilisant sa musique, il pénétra son esprit, avec aisance. Pendant ce temps, ces doigts jouaient, tout seuls, la mélodie nécessaire. Son esprit œuvrait, et son corps suivait les consignes, comme par réflexe.
Lentement, il tissa son Genjutsu. La folie totale. Une mélodie étrange se faisait entendre, assemblage de notes particulièrement aiguës, jouées sur un rythme qui pouvait sonner faux. En vérité, il jouait juste, et un bon musicien aurait même dit que le morceau joué était particulièrement difficile. Mais pour un néophyte, ce que jouait le Uchiwa pouvait apparaître comme dissonant, et désagréable pour l'oreille.

Teruki, avec aisance, commença à manipuler ses flux de Chakra, et créa sa première illusion. Le gamin qu'il visait hurla de peur et de douleur lorsque le livre qu'il tenait à la main lui mordit la main, et lui arracha plusieurs doigts. Il perdit tout ses repères lorsque, brutalement, il ne mesura plus que quelques centimètres, entourés par des géants qui hurlaient de rire en le montrant du doigt. L'instant d'après, il avait retrouvé sa taille normale, mais était allongé au sol, entouré par plusieurs personnes qui le frappait, à coups de pieds et de poings..
Alors qu'il continuait de torturer mentalement le chef des petits frappes, une douleur le ramena à la réalité. Ujiu avait appuyé sur sa blessure, peut-être fatigué par les sons désagréables qu'il créait. Le Uchiwa jeta un coups d'oeil par la fenêtre. Dans le parc, sa victime hurlait encore de peur, entourés par plusieurs personnes inquiètes. Il allait lui falloir quelques temps pour s'en remettre...

Ujiu observa la scène, elle était assez impatiente de voir ce que donnait cette technique. Teruki semblait déjà en connaître les détails, il ne chercha même pas à obtenir la mélodie précise dans le livre. La Kaguya réalisa que son piètre manège avait été bien inutile. Mais, peu importait, elle avait hâte de voir les conséquences de sa technique. Ces conséquences ne manquèrent pas de classe, l'adversaire se roula comme un idiot en maugréant et en se ridiculisant un maximum. La Kaguya le trouva bien pathétique. Elle se tourna vers le Uchiwa, une fois qu'il eut terminé et le bombarda de questions, par simple curiosité.

« Teruki, comment se fait-il que plusieurs personnes ont entendu ta musique mais que seule ta cible en est souffert ? As-tu aussi décidé de ce qu'il voyait ? Ou est-ce lui qui s'est mit à perdre la tête tout seul ? Serait-il possible à ton avis d'inventer une nouvelle mélodie pour avoir une saveur personnelle ? »

Elle réalisa qu'elle avait parlé sans forcément sans rendre compte, puis constatant qu'elle en avait encore en réserve, elle maugréa quelque chose puis reprit :

« Et puis, tant que je suis dans les questions … Que penses-tu de l'équipe ? As-tu une idée du nom de celle-ci ? »

Elle se tourna soudain, le gros lard s'était relevé. Elle hurla :

« Hé ! Si tu as un problème c'est ici qu'il faut venir le régler. »

Elle fixa l'abruti et il la fixa un peu, puis il intima l'ordre de partir à sa bande. Ujiu fut surprise, elle pensait qu'il viendrait se battre … Elle en conclut alors que le genjutsu de Teruki devait vraiment être puissant pour instaurer autant de crainte au perturbateur devenu perturbé. Elle sourit.

Teruki avait réussi. C'était l'impression qu'il en avait eu. Il avait crée la peur, et la folie. C'était ce qui importait, non, dans cette technique ? Il regardait Ujiu, plutôt satisfait, en s'attendant à ce que cette dernière soit indifférente, voire agressive. Mais, pour une fois, elle se révéla simplement.. Curieuse. Et cette curiosité était plutôt agréable, en vérité: Nezu se décida à lui répondre.

"La musique est audible par tous, mais tout le monde n'a pas le même esprit. On n'utilise pas le Chakra de la même manière selon les personnes. Pour le Kasumi Juusha, par exemple, il est aisé de manipuler plusieurs esprits. Mais lorsque l'on cherche à créer de la souffrance, cela est plus difficile. Je joue une mélodie chargée de Chakra, mais je n'utilise ce Chakra que sur ma victime... C'est un peu comme faire des cercles dans un sens avec une main, et avec l'autre faire des cercles dans un autre sens.."

Exercice plutôt difficile, en soi, que de faire cela. Mais il était déjà plus facile d'arriver à l'effectuer. Teruki, lui, savait qu'il ne pourrait peut-être jamais utiliser son Genjutsu sur plusieurs personnes. Mais ce n'était pas vraiment un problème. Il continua donc son explication.

"J'ai influencé son cerveau pour qu'il ait des hallucinations, et qu'il perde la tête. C'était d'autant plus facile qu'il est jeune. Ma mélodie sera peut-être différente à chaque fois. C'est par elle que je crée mon Genjutsu, et il sera différent selon mes adversaires. Il y a moyen d'amener la victime à voir plutôt telle ou telle chose, mais sans vraiment en décider..."

Teruki se tut un instant, réfléchissant à ce qu'Ujiu lui avait dit. Un nom d'équipe ? Ce qu'il pensait de ses camarades ? Devait-il dire la vérité, ce qu'il pensait, ou devait-il mentir ? Fixant Ujiu, les bras croisés, le Uchiwa réfléchissait à toute vitesse. Que devait-il dire ? Il se décida rapidement: il dirait la vérité. Du moins une partie.

"Je suis plutôt content de l'équipe. Lilith me ressemble, dans un sens. Elle a de l'ambition, de la hargne. Kira, lui.. Il ne ressemble à aucun de nous. "

Il marqua une petite pause, avant d'enchainer.

" Quand à un nom d'équipe.. Je n'ai pas d'idée. Je sais toutefois une chose: il vaut mieux qu'il provoque l'effroi chez nos adversaires. "

Ujiu n’ajouta rien à la réponse de Teruki, mais elle n’en était pas moins plutôt d’accord : Kira était bel et bien un peu différent. C’était une mauviette …
Un nom d’équipe qui provoque l’effroi chez leurs adversaires … Oui, elle était entièrement d’accord.
La Kaguya réfléchit un petit moment, après les dires de Teruki, et finit par reprendre le livre qu’il lui avait apporté. Elle détestait chercher, mais elle allait devoir faire un petit effort pour l’occasion … Elle ouvrit le livre et le feuilleta encore plus vite qu’elle ne l’avait précédemment fait, sautant parfois deux à trois pages dans le même mouvement. Elle finit par voir quelques images d’instruments de musique, et ralentit le rythme, pour finalement tomber sur des … Partitions. Enfin c’est ce qui était marqué, mais, somme toute, ce n’était que du texte. Elle remonta les ‘partitions’, jusqu’à aboutir à la première, et lut en diagonale l’introduction.

‘’ Bien, teste celle-ci. Ca s’appelle la folie totale, et c’est écrit qu’elle fait ressentir de l’effroi à la victime. Ca me parait bien. Cette fois, essaye de respecter la mélodie du livre … ‘’

Elle jeta un regard circulaire dans la salle, attendant un résultat, mais repensa soudain à une parole du jeune Uchiwa …

‘’ Ah … Et ta cible devra être un adulte. Tu as dit que c’était plus facile d’effrayer un enfant, alors essaye sur un adulte. ‘’

Peut-être aurait-elle dut avoir de la pitié pour tous les pauvres gens qui venaient simplement lire, et risquaient de subir un genjutsu dévastateur alors qu’ils n’avaient rien demandé …
Mais non. C’était bien le cadet de ses soucis.
Elle se cala bien sur son siège, et attendit de voir ce que donnerait la mélodie de Teruki, assez impatiente malgré l’aversion qu’elle éprouvait envers le Genjutsu.

Aire d'entraînement

Je venais d'achever mes exercices. Ou plutôt l'entraînement éprouvant que m'avais prévue cette tordue de Kaguya. J'étais en âge. Sans parler de cette chaleur... On aurait pu penser qu'une Sunnéene s'y habituerait, mais ce n'était pas encore le cas en ce qui me concernait. Hikari me suivait, sagement comme un toutou bien dressé. Ca me froissait les nerfs qu'il n'ait pas un peu plus de liberté et d'indépendance. Mais bon, je vais faire avec. Je soupirais en poussant la grande porte de la bibliothèque. L'air y était frais, je me détendais à l'idée de fermer les yeux un instant et prendre une bouffée de fraîcheur. Ce que je ne manqua pas de faire. Mes poumons se gonflèrent et je senti l'énergie revenir en moi.

Je n'étais certainement pas vêtue comme tous ces intellectuels plongés dans leurs lignes qui ne pouvaient même pas relever leur visage pour admirer mon corps magnifique. Quel décevant spectacle !

Alors que mes yeux parcouraient la bibliothèque, j'entrevit quelques reflets roses entre deux rangées de livres. Ujiu l'avait pris à part. Elle ne souhaitait certainement pas être dérangée. Je m'approcha alors de la bibliothéquaire, le sourire aux lèvres.

" Bonjour, je suis la coéquipière des deux ninjas là-bas *je fis un signe de la tête dans leur diréction* je devais les rejoindre après mon entraînement mais ils n'ont pas l'air de vouloir être dérangés. M'ont-il fait passer un mot ou une note en ce qui me concerne ? Ou dois-je attendre la fin de leur petite excursion ? "

[HRP : je n'ai pas réellement saisi le mp Choji mais écris moi juste le mot d'Ujiu et je posterai la suite]

La bibliothécaire fait signe qu'elle n'a pas de mot, mais qu'elle a pour consigne de diriger Lilith vers la salle où ce trouve les deux autres.

"Suivez-moi."

Elle se lève et prend directement sur la gauche. Elle suit un chemin qu'elle connaît par cœur. Son pas est assimilable à celui d'un chat, rare compétence d'une bonne bibliothécaire. Elle passe une porte, longe un couloir et se retrouve dans une salle de travail. Des personnes étaient attablées à une table, avec une pile impressionnante de livres à leur côté. Elle fit alors signe qu'ils étaient presque arrivés. Elle montra une porte au fond à droite et dit :

"Ils sont là dedans, c'est une salle insonorisée, pour s'instruire et s'entraîner."

Elle laissa Lilith sur place et prit la direction inverse.

[P.S: Tu ne peux pas les voir initialement Lilith.]

Je vous remercie

Alors que je me trouvais face à la porte, conduite par la bibliothécaire qui n'avait, à mes yeux, rien de plus ravissant qu'une asperge, j'hésitais un peu. La main sur la poignée, je fit cliqueter cette dernière en la tournant légèrement. Le mal est fait, ils savaient que j'étais là alors pourquoi reculer ? Mon visage était livide, froid comme d'habitude. Je n'affichais aucune joie, bien que je fus soulagée de me trouver dans un endroit si frais.

Mes yeux se plantèrent sur la table du couple Ujiu et Teruki. Ils étudiaient... Ou plutôt, se concentraient. L'Uchiwa, c'était le genjutsu, quand à la prof, un peu de bon temps ça ne faisait pas de mal. J'hallucinais. Pendant que je me tapais le soleil du désert, ils étaient là, les fesses sur une chaise.

Bref... J'avançais sans trop faire de bruit afin de ne pas déranger mon coéquipier. Ujiu m'aperçut alors. Je ne dis rien, elle devait certainement connaître la raison de ma venue... Je préférai me taire pour ne pas surprendre le prétentieux aux allures toujours aussi nobles. Quand à Hikari, il attendrait dehors. Il était hors de question qu'il m'accompagne partout. Je devais l'avoir en cas de besoin. Mais je tenais à ce qu'il garde un minimum d'indépendance.

[HRP : pas terrible terrible mais j'ose pas papoter en première]

Ujiu était en train de jouer avec un bout de crayon. Elle s'amusait à l'aiguiser avec son kunai. Ce n'était pas drôlement amusant, mais c'était ainsi, qu'elle passait le temps, en attendant que Teruki soit prêt à détruire la bibliothèque, ou alors que Lilith revienne... Elle ne pensait pas qu'un jour, elle verrait l'arrivée de cette fille comme le moyen de la sauver de l'ennui.
Soudain, elle prit un ivre dans la pile de l'Uchiwa, l'ouvrit aléatoirement, en déchirant une page violemment et commença à la plier. Son objectif ultime était de faire un avion. Elle y arriva enfin... Le bout de papier en avait la forme, mais lorsqu'il s'élança pour voler, il percuta le sol, de plein fouet, après avoir fait un zigzag inattendu. Comment faisait cet abruti pour faire avancer son avion ? C'était bien le moment de penser à lui ... Cet énergumène... Elle soupira et remarqua que Lilith était dans la pièce. Ujiu ne transmit pas sa joie de la voir, au contraire, elle murmura quelque chose comme:

"Je déteste les bibliothèques. Et toi ?"

Elle attendit la réponse, puis eut un sourire. Elle continua:

"Alors, montres moi le résultat de ton périple dans le désert, je veux te voir réaliser la technique, devant moi. Essayes de la faire sur une étagère, n'importe laquelle."

Soudain quelqu'un entra ... Il toqua et prit instantanément la parole. Il n'avait certainement pas vu que Ujiu était là ou alors, il ne la connaissait pas encore. Elle le fusilla du regard et lui ordonna de ne pas lui couper la parole. Courageux le jeune homme insista, jusqu'à ce que la Kaguya se lève, très menaçante. Le jeune homme baissa la tête et n'insista pas. Il attendit donc que Ujiu lui donne le feu vert. Celle-ci reprit :

"Non, finalement, je n'ai plus rien à ajouter ... Allez-y."

"C'est une mission très importante pour mademoiselle Lilith Inuzuka. Celle-ci me vient directement du Kazekage. Voici le parchemin qui en relate les consignes. Merci de vous en occupez au plus vite. A bientôt."

"Ah ce Kazekage, toujours pressé ... Bon montres moi, comme prévu, ta technique avant de partir."

Voici le parchemin:

Citation :: Chère Lilith Inuzuka,
Nous comptons sur vous pour accomplir votre première mission pour le village. Celle-ci est de rang D et consiste à récupérer "vivant" un jeune genin, vraisemblablement déserteur. Son absence a été déclaré rapidement et il doit encore se trouver dans le désert. Il se nomme Shiro Yamanaka et une photo de lui à son inscription est jointe au parchemin.
Nous vous avançons exceptionnellement 100 gils, qui aurait dû être votre récompense pour que vous puissiez louer les services d'un cheval ou d'un dromadaire (30 gils, 10 par journée, devrait toutefois vous suffire). Attention, en cas d'échec à votre mission, vous devrez rembourser les 100 gils.
Autre chose, en cas de refus de la part du déserteur à vous suivre, vous avez l'autorisation de le combattre jusqu'à sa mort, si nécessaire.
Très respectueusement,

Le Kazekage.

J'étais nerveuse. L'ambiance était oppressante. Non, gavante. Que des têtes de Turcs à lunettes, absorbés dans les bouquins. D'un ennui navrant d'ailleurs... Quelle perte de temps. Je soupirais. Teruki ne semblait pas différent de toutes ces têtes à claques. Ujiu, elle, était préoccupée à faire un avion de papier visiblement... Raté. Quelle chance, je ne prendrai pas sur la tronche cette fois-ci ! Si vraiment elle devait se passer les nerfs, ce serait sur cette carcasse qui vallait mieux laisser sur le sol.

" Hmmm... Oui c'est vrai. Les proies masculines sont généralement de très mauvais goûts. "

J'ossais les épaules. Les raisons de cette hantise d'Ujiu provenait certainement du fait qu'elle ne tenait pas en place. Elle me désigna une armoire, me demandant de lui executer la technique. Rien de plus simple seulement quelque chose m'irritait... Moi qui aimais le travail soigné, je ne pouvais pas m'executer sur des rangées de livres ordonnées. Mon esprit maniaque me l'empêchait. Je me dirigea donc vers Teruki en le pointant sans hésiter du doigt qui s'agita juste au dessus de sa petite tête d'Uchiwa.

" Je ne peux pas plutôt... "

Je fus interrompue soudainement de mes envie de défoulement par un tappage trop indiscret derrière la porte. Qui donc venait nous déranger pendant que je m'apprêtais à cogner l'Uchiwa ? *

Etant donné que je venais d'être perturbée dans mes intentions douteuses, l'envie de l'assomer me passa très vite. Je m'approcha alors des étagères...

" Il risque d'y avoir de la casse donc je ne prends pas la responsabilité du rangement par la suite "

Après m'être entendue avec Ujiu, je me mis face à l'étagère en question. Celle qui ne comportait pas de livre. Etant donné que cette dernière était constituée de bois, je ferai gaffe EGALEMENT de ne pas faire flamber la bibliothèque... Bon... Je me concentre (rituel habituel, je ne vais pas décrire mon etat d'esprit toujours imperturbable lors de ces moments) puis je joue la carte de la simplicité. Je repense à mes flux de chakra et à l'appesanteur que je ressentais lors de l'achèvement de mes exercices dans le désert. Coup sec et rapide. Un peu d'énergieet hop, ma jambe s'élança à l'horizontal pour faire chavirer le meuble. Une trainée de flamme suivait la volte de ma jambe pour finalement s'estomper.

Je tournais le visage vers Ujiu, un air de satisfaction sur les lèvres avant de récupérer le parchemin et de remercier poliment le messager.
Après la lecture de celui-ci je posa la note sur la table, face à Ujiu afin qu'elle me donne l'autorisation de quitter l'entraînement et d'accomplir ma tâche. J'allais m'amuser... Les dernières lignes me faisaient relativement sourire.

[* Le cognage d'Uchiwa est un acte qui requiert énormément d'attention et de concentration car il procure énormément de plaisir]

[Technique acquise et autorisation de partir donnée.]

ARMURERIE

J'étais sereine. Mon nouvel équipement me redonnait confiance en moi, malgré cette mission plus ou moins pesante qui m'avait gâché une partie de ma journée. Pour rien décidément. Mais ces quelques pièces m'avaient permis d'améliorer mon sabre.

Le sourire aux lèvres, j'avançais, la main caressant mon nouvel étui en direction de la bibliothèque. Là où nous nous étions quitté avant mon départ. Qui sait, Ujiu s'y trouverait peut être de nouveau ? Je me demandais ce qu'il en était de mon compagnon Uchiwa. Avait-il changé depuis mon départ ? S'était-il amélioré ?

Il allait falloir que je prenne contact avec lui si je voulais organiser ma revanche contre les shinobis de Konoha. Ma défaite me laissait un goût amère dans la bouche. Mais j'avais apprécié Sanseiu et le combat que nous nous étions fait. Même se je n'avais pas été de taille, j'avais pu grâce à lui, découvrir mes limites.

C'était ici. La bibliothèque se dressait comme un titan face à moi, la gueule grande ouverte, menaçante. Brrr... J'avais horreur de cet endroit. Amenant ma bête à mes côtés, j'entrais en silence pour respecter les règles écrites sur le petit document à l'entrée. La jeune bibliothécaire était toujours au même endroit, assise derrière le comptoir et plongée dans un livre de petite taille. Elle levait la tête vers moi soudainement, rajustant brusquement ses lunettes :

" Oui vous désirez ? "

" Simplement retourner dans la petite salle à l'écart. "

Elle me fit un signe de la tête indiquant la direction du lieu dit avant de se replonger dans sa lecture. Ne sachant que dire de plus, j'avançais vers la salle en question, poussant légèrement le battant de la porte qui grinçait encore. Cette fois-ci en revanche, il n'y avait personne...

Ce fut au tour d'Ujiu d'entrer dans la salle. Peut être que l'attente fut longue pour Lilith, mais la jounin ne s'attendait pas à un retour aussi rapide. Elle était allé jeter un œil sur la mission que lui avait confié l'homme au commande du village. C'était une petite mission, certainement dévalorisante. La Kaguya avait demandé une entrevue avec le Kazekage, pour lui expliquer qu'on ne devait jamais sous-estimer un de ces élèves, en lui donnant une de ces missions, qui font perdre le temps de tout le monde. Elle était légèrement énervée que l'on puisse lui manquer de respect ainsi. Elle le fut encore plus lorsqu'elle apprit que le Kazekage refusait son entrevue. Trop occupé, soi-disant. Peureux, oui.

"Bonsoir Lilith."

Elle était rentrée dans la salle, sans défoncer la porte et avait salué l'Inuzuka avec politesse. C'était un fait très rare pour être souligné. La jounin continua, sans excès de violence dans la voix:

"Tu es rapidement revenu ... Je suppose que tu as donc réussit. Comme la plupart des gens, le Kazekage pense qu'il faut avancer étape par étape. C'est vraiment regrettable, à mon avis."

Elle émit de parler de son envie d'aller lui dire ce qu'elle pensait. Et elle reprit :

"Nous serons toutes les deux pour cet entraînement. A croire que tes compagnons masculins sont en dépression à cause de nos deux caractères ou alors à cause de leur sentiment de faiblesse à nos côtés."

Un sourire se décida sur son visage, puis s'élargit de plus en plus, jusqu'à ce que la Kaguya explose d'un rire moqueur. La médécine ... Le genjutsu ... Des arts de faibles. Elle s'imaginait Teruki et Kira en train d'avaler de la bouillie, en étant affalé sur un fauteuil, l'esprit vide et le regard triste. Elle reprit son calme et demanda:

"Alors, que veux-tu apprendre ? Puisque tu dois être là pour cela, non ?"

[Vers 18 heures ?]

Le bout de mes ongles se percutaient un à un maladroitement sur la table, produisant une mélodie désagréable. Mon impatience était l'un de mes plus grand défaut. Et même si j'hésitais déjà à partir, je savais qu'il n'y avait qu'ici que je devrais attendre le retour d'Ujiu. Forte heureusement pour mon tempérament impulsif, la porte s'ouvrit et mon visage s'illumina de nouveau. L'anxiété d'avoir été retenue pour cette mission stupide retenait encore mon corps tendu et noué d'une colère apaisée depuis peu et mes poings de se serrer et se déserrer consécutivement. J'avais envie de rire nerveusement, ou plutôt de me défouler. Je ne pouvais pas tenir plus longtemps. Mon esprit tourmenté de vieille folle hystérique se calma tout doucement pour laisser place à la froideur habituelle que je dégageais.

" Bonsoir... "

Ce pendant, j'allais faire note de cette perte de temps à Ujiu qui semblait elle aussi irritée par mon devoir.

" Il va falloir que je te le dise... Une journée pour récupérer un gamin illuminé en plein milieu du désert. Il n'avait même aucune raison de partir... Un coup de tête. Quelle connerie ! Mais je crois que ce qui me chiffonne le plus... C'est qu'il ne m'ait posé aucune résistance. "

Je soupirais, évacuant la colère avant qu'elle ne me démange et me contraigne à hausser la voix de nouveau.

Pourtant, une pointe d'humour de la part de ma professeur qui était à mon goût excellente, ne put m'empêcher d'échapper du fond de ma gorge un rire nerveux et sec. La seule idée de surpasser les hommes me faisait le plus grand bien. Surtout ce Teruki... Ce gosse prétentieux, dévalorisant sans cesse l'art du combat rapproché.

" En effet, cela fait bien longtemps que je n'ai pas vu Kira et l'Uchiwa. "

Il n'y avait aucune raison pour que je l'appelle par son prénom.

" J'ai l'impression que l'équipe s'est décousue. Mais si tu le veux bien, j'ai besoin de me défouler. Et pour moi, ce sera toujours la même réponse... Du taijutsu encore et encore. "

Ujiu constata avec effroi à quel point la mission avait été pire que ce qu'elle même avait imaginé. Lilith avait été employée pour aller chercher un gosse de quatre ans en train de jouer dans le bac à sable sans permission ? Aie Aie Aie, cela ne devait pas faire plaisir. Pire que d'attendre le Kazekage pour rien. La Kaguya demanda :

"Il faudrait que je t'apprenne comment provoquer les hommes, ces idiots. Je fais cela de temps en temps pour ne pas perdre la main. Enfin ... Tu aurais pu lui donner quelques coups, pour qu'il comprenne qu'on ne te fais pas déplacer pour rien ..."

Ujiu se demanda ce qu'elle même aurait fait dans la même situation... Elle écarta cette pensée d'un geste. Les missions d'escorte ou autres du même style n'avaient jamais été son genre. Elle revient donc au sujet du taijutsu, qui lui tenait à cœur.

"Tu as le choix entre trois techniques : Rage, Arashi,la tornade écrasante et la Furie enflammée. Fais ton choix et expliques moi pourquoi. On attaque de suite après."

Il n'y avait nul doute là-dessus. Ce gosse méritait bien une baigne dont il en aurait gardé le souvenir. Et je me demande encore pourquoi ma main n'avait porté aucun coup sur son tendre visage, exprimant trop bien la joie et la bonne humeur. Ah... Ce gamin n'avait rien pour se protéger, en effet. C'est certainement pour cela que j'hésitais à frapper la proie facile. Le minimum de fierté que j'avais m'empêchait donc de faire ce qui était à l'encontre de mes habitudes maniaques et propres. J'avais beau être sournoise et pleine de vice (j'en passerai de toutes les couleurs), je gardais mon panache pour les occasions de gloire. Encore plus calculateur...

" Oui j'aurai dû... Il le méritait bien d'ailleurs... "

Mes pensées divaguaient au regret de ne pas m'être acharnée sur ce pauvre gosse avant de reprendre mon entraînement. Un petit échauffement n'aurait pas été un mal... J'avais mal joué ma carte. Et puis... J'aurai pu mentir au Kazekage, en annonçant qu'il avait quelque peu résisté. Je soupirais à l'idée d'avoir manqué cette opportunité... Tant pis, ce sera pour une autre fois. Et tant dis que mon regard fit comprendre à Ujiu que j'étais sortie du monde de mon petit monde imaginaire, je répondis tout simplement :

" Arashi je le sens bien... C'est un nom poétique. Esthétique et distingué à prononcer en combat. "

Ujiu ne dit rien lorsque Lilith indiqua qu'elle avait quelques regrets sur le fait de ne pas avoir fait quelques bleus au gamin qu'elle devait ramener au village. Elles étaient en phase sur ce point. On ne devait pas faire déplacer une spécialiste du corps à corps pour rien, sans en payer les conséquences.
L'idée de se rendre dans un stupide lieu rempli d'hommes idiots en compagnie de Lilith et de provoquer et d'éclater une poignée d'hommes lui parut à cet instant une très brillante idée. Plus que de malmener de studieux rats de bibliothèque. Toutefois, elle se dit qu'elles auraient bien le temps, après l'entraînement. Il commençait à se faire tard et il ne valait mieux pas divaguer tout de suite. D'ailleurs la bibliothèque devrait fermer ces portes dans une heure, il n'y aurait donc plus personne à l'intérieur, hormis elle, Lilith et de stupides bouquins ne demandant qu'à être brulés.
La Kaguya eut un sourire mesquin et rapide avant de revenir au sujet d'Arashi.

“Ce n'est pas son nom qui fera mal à tes adversaires Lilith, mais ce sera sa puissance de frappe.”

Elle prit le temps de réfléchir à son explication avant d'ajouter:

“C'est un coup complexe, qui se réalise en l'air au niveau de la tête de l'adversaire. Tu devras te trouver à cette hauteur à l'horizontale, puis faire un tour sur toi-même, pour prendre de la vitesse, et balancer ton pied dans sa figure.”

Ujiu déplaca une armoire pour sortir deux matelas qui étaient placés derrière celle-ci. Elle les posa sur la sol, l'un sur l'autre, dans la coin gauche de la salle. Elle placa un simple matériel de saut en hauteur à la frontière du bord droit des deux matelas. Elle fixa la hauteur à 1 mètre 40. Elle regarda son élève, avec grand sérieux :

“Tant que tu ne seras pas capable de faire 1 mètre 90 en saut en hauteur, ce n'est même pas la peine d'envisager la deuxième partie de la technique.”

Assise sur le coin de la table, les jambes croisées, je regardais en silence Ujiu disposer les préparatifs pour l'entraînement. Ce qui m'étonnais dans tout cela, c'était le matériel qu'elle avait dissimulée dans la salle. Des matelas, des lattes et une barre de saut en hauteur. Jamais je n'aurai cru que tout cela puisse être caché dans une bibliothèque. Sauter ne sera qu'un jeu d'enfant pour une kunoichi choisissant la voie du taijutsu. Avec ma grande taille et mes exercices de manipulation de mon chakra et de mon énergie, ce devrait être faisable. Ça tombait bien, j'avais la sérieuse envie de me défouler. Quoi que dans une salle de bibliothèque, il n'y avait pas vraiment de quoi se mouvoir correctement.

" Je vais y arriver, ce sera un jeu d'enfant. "

Et pendant que ma vanité reprenait le dessus, je commençais à déplacer quelques tables que je plaquaient vers le mur du fond afin de dégager un peu d'espace. Mes yeux rivés sur la barre, plus je l'observais, plus je sentais la difficulté approcher... Finalement, 1m90 c'était assez haut. Et même si en combat, j'avais su faire des sauts impressionnants, l'angoisse commençait à monter. Si j'échouais, elle abandonnerait l'entraînement tout de suite. Je savais que je pouvais le faire. Le silence reignait, elle avait les yeux fixés sur la barre et n'attendait que mon saut.

" Allez j'y vais... "

Sans la faire plus languir, je massais tout doucement mon plexus solaire, activant la détente de mon corps de façon presque robotique. Une fois les membres détendus, l'énergie circulait de façon fluide dans tous mes muscles. Je plaçais ensuite une bonne dose de chakra dans la plante de mes pieds afin de donner de l'impulsion à mon saut après ma course. Je m'élançais alors... Je n'avais que quelques mètres à parcourir avant de pouvoir sauter, ce qui était très peu comme élan. Et au moment de bondir, ma jambe gauche passa la barre en ciseau, mon corps couché à l'horizontal et ma jambe droite suivit secondement avant que je ne retombe sur les genoux et les coudes, amortie par le matelas. La barre n'avait pas frémis, comme je l'avais prévue. Je savais que ce saut serait à ma portée. Pourtant, je n'affichais aucun air de satisfaction sur mon visage.

Ujiu Kaguya s'enfonça les ongles dans la paume de sa main droite. Elle se demanda si cela la calmerait. Elle utilisa alors sa main gauche pour enfoncer ces ongles encore plus profond. Elle forca de plus en plus, mais ni craquement ni sang n'apparurent. Elle desserra finalement son étreinte. Non, cela ne la calmait pas du tout. Elle releva la tête au moment où Lilith fit son premier essai. La vitesse et la hauteur, il y avait tout ce qu'il fallait et la première étape fut balayée par l'Inuzuka.

« Bien. »

Elle se leva et se rapprocha de Lilith qui était allongée sur le matelas. Elle poussa le matériel de saut en hauteur sur le côté et reprit la parole.

« Je suppose que tu attends la deuxième étape avec impatience. Resautes, de la même manière, sauf que cette fois, entraînes ton pied en rotation et fait le gicler en direction d'un ennemi invisible. Fais cela dix fois d'affilé et ensuite tu essayeras sur moi, sans matelas et on verra laquelle encaissera le moins bien. »

Je me levait en m'appuyant sur mes avant-bras dont les courbatures commençaient à se faire ressentir. Tout cela me fatiguait... Des exercices, toujours les mêmes efforts à fournir. Heureusement que l'air de la bibliothèque était frais et supportable. Vraiment, ce climat n'était pas fait pour moi. Deux grosses marques noires cernaient mes yeux, comme si j'étais prise d'insomnies depuis un mois. J'avais besoin de me détendre. Après les exercices, les missions et les achats à l'armurerie, je n'avais pas vraiment pris le temps de m'occuper de moi-même. Et je sentais mes muscles aussi tendus qu'un hammac sur lequel Homer Simpson se serait allongé...

" J'y vais "

Je ne pouvais cependant pas arrêter tous mes enchaînements sans qu'Ujiu me le permette. Une course jusqu'à la barre, et la même procédure qui s'enchaîna. L'impulsion dans mes longues jambes me fit bondir comme un léopard. Il n'était pas difficile pour un pro taijutsu de bondir de la sorte. Surtout après l'entraînement que j'avais subit dans le désert. Lorsque j'atteignit le point culminant de mon saut, mon corps se fendit en deux, brisant mon dos pour esquiver la barre et je retombais délicatement en pivotant ma jambe, de sorte à ce que la rotation soit énergique et précis. Et même si la retombée était moins gracieuse, j'essayais chaque fois d'améliorer la souplesse de mes coups et l'arrivée.

C'est au bout du huitième enchaînement seulement que l'exercice me fut aisé. Et même si la fatigue se faisait ressentir et que ma respiration s'accélérait, j'enchaînais sans m'arrêter les sauts, toujours avec grace et soin. Il ne pouvait en être autrement. Les retombées étaient basées sur un système d'appui et d'équilibre : sur les mains, enchaîné d'une roulade qui permettait à chaque fois de me stabiliser et de me retrouver face à cet... 'ennemi invisible'.

Ujiu me regardait sans rien dire, le visage toujours aussi froid que d'habitude. Mais observatrice. Peut être n'était-ce pas la bonne méthode ? Elle ne m'avait pas donné de consigne plus précise, j'imaginais donc que j'étais libre d'enchaîner le saut à ma façon. Lorsque j'en eu finit avec la barre, je savais que je devais faire face à elle. Et c'est ce moment là justement que j'apréhendais. Mon regard face à elle était plus méfiant qu'inquiet.

Lorsque se dressa face à moi et hocha la tête pour me signaler que je pouvais y aller, je fis une moue discrète. Les battements de mon coeur s'accéléraient.

" On verra laquelle encaissera le moins bien. "

Je ne la fis pas attendre, accélérais, bondit par automatisme. Mais cette fois-ci, je n'avais pas prévu de la laisser parer. L'idée était de lancer une aiguille à quelques centimètres de son oreille gauche, juste pour que le son de l'arme l'empêche de se concentrer sur mon coup. Et c'est ce que je fis. Ma main glissée dans la saccoche le long de ma jambe, je fis planer l'aiguille près de sa tempe, avant qu'elle n'aille se percuter sur le mur, derrière Ujiu. Dès que je sentis la perte de concentration minime en ce qui concernait ma rotation, je fis pivoter ma jambe énergiquement à grande vitesse qui alla se percuter contre sa cage thoracique.

Suite à quoi, je retombais à genoux, les mains au sol. J'entendais encore le souffle agacé de la Jounin. Je n'avais cependant pas encore relevé le visage pour voir comment elle s'en était sortie...

[Lilith : technique acquise]

A vrai dire, Ujiu se laissa avoir par la feinte de son élève, légèrement déconcentrée par l’aiguille. De plus, elle s’attendait à une attaque légèrement plus haute que celle qui percuta sa cage thoracique. Le choc la laissa étourdie l’espace d’un instant, même si elle serra les dents pour en laisser paraître le moins possible. Elle était touchée, avait bien sentit l’assaut passer, mais était trop fière pour laisser gagner la douleur. Et puis, elle était assez solide pour encaisser.
Elle reprit son souffle, retenu l’instant de l’attaque, et lâcha, avec un sourire en coin :

‘’ Pas mal. Tu sembles déjà savoir executer le Arashi. Cependant, privilégie d’attaque la tête, en situation réelle : tu occasionneras d’avantage de dégâts. Je pense qu’on peut arrêter ici l’entraînement. Tu dois accueillir les Genins de Konoha, et nous le reprendront une fois cet événement passé. ‘’

Elle prit la porte, et, juste avant de partir, ajouta :

‘’ Méfies-toi cependant du Arashi : tu sens la douleur, n’est-ce pas ? Si tu l’utilises trop fréquemment en quelques minutes, tu risques de te fracturer un os. ‘’

Teruki : 6 xp
Lilith : 13 xp
Ujui (C.) : 7 xp

Lilith revenait sans dire un mot du repas qui avait été un échec. Ce ne pouvait être que cela, avec la venue de Shiro. Replaçant non sans broncher docilement son arme qui frottait le long de sa jambe droite, elle leva les yeux vers l'interface des pics rocailleux du désert, d'où s'élevait le soleil. La température était devenue ni trop froide, ni trop chaude. Et c'était lors de ces moments là que le temps était propice aux entraînements matinaux. Lilith n'avait que peu dormi, mais avait laissé Hikari au manoir. Elle s'avançait de sa silhouette toujours aussi délicate vers le Dojo, tout proche de la bibliothèque avant de poser son attirail sur le rebord d'une marche.

Elle s'assit premièrement en tailleurs, se rappelant des techniques qu'elle avait apprise hier. Rien n'était plus beau que son métier dans ce monde ninja. Cet univers ne doit pas disparaître, il est si riche… Le chakra peut résoudre tous les problèmes, c’est l’outil le plus puissant, le plus polyvalent… C’est une énergie gratuite, surpuissante, qui existe en chacun de nous et que l’on devrait pouvoir exploiter de toutes les manières possibles. Tout risquer, frôler les interdits et la mort de si près, avec envie et détermination... C'est ce qu'elle avait fait hier. Et repensant à cet épisode, elle ne pu retenir un rire nerveux, avant de se relever.

Fixant les pantins de paille se dressant face à elle, Lilith inspira sèchement avant de s'élancer, la main sur son arme, vers la cible. Elle décolla en sa direction, s'élevant à une distance parfaite pour placer un coup de pied au niveau de son visage. Elle se stabilisa ensuite sur ses deux grandes jambes fièrement maintenue en équilibre.

Sans mettre fin à cet enchaînement, elle attrapa finement la tranche du pommeau de son sabre qu'elle glissa à grande vitesse sous la gorge du pantin, en prenant soin de ne pas couper la paille. Puis elle rangea le sabre en question dans son fourreau en soufflant.

* Je pense que ça suffira pour ce matin. Mieux vaut garder un peu d'énergie pour mes entraînements. *

Elle levait lentement le regard vers le ciel. Le soleil s'élevait de façon rapide. Médire la nécessite d'un échauffement était une erreur fatale. Elle rattacha son attirail ninja à ses hanche et se remit en marche, plus rapide en direction de la bibliothèque. Dans la petite salle habituelle, Ujiu s'était endormie, la tête posée sur la table. Lilith ne se fit pas prier pour signaler sa venue. Après tout, l'Inuzuka n'avait pas eu la chance d'avoir pu trouver le sommeil et cela se lisait sur ses yeux, noircis par la fatigue et les cernes. Cependant, elle ne décida pas encore d'évoquer les méfaits des ninjas de Konoha dans la cave du quartier résidentiel.

" Me revoilà sensei. "

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